par fon Heg. 609 fuite il renvoïa ce Prince chargé de riches An. gr. de ce Prince. Ses troupes ne furent pas plutôt arri- Mircoma vées au rendez-vous,qu'on mit laForteres‐ de. fe qui avoit été furprise entre les mains d'un Officier Mogol;& dés qu'elles furent en état d'agir, elles fe faifirent prefque fans réfiftance des dernieres Provinces de Caracatay qui appartenoient à Altouncan. Elles entrerent auffi-tôt facilement dans la Chine par les intelligences que le Can rebelle avoit dans le païs. En même-tems Moucli Goüyanc un des plus habiles Generaux Mogols marchoit 'A. g. 1212. Heg. Siege de au païs de Courgé avec un corps de trou pes pour empêcher celles de ce Royaume d'aller au fecours du Roy de la Chine, & cet Officier fe faifit de plufieurs places en executant fon ordre. Cela n'empêcha pas qu'Altouncan ne fift avancer fon armée contre celle de Samouca Behadeur. Ce Roy, de même que tous fes Soldats, ravi d'avoir à combatre une Armée qui n'étoit pas commandée par Genghizcan fe flattoient de remporter une victoire aifée. Ils attaquerent brufquement Samouca & firent plier fon avantgarde; mais les Mogols refolus de vaincre ou de mourir combatirent avec tant de valeur & d'opiniâtreté que les Chinois fu rent obligés de prendre la fuite & de s'enfermer même dans leurs Villes pour fe mettre à couvert de la fureur de leurs Ennemis. Bien que le Roy de la Chine eût fait mettre beaucoup de troupes dans Pequin, les Mogols excitez par les rebelles qui les accompagnoient fe déterminerent à faire le fiege de cette Ville. Ils effaïerent même Pequin de la prendre d'affaut; mais le Prince Capitale de la Chine à qui le Roy fon pere en avoit duCatay. confié le gouvernement dés la premiere Abul- guerre,a la deffendit avec tant de vigueur Il fit le Siege de Pequin. caire, que A. M. la que les affiegeans firent des efforts inu- An. gr. tiles. a On ne fçauroit dire combien il se 1 2 0 2. fit de belles actions pendant ce fiege; par- Heg. ce que comme le deftin de la Chine fem-199 bloit être attaché à la bonne ou mauvaise poule. fortune de cette Capitale, les plus braves Chinois & les plus grands Seigneurs de l'Empire y étoient entrez pour partager l'honneur d'une longue deffense. Le grand nombre de troupes qui étoit Mircondans la Ville ôtant toute efperance aux de, affiegeans de l'emporter à force ouverte, ils refolurent de l'affamer. La famine devint fi grande dans Pequin que les hommes aimerent mieux fe manger les uns les autres que de fe rendre. Cependant Aboulb la conftance des Chinois ne leur fervit cair p.10: de rien, car la Ville fut prife par ftratagême ; ce qui ayant été rapporté au Roy de la Chine, il en conçut tant de déplaifir qu'il s'empoisonna. Mirconde & Aboulcair rapportent ainfi la prife de Pequin; mais Carpin en fait une plus ample relation. Il dit que ce furent les affiegeans qui fouffrirent une fi hor- «« a Le Roy de la Chine donna le Commandement de Pequin à fon propre fils, & fit entrer avec lui dans la Ville un nombre infini de troupes & d'Officiers. b Altouncan s'enfuïant avec fes gens pleura & conçut tant de déplaifir qu'il s'empoifonna M 1213 An. gr Heg. 610 دو دو دو وو دو ૪ ૨ ૪ ૪ ૪ ૪ ૪ 1ible famine que l'on fut obligé de dé→ cimer les hommes, que de dix un fervoit de nourriture aux autres; que les A, M.la, affliegez fe deffendirent fi vaillamment aPoule. vec les fleches & les machines; & que les pierres venant à manquer aux MachiniCarpin,, ftes, a ils firent fondre de l'or & de l'argent qui étoit en abondance dans la ,, place & s'en fervirent contre les Enne,, mis; mais enfin que les Mogols ayant reçu des vivres & voyant qu'ils n'étoient pas plus avancés qu'au premier jour, ils minerent la place & firent fous terre un chemin qui aboutiffoit au milieu de la Ville; que pendant la nuit ils affaillirent par cet endroit les Chinois, qui furpris d'un ftratagême fi nouveau, perdirent courage & furent obligés de rendre la Ville aux Mogols. Il ajoute que le Roy de la Chine, qui croyant cette place imprenable s'y étoit enfermé lui même, y fut tué avec fon fils; que les Mogols & les Tartares qui étoient entrés dans la Ville ouvrirent les portes à ceux de dehors, & qu'ils firent main baffe fur toutes les perfonnes qu'ils rencontrerent; qu'ils enleverent tout ce qu'il y avoit de دو دو وو a Et cum diu pugnaffent & cum bello vincere minime poffent, unam magnam viam fub terra ab exercitu ufque ad mediam civitatem &c. 610. Le Pere Martini précieux, & qu'en fuite ils partagerent le « An. gr. butin fuivant les loix de Genghizcan. «12 13. a Quoyqu'il en foit, aprés la prife de Heg Pequin, on dépêcha un Courrier pour A.M. lo! en aller porter la nouvelle à l'Empereur Chien. Mogol qui nomma fur le champ des Officiers pour adminiftrer les finances & les biens qu'Altouncan avoit en propre dans Fefuite. cette partie Septentrionale de la Chine qu'il reunit à fon domaine. La prife de Pequin qui arriva en l'an de grace b 1213. Hegire 610. rendit Genghizcan maître de la plus grande partie de la Chine Septentrionale ou Catay: Il donna le gouvernement de cette Ville au General Moucly Gouyanc avec ordre d'achever la Conquête de la Chine, ce que cet Officier fit en deux années. Il conquit même auffi le Royaume de Courgé ou Corée.. a Pequin pris en 1210. & felon les Orien taux en 1213. b 1213. Hegire. 610. huit mois avant cette fameufe victoire que Philippe Augufte Roy de France remporta à Bouvines en Flandres fur l'Empereur, qui feul y amena prés de deux cens mille hommes, fur le Roy d'Angleterre & fur le Comte de Flandres. |