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cher, la grande & la petite Corcange que An. gr. les Arabes appellent Jorgiania.

I 221.

Heg. Octaï Can laiffa dans le païs de Ca- 6.8. rizme les troupes qu'il crut neceffaires L'an du pour le tenir dans l'obéïffance. Puis il Cheval. partit avec l'Armée, accompagné de fes deux Freres. Il voulut faire diligence pour joindre le Grand Can; mais il ne put marcher qu'à petites journées, à caufe des mauvais chemins. Il fut même obligé de laiffer fes troupes fous la conduite de fes

Lieutenans.

CHAPITRE VI.

Expedition de Genghizcan à Nacfcheb,
Termed, Bedafchan, & autres lieux.

Es affaires de la Sogdiane étant re- FadlalLglées, le Grand Can marcha dans la lale pale

Tranfoxiane du côté de l'Orient. Comme fa réputation croiffoit de jour en jour, plufieurs Villes luy ouvrirent leurs portes. Les habitans de Nacfcheb allerent même au devant de lui, pour lui offrir tout ce qu'ils avoient. Ils en furent quittes pour nourrir fon armée pendant plufieurs mois, parce que ce Prince trouva le terxitoire de cette Ville fi agréable & l'air fi

1221.

Heg.

618,

L'an du

An. gr. de biens, ils cefferent de jetter des feux & ne s'attacherent plus qu'à emporter les quartiers de la Ville en combattant pied à pied. Les attaques continuerent jour & Cheval. nuit, la fatigue fut extrême de part & d'autre. Les affiegez étoient retranchés de maniere, qu'un quartier fecouroit l'autre; quand l'un étoit forcé aprés une longue réfiftance, ils trouvoient dans les autres un afile affuré. Ils fe donnoient tous la main avec tant de réfolution, que leurs Ennemis en étoient étonnés. Le brave Himartequin dont la valeur & la prudence avoient fans doute beaucoup contribué à la longueur du fiege, périt en défendant un polte qui alloit être forcé. Une fléche ora la vie à ce grand homme & l'enleva à fes Compatriotes. Veritablement fa mort diminua leur courage; mais il leur en refta encore affés pour ne point s'abbaiffer à demander grace à leurs Ennemis. Ils fe défendirent jufqu'à l'extrêmité, & lors qu'ils s'apperçûrent qu'ils alloient fuccomber, ils mirent eux-mêmes le feu aux maifons qui reftoient dans la Ville, & par-là trompant l'avarice de leurs Ennemis, ils foutent leur rendre la victoire moins agreable.

Fadlal

En effet, les SoldatsMogols au defeflah pag. poir de fe voir fruftrés du butin qu'ils

618.

avoient efperé, firent main baffe fur tous An. gr. les Carizmiens qu'ils rencontrerent ; & ils 1 2 2 1.1 poufferent fi loin leur fureur, qu'ils tue- Heg. rent jufqu'à cent mille perfonnes. Il y a L'an du même des Auteurs qui difent deux cens Cheval. mille. Le Prince Octaï eut beaucoup de peine à faire ceffer le carnage. Il en vint pourtant à bout. On fit alors fortir de la Ville tous les artifans & autres gens qui pouvoient être de quelque utilité; & il s'en trouva cent mille. Les jeunes femmes, les filles & les garçons furent partagés pour être efclaves. Tout le refte paffa fous le fabre; mais tous ceux qui périrent ne parurent point effrayez de la mort. Il y en eut même qui refuferent de vivre. Entre-autres un certain Chec ou Superieur de Religieux Mahometans qui étoit en odeur de fainteté. Il fe nommoit Nege- Fadlalmeddin. On dit que les trois Princes Mo- lah pag. gols, quand ils s'approcherent de Ca- 411. rizme, entendirent une voix céleste qui les avertit d'épargner ce faint Perfonnage, & de faire en forte qu'il fortît de la Ville fain & fauf. Quoi qu'il en foit, Octaï eut pour lui une confidération particuliere; il lui offrit un Paffeport pour fe retirer avec dix de fes amis où il lui plairoit; mais le Chec ne voulut point l'accepter, qu'à condition qu'on feroit grace

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An. gr. à tous les Mahometans de Carizme. Le Prince Octaï, qui souhaitoit de le sauver, lui fit dire qu'il pouvoit choifir mille perL'an du fonnes de l'un & de l'autre fexe pour l'ac Cheval. compagner, & qu'on leur feroit grace pour l'amour de lui. Le Chec rejetta toutes les offres d'Octaï, & lui dit qu'ayant été uni pendant foixante-dix ans avec les Mufulmans de Carizme par fa religion, il n'étoit pas jufte qu'il s'en féparât à la mort. Ainfi ce venerable Vieillard eut le même fort que fes Compatriotes, & mourut avec fes amis.

Enfin la ville de Carizme fut prife & ruinée fur la fin de l'Hiver de l'an de grace 1221. Heg. 618. aprés un fiege de fept mois. a Les Mogols dans la fuite fubjuguerent aisément tout le refte de la Province. La terreur s'empara de tous les peuples. Les autres Villes qui étoient trés riches & tres-peuplées en ce tems-là, fe rendirent fans réfiftance. De forte que l'Armée Mogole fit dans ce Païs-là un butin plus confiderable que tous ceux qu'elle avoit fafts depuis le commencement de la guerre.Les autres Places qu'el Abulfa le prit aprés la réduction de Carizme furent, Cat, Feraber, Dargane, Zamacf

rage p.

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a Mirconde n'a marqué que 5. mois de fiege, & s'eft trompé.

cher, la grande & la petite Corcange que les Arabes appellent Jorgiania.

An. gr.

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6.8.

Octaï Can laiffa dans le païs de Ca-Heg rizme les troupes qu'il crut neceffaires L'an du pour le tenir dans l'obéiffance. Puis il Cheval. partit avec l'Armée, accompagné de fes deux Freres. Il voulut faire diligence pour joindre le Grand Can; mais il ne put marcher qu'à petites journées, à caufe des mauvais chemins. Il fut même obligé de laiffer fes troupes fous la conduite de fes

Lieutenans.

CHAPITRE VI.

Expedition de Genghizcan à Nacfcheb,
Termed, Bedafchan, & autres lieux.

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Tranfoxiane du côté de l'Orient. Comme fa réputation croiffoit de jour en jour, plufieurs Villes luy ouvrirent leurs portes. Les habitans de Nacfcheb allerent même au devant de lui, pour lui offrir tout ce qu'ils avoient. Ils en furent quittes pour nourrir fon armée pendant plufieurs mois, parce que ce Prince trouva le terxitoire de cette Ville fi agréable & l'air fi

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