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Heg.

long-tems. Cependant Timur Melic eut An. gr. recours à un ftratagême qui retarda la 1219 prife de Cogende. Il avoit fait bâtir autre- 6 16. fois une espece de fortereffe affés con- L'an du fiderable à l'extrémité de la Ville dans Crocodiune petite Ifle qui étoit de trés difficile le. accés. Cette Citadelle n'avoit point été conftruite pour tenir en refpect les habitans; le Prince étoit trop affuré de leur fidelité pour en rien craindre, outre que pour leur ôter tout foupçon, il avoit laiffé dans la place une hauteur dont ce fort paroifloit commandé. Il ne l'avoit fait bâtir feulement que pour mettre la Ville à couvert des irruptions que les étrangers pourroient faire par cet endroit qui étoit fort ouvert & où la riviere s'étendoit extrémement. Il mit dans ce fort mille hommes choifis, & envoya dans le camp des Ennemis des gens aufquels ils fe fioit. Ces gens pafferent pour des Transfuges qui difoient avoir été trés maltraités, & ils s'aquiterent adroitement de leur commiffion. On ne manqua pas de les interroger fur. l'état de la place. Ils feignirent de ne vouloir pas répondre là-deffus; Ils fe firent preffer, & enfin comme s'ils n'euffent pû s'en défendre, ils déclarerent qu'il faloit s'attacher uniquement au fort, parce que

An. gr.

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Heg.

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dés qu'il feroit pris, la Ville ne pourroit plus réfifter. Les raisons qu'ils en apporterent avoient été concertées entre leur

L'an du Maître & eux.

Crododi

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Pendant ce tems-là Timur Melic pour juftifier l'avis que fes Transfuges avoient donné à fes ennemis fit faire bonne contenance à fes troupes. Elac s'y laiffa Fadlal tromper & difpofa toutes chofes pour lah. pag. attaquer le fort. Il le trouva bien bâti & trés élevé. Les Mogols fe fervirent de leurs machines. Ils le batirent avec toute la vigueur poffible pendant plusieurs jours; mais les pierres & les autres matereaux dont au commencement du fiege ils avoient fait de grands amas, leur manquerent & la difficulté d'en avoir d'autres les retarda beaucoup, parce qu'il fallut en aller chercher à plus de trois lieues du camp. Toute l'Infanterie fut commandée pour cette expedition. Véritablement elle en apporta une trés grande quantité, & l'on fit de nouvelles tentatives pour prendre le fort; mais les affiegeans étant trop éloignés des murailles à caufe de la riviere qui étoit entre deux, ils ne purent les renverser & ils furent obligés de faire une digue pour s'en approcher. La plus grande partie de l'Armée fut occupée à cet ouvra

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ge, qui étoit extraordinairement difficile An. gr. à caufe des grands creux qui fe rencon- 1219. troient dans le lit de la riviere & qu'il Heg. faloit combler. Les gens de pied appor- L'an du toient les pierres jufqu'au bord de l'eau, Crocodi & les Cavaliers les alloit jetter pour les le. mêler avec les terres & les arbres entiers qu'on lioit enfemble, ainfi que les fafcines & les autres chofes, dont il faloit fe fervir pour affermir l'ouvrage. Outre la difficulté du travail, ils avoient le défagrément d'être interrompus par les affiegés, qui fouvent avec leurs machines & quelquefois par des forties qu'ils faifoient fur leurs brigantins armés, renverfoient la digue, & détruifoient tout ce qui étoit fait. Neanmoins malgré tous les efforts des braves gens qui défendoient la fortereffe, l'ouvrage fut achevé & Timur Melic alors le voyant fur le point d'être forcé, ne fongea plus qu'à éxécuter le projet qu'il avoit formé depuis long-tems pour fa retraite ou pour fauver du moins toute la famille.

Il n'avoit au commencement du fiege Fadlal que douze brigantins ; mais en ayant con-lab pag.. nu l'utilité il en avoit fait conftruire juf-388. qu'à 70. fans dire fon deffein à perfonne. Il ordonna qu'on les conduifift tous au lieu le plus couvert de la Ville où il les fit

An. gr. enduire d'une certaine matiere où il

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Conde

entroit du feutre humide, pêtri d'argile & de vinaigre, & cette compofition éL'an du toit telle que ni les fléches ni les feux ne Crocodi- pouvoient nuire aux bâtimens. Dans le lc. tems qu'il difpofoit toutes chofes pour fe mir dans retirer, confidérant que le pont de comAbibaf munication dont on a parlé, étoit un fuyar. obftacle à fa retraite, parce que les ennemis pourroient faire paffer autant de Cavalerie qu'ils voudroient pour le fuivre de l'autre côté du fleuve, & lui coupper chemin, il réfolut de l'attaquer. Ĉe deffein n'étoit point alors difficile à éxécuter, parce que le General Mogol ayoit fait revenir dans fon camp la plupart des troupes qui étoient de l'autre côté de la riviere; & qu'il étoit tellement attaché à la prife du fort que le pont n'étoit gardé que par peu de gens.

Une nuit Timur Melic fit faire une fortic. L'Officier qui la commandoit, comme on en étoit convenu avec lui, attaqua les gardes du pont lors qu'il fur averti par un fignal que quelques brigantins pleins de gaudron & de nafte étoient prés des Pontons qui formoient le pont & alloient s'y attacher pour y mettre le feu. Les brigantins produifirent leur effet fans obstacle, & la plus grande

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partie du pont fut brûlée. Cette action An. gr. s'éxécuta la nuit du départ de Timur 12 19. Melic qui chargea fes brigantins de tout Heg. ce qu'il avoit de précieux: Il y mit fes L'an du amis particuliers & le refte de fes plus Crocodibraves combattans qui voulurent fuivre le. fa fortune & avec eux toutes fortes de provifions & d'armes tant offenfives que deffenfives, afin d'incommoder les Mogols dont il n'ignoroit pas qu'il feroit poursuivi. Enfuite il s'embarqua lui-même & il ordonna au Capitaine qui conduifoit fa petite flotte de s'abandonner au courant de l'eau & de faire le plus de diligence qu'il feroit poffible. Quelques précautions qu'eut prifes Timur Melic pour dérober fa retraite à la connoiffance d'Elac Nevian, cet Officier Mogol en fut bien-tôt averti, & en mê- fafa. me-tems envoya un grand corps de Cavalerie aprés lui, avec ordre de le pourfuivre, de l'attaquer de deffus le rivage & de le faire prifonnier. Comme le Courant favorifoit les efforts des rameurs, la flotte fe trouva fort éloignée de Cogende avant que les Mogols la puffent joindre, ils la joignirent pourtant quelque diligence qu'elle pût faire, & malgré les détours que les rochers qui coupoient quelquefois la rive les obligeoient de pren

Mircon

de p. 255. dans Rou

zet & Af

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