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Cafchgar où ce Roy faifoit fa Réfidence, An. gr. & qui refufoit de reconnoître d'autre Sou- 121 5. Heg. verain que le fils de Gurcanl,egitime heritier du Royaume. Les Habitans se dé- A. M. la fendirent vigoureusement, & le siege tira Souris. fort en longeur. La Ville toutefois fut forcée,& Caschluc fit éprouver aux habitans les dernieres rigueurs de fa tyrannie.

a La ville de Caschgar eft fituée au qua- Abulfed a rante-quatrième degré de latitude, & à p. 235. quatre-vingt quinze degrés vingt minutes de longitude. Elle étoit alors la Capitale des Païs que Gurcan poffedoit dans le Turqueftan. Elle a vû naître plufieurs hommes illuftres par leur doctrine: On Mirconl'a quelquefois appellée Ourdouxent, c'est-à-dire la Ville Royale ; & lorfque Marco-Polo fut au Païs de Cafchgar, cet te Ville, dit-il, étoit fujette au Grand Can Gurcan. b C'eft de cette Ville que les Suedois tirent leur origine. c

La Religion principale qu'on y profeffoit, étoit la Mahometane. Les Nestoa Cafchgar capitale de Turqueftan &c. b Les Caracatayens appellent leur Roy Gurcan, c'est-à-dire le Can des Cans.

c Mr. Sparvenfeldt eft Introducteur des Ambaffadeurs à la Cour du Roy Suede; ctant à Paris en 1691, il affura à l'Auteur avoir lû dans les anciennes Annales de Suede, que l'origine des Suedois étoit de la ville de Cafchgar, dans le Turqueftan,

N

de.

Marco Polo.

1215.

Heg.

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A. M. la

An. gr. riens y avoient auffi des Eglifes, & le même Marco-Polo a écrit que cette Ville étoit fort marchande, parce qu'elle étoit fur le paffage de tous les Négocians qui Souris. alloient à la Chine. Néanmoins le païs de Caschgar a préfentement un Roy particulier qui le gouverne, & l'on nomme fa capitale Hyarcan qui eft la même Ville que Cafchgar à laquelle un de fes Princes a voulu faire porter fon nom. On compte cent Mosquées dans cette Ville. Le Païs produit toutes les chofes neceffaires à la vie & à l'entretien. Il y croît même les plus belles plantes aromatiques, & dans l'une de fes montagnes,il y a une mine d'argent qui rapporte beaucoup à fon Prince.

Cotan

Cotan ville des Yugures, fituée aux wille des confins du Turqueftan vers l'Orient, au Tugures. quarante-d uxiéme degré de latitude, eut Abulfe- le même fort: & Cafchluc enfuite fubju. d. p. 235. gua le païs & la ville d'Almaleg fituée à la

même hauteur que Cafchgar, & qui appartenoit à un Prince Turc qui étoit abfent. Il en furprit le Gouverneur à la chaffe. Il le tua; puis il s'empara de tant d'autres Païs, qu'il fembloit à voir fes profpérités, que la fortune lui préparât un grand établiffement.

L'Empereur des Mogols tout puiffant qu'il étoit, ne laiffa pas d'être allarmé des

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fuccés d'unPrince qu'il haïfloit autant qu'- An. gr. il en étoit haï;comme il étoit fort prudent, 16. Heg. il ne voulut rien faire avec précipitation; il envoya un Seigneur de fa Cour au Sultan A. M. le MehemedRoy de Carizme,pour tâcher de Bœuf. le détacher des interêts de Cafchluc qu'il appelloit le Prince Naïman. L'Envoyé eut peu de peine à réüffir dans fa négociation. Mehemed que la bonne fortune de Cafchluc commençoit auffi à inquiéter, & qui avoit déja quelque fujet de fe plaindre de ce Prince, promit de ne le point fecourir ; il efperoit que Genghizcan & Cafchluc pourroient fe détruire l'un par l'autre, qu'ils s'affoibliroient du moins beaucoup, & qu'il profiteroit à la fin du defordre où la guerre les réduiroit.

Cependant Caschluc faifoit de grands Condemaux dans les Païs où il avoit porté les mir. Armes. Il maltraitoit ceux qui ne faifoient pas profeffion d'Idolâtrie. On dit que dans le Royaume de Cotan dont il se rendit maître, il fit cloüer fur la porte d'un College un Imam ou Curé Mahometan nommé Aladin, qui le reprenoit des blafphêmes qu'il proferoit contre le Maho

metifme.

Le bruit des cruautés de ce Prince fe répandit par tout ; & Genghizcan se voyant en fureté de la part du Roy de Carizme,fe

An. gr. fervit utilement des plaintes qu'on faisoit

1216.

Heg.

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de Cafchluc.Il fit un bon accueil aux Envoyés des Peuples qui le vinrent trouver A. M. le de tous côtés, pour le prier de les déliBœuf. vrer de ce Tyran. Il leur promit de les Mirconde fecourir, & pour cet effet il ordonna à Hubbé Nevian l'un de fes Generaux, de lui aller faire la guerre comme à un perfécuteur du genre- humain. a

Hubbé partit au Printems de l'année 1216. avec l'Armée qu'il avoit fur les frontieres de Caracatay, & entra dans le Turqueftan du côté de Cafchgar. Caschluc cut avis de fa marche, il fe mit auffi-tôt à la tête de fes troupes & s'avança contre Hubbé, dans la réfolution de faire tous fes efforts pour battre au moins une fois les Mogols; mais il fut encore affés malheureux pour perdre la bataille. Il fe retira à Cafchgar,& voyant qu'il ne pouvoit faire agir le Roy de Carizme, la tête lui tourna. Toutes les grandes efpérances qu'il avoit conçues s'évanouirent; & il crut n'avoir point d'autre parti à prendre que de s'enfuir. Beaucoup de gens accompagnerent Conde fa fuite. Ils furent vivement pourfuivis

mir.

par les Mogols, qui pafferent au fil de l'épée tous les Naïmans qu'ils pûrent join

a Genghizcan y envoye Hubbé avec plufieurs Tomans de troupes.

6 I 4.

A. M. le

dre. Hubbé Nevian s'empara de Casch- An. gr. gar, & y fit publier la liberté de confcien- 1 2 1 7. ce que l'Ufurpateur avoit défendue. Ce Heg. Prince échappa d'abord à la poursuite de 14 fes Ennemis; mais enfin il fut pris lors Leopard. qu'il chaffoit dans les Montagnes de Be- Mirconde dakhschan où il paffoit pour un habitant du Païs. Les Mogols le reconnurent, lui couperent la tête, & la porterent à Hubbé Nevian, qui l'envoya au Grand Can fon Maître, que cette mort mit en possesfion de tous les Païs que Cafchluc avoit ufurpés, & des richelles qu'il avoit pillées. Cette guerre finit en 1217. Genghizcan étant alors âgé d'environ soixante-quatre ans.

avec le

Roy de

Cet Empereur n'ayant plus rien à crain- Alliance dre du côté de l'Orient, de l'Occident, de Genni du côté du Nord de l'Afie, voulut pa- gbizcan roître de bonne foy envers le Roy de Carizme. Il lui envoïa vers la fin de l'année Carizme 1217. trois Ambassadeurs avec des préfens & une Lettre qui portoit : a Que la pof- Mirconde feffion de tant de Païs qu'il avoit réduits fous fon obéiffance, ne lui laiffant plus rien à defirer que l'amitié de ses Voifins,

a Dieu m'a donné la poffeffion de tout l'Orient jufques aux Frontieres de Carizme, de la Chine, du Mogoliftan, du Turqueftan, & de toutes les Tribus Mogoles,

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