페이지 이미지
PDF
ePub

Heg.

617.

vent le titre de Royaume, dont Balc a An. gr. été quelquefois la Capitale. Nifchabour 12 20. Fa été à fon tour, & en dernier lieu SchaIfmaël voulut que ce fût Mefchehed. Les L'an duPrinces Uzbecs poffedent préfentement la Serpent. meilleure partie de la Coraffane, & le refte eft fous la domination du Roy de Perfe.

Cependant le Sultan de Carizme étant Abulfeda forti de Nifchabour fe rendit à Beftam, p. 207. Ville forte & agréable, fituée dans le Tabareftan au 36 degré 20. minutes de latitu de. Dés qu'il y fut arrivé, il fit venir dans la falle du château l'Emir Omar un des Maîtres d'Hôtel de fa Maifon, qui étoit de ce Païs-là. Il lui montra dix coffres fcellez du Sceau Royal, & lui demanda s'il fçavoit ce qu'ils renfermoient. L'Emir répondit que non. Hé bien, lui Mebeils font remplis de pierfani vie reries, dont il y en a plusieurs d'un prix de Gelainestimable. Le Roy ajoûta qu'aucun hom-leddin. me du monde, à la réferve de deux perfonnes qui étoient préfentes, ne fçavoit ce qu'il y avoit dans ces coffres. Ensuite. il lui ordonna de les faire tranfporter dans la forte citadelle d'Ardahan, ce qu'Omar exécuta fur le champ.

dit le Sultan

[ocr errors]

med Ni

[ocr errors]

Mehemed leva quelques gens de guer dans Gose à Beftam,& continua d'en lever jufqu'à lis

'An. gr.

12 20.

Heg. 617.

L'an du

Fadlal

ce qu'il fut arrivé dans la Perfe, & il raffembla quelques Soldats que les Mogols avoient difperfez. Eftant dans l'Yrac, Agemi, il s'arrêta dans Maradoulet-Abad Serpent. Place dépendante de Hamadan, où Rucneddin fon fils à qui il avoit donné ce Païs-là, le vint trouver avec des troupes, lefquelles jointes à celles que le Sultan avoit levées en chemin, faifoient le nombre de vingt mille chevaux. Pendant ce tems-là les Generaux Mogols apprirent des nouvelles du Roy. Ils marcherent fur fes traces, & firent tant de diligence, qu'ils le furprirent à Farzine, peu de tems aprés qu'il fut hors de Maradoulet. Ils taillerent en pieces la meilleure partie de fon Armée, & le reste se diffipa. Rucneddin même s'enfuit jusques fur la frontiere de Quirman. Le Sultan toutefois échappa aux Mogols,& fe retira par plufieurs détours avec un petit nombre d'Officiers dans le Guilan & de là à Eftedad, Place eftimée, pour fa fituation, la plus forte du Mezandran & la plus difficile à affieger, parce qu'on ne pouvoit en approcher que par des défilez fort ferrez. Il déroba fi bien fa retraite à fes Ennemis, qu'ils furent obligés d'envoyer des partis de tous côtés pour en apprendre des nouvelles. Mais enfin un Seigneur du

lab. pag.

396.

617

Païs, pour le venger du Sultan qui avoit An. gr. fait mourir fon oncle, fe mit à la tête du 220. Heg. plus petit détachement des Mogols, & fit fi bien qu'il découvrit la route que ce L'an du Prince avoit prife. Il s'avança jufqu'au Serpent. prés d'Eftedad, où quelques Païfans lui dirent que le Roy de Carizme étoit dans un Bourg voifin de la mer Cafpienne, où il affiftoit tous les jours aux Prieres publiques que l'Imam faifoit dans la Mosquée aux heures accoûtumées.Et unHiftorien a écrit que ce malheureux Sultan fondoit en larmes, lors qu'il y entendoit lire l'Alcoran, qu'il y fit même plufieurs vœux à Dieu; qu'il promit à haute voix d'observer ponctuellement ces vœux, & fur tout de gouverner fes peuples avec autant de douceur que d'équité, s'il fe tiroit du péril où il étoit, & qu'il fe vît rétabli fur fon trône.

Cependant les Mogols conduits par le traître qui leur fervoit de guide, environnerent le bourg où on leur avoit dit que le Roy devoit être. Ils le manquerent pourtant, car comme il se défioit de tout, il fe tenoit fur fes gardes, & il avoit au bord de la mer un bâtiment tout équippé, pour s'y jetter en cas de befoin. Il s'y embarqua fur le premier avis qu'on lui donna de l'approche des

1220.

Heg. 617.

L'an du

favi vie

leddin.

An. gr. ennemis. Cette nouvelle lui fut apportée par un sujet fidelle, qui ne voulut pas que fon Prince tombât au pouvoir des Mogols; mais il étoit tems qu'il reçût Serpent. cet avis, car tout ce qu'il put faire, fut de Mehe- gagner le bord de la Mer, & d'entrer med Ni- dans le Vaiffeau. A peine eut il fait lede Gela ver l'ancre, que fes ennemis parurent fur le rivage, d'où voyant qu'ils avoient manqué leur proye, ils tirerent inutilement quantité de fléches. Il y eut même des Tartares, qui s'étant jettés en mer pour le fuivre à la nage, furent en gloutis par les flots. Ce miferable Roy étoit donc réduit à cette extremité, & comme fi le poids de fa mauvaise fortune n'eut pas fuffi l'accabler, il gagna une plurefie, dont la douleur devint fi preffante,qu'il fut obligé de relâcher dans une Isle nommée Abifcon. Là malgré tous les maux qu'il fouffroit, fes fentimens étoient encore partagez entre la mort & la vie. Eft-il poffible, difoit-il, que de tous les pais que je poffedois, il ne me reste plus que deux coudées de terre? Que le monde est une demeure mal affuréc &que ceux qui l'habitent doivent pen. s'y fier, puis qu'on y eft exposé à tant de malheurs. Il s'abandonnoit à ces tristes réflexions, & n'étoit capable de fentis

pour

aucune joye que celle de fe voir en quel- An. gr. que feureté dans cette Ile.

1220,

Heg.

Effectivement les Mogols ne s'imagi-617. nant pas qu'il dût s'arrêter dans une L'an du Ifle déferte, croyoient qu'il pafferoit la Serpent. Mer pour fe retirer dans le pais de Carizme, où chez quelque Prince voisin. C'eft pourquoy Hubbé Nevian & Suida Behadeur ayant été avertis de la fuite du Sultan en firent auffi-tôt part au Grand Can qui ne manqua pas de le faire chercher dans le païs de Carizme, & par tout où il crut qu'il pourroit être. Pendant ce tems-là Mehemed, quelque foin foin que fes Officiers priffent de le divertir, étoit enfeveli dans une profonde mélancolie. Néanmoins pour reconnoître leur zele & leur fidelité, il leur donna des charges dont fon fucceffeur les fit jouir dans la fuite, car ce malheureux Roy acheva fon destin dans l'Ile d'Abifcon. Il mourut de fa plurefie les Medecins ne purent guérir, quoy qu'ils y employaffent tous les fecrets de leur Art. Peu de jours avant fa mort, le Prince Gelaleddin ayant fçû Nisavi qu'il étoit dans cette Ifle, s'y rendit fe- p. 52, cretement avec deux de fes freres : Le Sultan qui l'attendoit le voyant arrivé, lui dit. Prince vous êtes celui de mes en

que

« 이전계속 »