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615.

autrement Irac Agemi dépendoit de lui. An. gr. L'ancienne Perse appellé Fars, dont Schi-12 18. Heg. raz eft la capitale, & plufieurs autres Provinces vivoient fous les loix : En un mot L'an du les Souverains des anciens Empires des Lievre, Perfes, des Parthes & des Medes étoient prefque tous devenus fes Sujets, ou lui payoient un tribut.

La Georgie & les païs voifins avoient leurs Princes particuliers qui ne dépendoient de perfonne. Pour la grande Armenie, fon Roy payoit tribut au Sultan de Carizme. Le Calife Naffer regnoit à Bagdad fur la Chaldée, autrement Irac Araby, fur une partie de la Méfopotamie, fur les trois Arabies & fur quelques païs de Perfe. Les Princes Atabequites de Moufel, improprement appellée Ninive, defcendans du Grand Nouredin Prince de Syrie, poffedoient prefque tout le reste de la Méfopotamie; mais des guerres civiles caufées par la minorité de Naffereddin & par l'ambition, tenoient alors ces Princes armés les uns contre les autres. Les Succeffeurs de Saladin y étoient auffi trés puiffans; d'ailleurs une partie de la Syrie leur étoit foumife, a & l'Egypte les reconnoiffoit pour Souverains.

a Almalekal Kamel neveu de Saladin commençoit alors à y regner,

An. gr.
1218.

Heg.
615.
L'an du
Lievre.

Guillau

LesSultans d'Iconie de la troifiéme branche des Seljukides commandoient dans l'Afie mineure ou l'Anatolie, que les Orientaux nomment Biladerrou, c'est-àdire le païs des nouveaux Romains. a Azzeddin Kéïcaous y regnoit. Le Sceptre de l'Empire de Conftantinople qui s'étendoit encore dans quelques païs de l'Afie, étoit alors entre les mains des François, qui s'en étoient rendus maîtres dés 1203. Heg. 601.

D'ailleurs, les affaires des Chrétiens fe me de Tyr trouvoient en mauvais état dans la Paleftine, il n'y avoit plus de Royaume de Jerufalem, & cette Ville auffi-bien que beaucoup d'autres leur avoit été enlevée par Saladin dés l'an de grace 1187. Heg. 583. Il ne leur reftoit plus que quelques Places, comme la ville d'Acre ou Ptolemaïs, que Philippe Augufte Roy de France, aidé de Richard Roy d'Angleterre avoit reconquise, felon Guillaume de Tyr en 1191. ou 1192. ainfi que la ville de Tyr, Cefarée & Tripoli de Syrie. Telle étoit à peu prés la difpofition de l'Afie au tems de l'irruption des Mogols en 1218. & 1219, pendant que Louis fils de Philippe AuCalvifius gufte, felon Calvifius étoit occupé contre les Albigeois.

a

Il mourut en l'an de grace 1219. Heg. 616. & Aladin Keïcobad lui fucceda

CHAPITRE VII.

An. gr. 1218.

Heg.

615.

L'an du

Arrivée de Genghizcan dans les Etats Lievie. du Sultan de Carizme. Bataille

de Caracon.

Hiftoriens ne marquent pas pré- Bin Ab

Lifement les lieux par où les Mogols dallatif pafferent pour entrer dans les Etats du Roy de Carizme. Ils ne difent pas même Abulfaen quel mois de l'année ils partirent du rage. Mogolistan. Ils affurent feulement qu'ils marcherent par le Caracatay & par le Turqueftan en l'année du Lievre, qui eft l'an de grace 1218. Heg. 615. & que leurs troupes entrerent dans la Province de Farab, dont la Ville capitale eft Otrar, vers le Fleuve d'Alfchafche, autrement le Si- da Geogr. Abulfehon ou Jaxartes au quarante-quatriéme dans Ta degré de latitude. Genghizcan avoit alors coüimal65. ans.

buldan.

Cependant le Sultan de Carizme qui Aboulavoit appris par fes Efpions les préparatifs caïr p. 12. des Mogols ne s'étoit pas endormi. Il avoit fait faire des levées confiderables, & n'avoit rien épargné pour avoir une armée puiffante, quelque mépris qu'il eût pour fes Ennemis. Comme Feraber ville

An. gr. 1218. Heg. 61 S.

Lian du

Lievre,

du territoire de Bocara, fituée au trentehuitième degré quarante minutes de latitude aux confins du vrai domaine de l'ancien Carizme, étoit un des paffages les plus aifés pour entrer de la Coraffane dans la Tranfoxiane, elle fut choifie pour être le lieu de l'affemblée. Les troupes de la Coraffane, celles de Balc, ou de la Bactriane, de la Perfe, des confins des Indes, & des autres parties de l'Iran qui obéiffoient au Sultan de Carizme s'y renFadla dirent. Elles fe joignirent à celles de Touran qui étoient fous les ordres de Gelaleddin fils de Mehemed, & ce Sultan y alla pour voir l'état de fon armée. Il prit le Commandement des troupes d'Iran, & quand tous les corps furent affemblés, il fe trouva quatre cens mille combattans. a

lah.

Albou

cair p.12.

Quoique cette armée fut grande, elle
étoit fort inferieure en nombre à celle des
Mogols. Quelques Generaux Carizmiens
fur le rapport des Efpions, prirent la li-
berté de repréfenter au Sultan l'inégalité
du nombre; mais ce Prince étoit trop
fier
pour écouter leur remontrance: Crai-
gnez-vous les Mogols, leur dit-il ? & ne
fçavés-vous pas bien que s'ils ont plus
d'hommes que nous, en récompenfe nous
avons plus de valeur qu'eux. Les Mo-

# Aboulcair n'en marque que trois cens mille.

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gols ne font que des Mogols, c'eft-à-dire An. gr. des Ennemis peu redoutables pour nous. I 218, S'ils ont remporté quelque avantage, s'ils Heg.

615.

L'and du

ont vaincu des Nations; ces Nations n'étoient que des Idolâtres, qui ne fçavoient Lievre. point le métier de la guerre; mais ils vont avoir affaire à des Mufulmans confommés dans l'art de combattre,qui ont conquis la Perfe & tout le refte de l'Iran, qu'aucun peuple n'a pû vaincre encore, & qui ont triomphé des plus belliqueufes Nations de l'Afie. Exécutés feulement mes ordres & me fecondés. Et foyés aflurés que ces témeraires vont connoître pour leur malheur la difference qui est entre vous & les lâches peuples qu'ils ont soûmis. Faites marcher mes troupes en quatre corps, afin qu'elles puiffent fubfifter plus facilement, & prenés la route du païs d'Alfchafche; je ferai bien-tôt à leur

tête.

Les Generaux du Roy de Carizme obéirent, & l'armée fut conduite avec tant d'ordre, que rien ne lui manqua. Ce Prince tint parolę, il paffa le Fleuve de Jaxartes a avec les troupes, & les mena vers Otrar, ne doutant point que l'Empereur Mogol n'en voulût à cette Ville,

a Le Jaxartes eft appellé Sihon par les Orien

taux,

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