페이지 이미지
PDF
ePub

617.

Lan du

des de tour, c'eft-à-dire environ trois An. gr. lieuës de France, a au tems d'Alexandre 12 20. le Grand; elle a eu depuis plus de douze Heglieues de circuit, & elle les avoit auffi bien que Bocara, lorfque les Mogols Serpent. l'affiegerent; avec cette difference que Quintel'enceinte de Samarcande étoit beaucoup Curfe. plus réguliere, & avoit plus de fortifications que celle de Bocara. Elle avoit douze portes éloignées l'une de l'autre Mehemet d'une lieue. Ces portes étoient de fer & Nifavi de deux en deux lieuës, il y avoit un vie de Gebâtiment pour un grand corps de garde laleddin. destiné à la seureté de la place. Outre cela les murailles étoient revêtues de facutHa mavi das creneaux & de tourelles pour combatre Golins.

à couvert, & étoient entourées d'un

foffé trés profond, fur lequel paffoit un aqueduc qui conduifoit les eaux d'une petite riviere & les diftribuoit dans tous les quartiers de Samarcande par des canaux de plomb; de forte qu'il n'y avoit point de grande ruë qui n'eût fes eaux coulantes, & point de maison confiderable qui n'eût fa fontaine. Ajoutez à tout cela que de certains tertres élevés il descendoit plufieurs autres ruiffeaux qui formoient des jets & des cafcades qui

a Quarto die ad urbem Maracandem perventum eft Lxx. ftadiorum murum complectitur.

dans la

A. g.

12 20. Heg.

fervoient à la décoration des places publiques & au plaifir des yeux. Les habitans étoient fur-tout fort curieux d'aL'an du voir de beaux jardins, & chaque maiSerpent. fon avoit le fien.

617.

idem.

Il y avoit dans cette grande Ville un enclos appellé la ville interieure, qui avoit quatre portes, mais des murs fans défence. La Mofquée principale de Samarcande étoit dans cet enclos, auffibien que le Palais où le Prince faifoit fa demeure.

Jacut, Un Hiftorien rapporte que lorsqu'on montoit au haut de la fortereffe pour voir la Ville, on n'appercevoit que des arbres & aucnn toit de maison. Ce qui n'eft pas furprenant, puis qu'outre que dans fa grande enceinte étoient des champs labourables, des prez, & une infinité de jardins, l'on y voyoit encore des montagnes & des vallées. Il y a des Auteurs qui prétendent que cette Ville a été bâtie par Alexandre le Grand, pendant le cours de fes conquêtes dans la Tranfoxiane & dans la Bactriane, & qu'il lui donna le nom d'Alexandrie, mais cette opinion a peu de fondement, de même que celle d'un Auteur Oriental qui s'eft imaginé qu'elle avoit été bâtie par un Roy de l'Arabie heureuse nommé To

QuinteCurfe.

qui

An. gr.

le Tan

da Geo

bai. Elle fubfiftoit avant ce Tobaï, étoit de la famille des Tabateba, ainfi 122 0. Heg. que l'aflure Hezarfene dans l'hiftoire uni- 617. verfelle d'Afie; elle fubfiftoit même avant L'an du Alexandre, & le Roy Arabe Tobaï n'y fit Serpent. conftruire qu'une porte, qu'on appelle Hezar encore la porte de Kefch, fur laquelle on Fene dins a vû long-tems une lame de fer, avec gih, Hift. une Infcription gravée en caractere Hou- univerfelmarité, ancien Arabe, qui faifoit connoî- le d' Afie. tre fon antiquité. Enfin Samarcande a été Abulfele Siege de l'Empire du Grand Tamerlan, environ cent quarante ans aprés avoir été prife par les Mogols; & ce Prince la rendit une des plus belles de l'Orient, quoi qu'elle fût d'une plus petite étenduë qu'auparavant. Il fit bâtir auprés une Ville qu'il appella Damas. Pen- Bin Adant fon regne on foüilla dans les fonde- rabfchah mens des murailles, & l'on trouva des Hift. de médailles en caracteres Cufiques, cir- lan. constance qui doit faire juger qu'un Prince Mahometan l'avoit fait rebâtir.

graphe.

Tamer

L'Empereur Mogol n'apprit que fort Mircontard que le Sultan s'étoit retiré dans Sa- de p. 260. marcande; c'est pourquoi il ne put prévenir fa retraite ni fon paffage en Coraffane, quelques troupes qu'il eût envoyées aprés lui. Il ne fongea donc qu'à faire faire les préparatifs de ce Siege, qui lui parut de

An. gr.

J220.

Heg.

617.

voir durer long-tems. En effet, le grand nombre de gens de guerre qui étoient dans la Ville, l'abondance des provifions qu'il n'avoit pû empêcher qu'on y fift Serpenn. entrer, quoiqu'il fe fût faifi de quantité de poftes propres à incommoder les habi

L'an du

tans; enfin les murailles, les foffez, tout fembloit promettre une résistance extraordinaire.

Mircon- Mehemed ne doutant point que cette de p. 260. Ville ne fût affiegée par les Mogols, y avoit fait entrer jufqu'à cent dix mille hommes, dont foixante mille qui étoient Turcs, avoient des Commandans fort renommés: & les autres, dit Fadlallah, Fadlal-, étoient de ces braves Tagics, a dont chalah pag,, cun dans l'occafion n'auroit pas détour

396.

,, né la vûë ni tremblé en voyant un Lyon

رو

en colere, ou un Elephant en fureur. Il
y avoit outre cela vingt Elephans des
plus grands & des plus forts, & une fi
grande quantité de peuple, tant des gens
de la Ville que de ceux qui s'y étoient
venu réfugier; qu'à peine la Place, quel-
que étendue qu'elle eût,
qu'elle eût, pouvoit-elle
contenir tant d'hommes.

a Tagic fignific Turcoman felon Fadlallah, mais felon le Dictionaire Perfan & Turc de Nimet Allah, ce font les naturels de Perse qui ne fçavent pas la langue Turque,

Gen

617.

Zebebi

Samar

Genghizcan étant arrivé devant Sa- An. gr. marcande, fit reconnoître la Place, for- 1 2 2 0. ma le Siege, donna fes ordres à ses Lieu- Heg. nans Generaux, marqua lui-même les L'an du poftes qui vouloit qu'ils occupaffent, & Serpent. lorfque les machines furent dreffées, il fit Abulfafaire plufieurs attaques en même tems rage pag. pour étonner les affiegez. Ceux-ci non- 444. feulement les foûtinrent avec vigueur; mais quelques-unes de leurs meilleures troupes firent une fortie avec tant de réfolution & de courage, qu'ils renverfe- candi das rent tous ceux qu'ils rencontrerent ; & ils Intikhab avoient déja tué un grand nombre de Salatine. Mogols, lors que s'appercevant qu'il accouroit de toutes parts des troupes au secours des affiegeans, ils rentrerenten bon ordre dans leur Ville avec quantité de prifonniers. Cette fortie encouragea les affiegés à en faire d'autres tous les jours, fi bien que tantôt les uns & tantôt les autres ayant l'avantage, il périt en peu de tems un grand nombre de braves gens de chaque côté.

Conde

On peut juger par ces commencemens que les Mogols auroient éprouvé dans mir. cette entreprise toutes les difficultez que des affiegeans peuvent trouver devant une Ville forte & bien munie, fi la diviLion ne fe fut point gliffée parmi les affie

A a

« 이전계속 »