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1217.

Heg.

An. gr. auffi de Chrétiens. a On mit à leur tête quatre principaux qui avoient plus d'expérience que les autres, & à qui l'EmL'an du pereur recommanda particulierement ce Leopard. commerce; & l'on pourvut à la fureté du

614.

voyage, en redoublant les Carajas ou Garde - chemins qui étoient déja établis dans l'Empire. Tous ces gens marchoient fous la protection d'un Ambaffadeur chargé de prefens & d'une Lettre de créance, pour faire le Traité, avec ordre de dire au Sultan que l'Empereur lui renvoyoit -les Marchands de Carizme qui étoient venu trafiquer dans fes Etats, qu'il les renAbulfa- voyoit fort contens & bien accompagnez; qu'il efperoit que les fiens trouveroient auprés de lui toute forte de protection, & qu'ils reviendroient au Mogoliftan fans avoir reçû aucun mauvais traitement, puifqu'il étoit dans le deffein d'entretenir toujours avec lui l'union qui regnoit en

rage.

tre eux.

Les Marchands Mogols traverferent les Provinces du Mogoliftan, de Caracatay & de Turquestan, avec la liberté Abulfe- dûe à l'Ambaffadeur qu'ils accompagraphe A. gnoient. Ils arriverent heureusement dans le Royaume de Carizme, & jufqu'à la

'da Geo

rabe.

a Les quatre premiers Marchands fe nommoient Omarçoja, Alhemal, Fereddin & Ani meddin,

Ville d'Otrar, que les Arabes appellent An. gr Farab. Elle est fituée au delà du Sihon à 1217. l'extrémité Occidentale du Turquestan,

Heg.

614.

& fon territoire du côté de l'Orient avoit L'an du pour limites le Païs d'Afchafch, a Otrar Leopard. étoit un lieu de grand commerce entre Mirconde les Mahometans & les Turcs, & où il y a eu plufieurs habiles gens.

Le Gouverneur de cette Ville fe nommoit Gayercan, autrement Najal Can. Sa mere étoit tante de Mehemed, par confequent il étoit coufin du Sultan. C'eft pourquoy quelques-uns lui donnoient la qualité d'Emir ou de Prince. Il reçut d'abord les Mogols avec le Hofchgueldy ou Sofagueldy; C'eft-à-dire en les affurant qu'on leur feroit tous les bons traitemens que des Etrangers doivent efperer de gens avec léfquels ils font en paix. L'ambafladeur Mogol lui aprit le fujet de fon Ambaffade & l'ordre qu'il avoit de fe rendre inceffamment à la Cour du Sultan qui étoit alors dans l'Yrac Agemi, c'eft-à-dire l'Hircanie de Perfe. Gayercan lui dit qu'il alloit écrire à Mehemed & qu'auffitôt qu'il auroit reçu les ordres de ce Prince, on ne manqueroit pas de le conduire à la Cour avec tous les Mogols. Cependant tous les Marchands de

Située au 44. degré de latitude,

An. gr. 1217 Hug.

614. L'an du Leopard.

Carizme fe retirerent en Tranfoxiane, chas cun dans la ville où il étoit établi.

Aboul

farage.

CHAPITRE V.

Affaffinat des Marchands Mogols.
Rupture de la paix.

L

'AMBASSADEUR Mogol féduit par l'accueil careffant que lui fit le Gouverneur, s'ouvrit un peu trop fur l'argent que les Marchands de fon païs avoient apporté. Gayercan qui ne cedoit en avarice à nul autre Gouverneur, fut ravi de trouver une fi belle occafion de s'enrichir. Il écrivit au Sultan d'une maniere artificieuse: Il lui manda qu'il venoit d'arriver dans Otrar des gens de la part de Genghizcan qui fe difoient Marchands,avec un homme qu'ils qualifioient d'Ambaffadeur, mais qu'ils lui étoient tous fort fufpects: qu'ils s'informoient de l'état des places & des forces du païs avec une exactitude qui ne lui paroiffoit pas être l'effet d'une fimple curiofité : en un mot qu'il les croïoit des efpions & qu'il n'étoit pas d'avis qu'on leur donnât la liberté de vifiter le païs, parce qu'il lui fembloit que leur maître ne les avoit

envoyez que pour découvrir par quelle A. g. voye il pourroit plus feurement attaquer 1 217,!

le Sultan.

Heg.

614.

Cette lettre fit fur Mehemed beaucoup L'an du d'impreffion. Il manda au Gouverneur Leopard. d'obferver les Mogols & de faire en cette Aboul conjoncture tout ce que fa prudence lui farage, confeilleroit. Gayercan charmé d'une réponse qui flatoit le deffein qu'il méditoit, réfolut d'égorger inceffamment les Marchands Mogols & l'Ambassadeur même, qu'il fit venir au Palais fous prétexte d'entendre l'ordre que le Sultan lui envoyoit. Il lui dit que le Roy de Carizme lui mandoit qu'il lui ordonnoit de régaler pendant quelques jours les Mogols & de les faire conduire enfuite à la Cour. Ce Gouverneur les attira donc dans fon Palais où il avoit fait préparer un grand feftin; mais les ayant en fa difpofition, il les fit mourir fecretement les uns aprés les autres, & fe faifit de tous leurs biens. Ils étoient au nombre de 450 perfonnes. Gayercan fe perfuada que cet affaffinat pourroit toujours être ignoré de Genghizcan, ou que fi ce Prince l'apprenoit & qu'il voulût s'en venger par la voye des armes, Mehemed ne demanderoit mieux que en guerre avec le grand Can. Cependant quelques précautions que

pas

d'entrer

le Gouverneur

An. gr.

cût prifes pour cacher fon crime, Dieu 1217. permit qu'il fût découvert. Un des MoHeg. gols trouva moïen de fortir du Palais. II L'an fit un préfent confiderable à un Officier Leopard qui lui fauva la vie. Il gagna les frontieres du Turqueftan & de là il fe rendit en

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Abulfa- diligence au Mogolistan.

vage.

L'Empereur ne fut pas plûtôt informé par ce Marchand de ce qui s'étoit passë à Otrar, qu'il jura d'en tirer vengeance. II envoya trois Ambaffadeurs à l'heure mêBenketir me au Roy de Carizme, pour fe plaindre dit qu'il d'une action fi cruelle, pour lui demander n'y en eut pourquoy il avoit violé le traité de paix, qu'un. & quel crime avoient commis les Mogols Aboul que Gayercan avoit fait assassiner contre cair dans le droit des gens, contre un droit invio

Taric

lable,établi entre lesRois,qui par le moïen Alofman. des Ambaffadeurs fe communiquent leurs deffeins & vivent en bonne intelligence. Il les chargea de plus de reprefenter au Sultan que la plupart des Marchands & des autres Mogols qu'on avoit maffacrés à Ouar profeffoient la Religion Mufulmane, & que ce qui achevoit de rendre le meurtre inexcufable, c'eft que les Marchands Carizmiens qui étoient venu négocier chez les Mogols, n'y avoient reçû aucun déplaifir. Que fi cet affaffinat avoit été fait fans fon ayeu, il devoit fe hâter de

le

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