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An. gr.

1221.

Hig. 618.

L'en du

Ces malheureuses victimes ne furent pas plûtôt affemblées dans la campagne, que l'armée Mogole les environna de toutes parts, pour les empêcher de fe retirer dans Cheval la montagne. Alors on fit tomber fur eux une grêle de fléches & de traits. Ils en furent accablez, & plus miferables que les animaux de la chaffe de Termed, dont quelques-unes du moins avoient évité la mort, ils périrent tous, & demeurerent percez dans la campagne pour y fervir de nourriture aux bêtes & aux oifeaux. On dit qu'ils étoient foixante-dix mille tant habitans naturels, qu'étrangers & païfans qui s'étoient réfugiez dans la Ville. A l'égard du Miniftre Schehabeddin & de fon fils, on les fit mourir autrement que les autres on les enchaîna tous deux, & on les amena devant les Nevians, qui firent ouvrir en leur préfence les coffres où étoient les richeffes du Vifir, & aprés qu'on en eut tiré tout ce qu'il y avoit dedans, on fit trancher la tête au pere & au fils. On voit encore dans cette Ville le tombeau de Schehabeddin dans un lieu nommé Hafna.

Trois jours aprés que les Mogols eurent pris & pillé Nifa,ils allerent affieger la Citadelle de Carendar. Cette Place passoit pour la plus forte de la Coraffane, &

étoit fur le chemin de Nifa à Nifchabour. An. gr Ils fouhaitoient de l'avoir, parce qu'outre 1221 Heg. qu'elle les embaraffoit, ils avoient appris 618. que Nezameddin, l'un des plus Grands L'an du Seigneurs de l'Empire s'y étoit retiré avec Nifaus tous les biens. En effet Mehemed Nisavi, dans la Auteur de l'Hiftore du Sultan Gelaleddin, vie de Geà qui cette Place appartenoit, quoyqu'il laleddin. n'en prit que la qualité de Gouverneut pour le Sultan, à écrit que Nezameddin quelques jours avant l'arrivée des Ennemis, vifitant la Place & la trouvant prefque imprenable à caufe de fon affiete, lui dit: Nous attendrons ici les Tartares. Que cependant ce Seigneur, lors qu'il vit que les Ennemis l'attaquoient du côté qu'elle étoit la plus foible, fut tellement effrayé, qu'il pria le Gouverneur de le faire defcendre avec des cordes dans la campagne à un endroit où les affiegeans ne pouvoient l'appercevoir. Ce que fit Mehemed Nifavi, & Nezameddin se retira heureusement ailleurs.

Les affiegeans batirent la Place fort long-tems; mais les affiegez fe défendirent avec tant de vigueur, qu'enfin les Generaux Mogols ayant reconnu la force de la Citadelle, défefperant de la prendre avec ce qu'ils avoient de troupes fe réfolurent à lever le Siege, & fe conten

A. g.

I 22 I.

Heg.

618.

L'an du

de

terent d'y envoyer un trompette pour mander au Gouverneur des habits & d'autres chofes dont leurs Soldats avoient befoin. Mehemed Nifavi jugea qu'il étoit Cheval. plus à propos de les fatisfaire que de les obliger à s'opiniâtrer au Siege, en refusant ce qu'ils demandoient; il fit chercher dans la Place tout ce qu'il crut devoir leur envoyer. Mais la difficulté fut de trouver des Officiers qui vouluffent accompagner ceux qui porteroient ce préfent, parce qu'on croyoit les Mogols & les Tartares affez cruels pour être capables de fe venger fur lesOfficiers qu'ils auroient en leur pouvoir de la honteufe retraite qu'ils fe voyoient forcez de faire. Aprés le refus d'un grand nombre de gens, deux vieillards fe préfenterent. Ils recommanderent leurs enfans à leurs Concitoyens & fe mirent à la tête des porteurs; mais ils n'eurent pas plutôt conduit & offert aux Generaux les Nifavi chofes qu'ils apportoient, que les Mogols vie de Ge furent effectivement affez lâches, pour fe laleddin. baigner dans le fang de ces deux vieillards.

Enfuite le Siege fut levé, & le païs rava.

gé par les deux Nevians. Suida même les vint trouver, & tous trois ils s'approcherent de Hubbé Nevian qu'une autre exfeda pag. pedition occupoit. Ils fe rendirent tant par le défert que par d'autres chemins devant

Abul

207:

Heg.

6 18.

Tables

Damegane, Ville trés confiderable, fituée An, gr. au 36. degré 20. minutes de latitude. I 22 I. Ils eurent peu de peine à la prendre, parce que tous les riches & les Nobles s'é- L'an du toient retirez avec leurs meilleurs effets Cheval. dans les bois & dans les montagnes, qui Nafiradentourent de loin la Ville. Elle eft fituée din Touf dans une vaste pleine arrofée d'une grande dans les quantité de belles & faines eaux, qui foraftronotent des rochers, & qu'on nomme par ex- miques. cellence les eaux de Cofroës, parce que ce Roy de Perfe les attira dans cette Ville Facut dãs par de beaux acqueducs & qu'il en voulut toujours boire,en quelque lieu de fon Em- Ulugpire qu'il fit fa réfidence. C'étoit dans les begh dans campagnes & dans les jardins de Dame- fesTables aftronogane, qu'on cueilloit ces pommes fi efti- miques, mées pour leur beauté & pour leur goût, qu'on en portoit autrefois dans le pais des Parthes pour en parer la table des riches.

aDe Damegane que les Mogols trouverent prefque déferte, & peu propre à contenter leur avarice, ils fe rendirent devant Amol qu'ils réduifirent aisément, ainfi que plufieurs autres villes du Tabareftan Oriental, qui fait partie de l'ancienne Hir canie. La ville d'Amol eft au 36. degré 35. minutes de latitude. Ce fut dans ce païs

a On a appellé Comas, ou Comifene la Pro, vince dont Damegane étoit la capitale,

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Golius.

Heg. 618.

An. gr. là, que Thaleftris Reine des Amazones 1221. vint chercher Alexandre. Elle étoit accompagnée de trois cens femmes, & elle L'an du demeura treize jours avec le héros MaceCheval. donien. Quoy qu'elle n'eut pas trouvé d'aQuinte- bord que fa perfonne répondît à la répuCurfe. tation qu'il s'étoit acquife,elle ne laiffa pas de lui dire qu'elle le croyoit digne de donner des héritieres à son Empire.

Fadlal

Bib pag.

473.

CHAPITRE IX.

Prife de la Fortereffe d'rlale. Captivité de La Reine Turcan-Catun Mere du Sultan Mehemed. Conquêtes des Villes de Rei, de Com, & d'autres Places de l'Hircanie de Perfe

Hune

UBBE' Nevian fit de fon côté une expédition qui n'eut pas moins d'éclat que celles des autres Generaux. It réduifit non feulement cette partie Occidentale de Tabareftan que l'on nomme Mazendrane; il fe faifit même de la Sultane validée, qui s'y étoit retirée avec fes immenfes richeffes, & qui étoit une des chofes que Genghizcan fouhaitoit avec le plus de paffion. Il eft vray que ce fut l'Empercur qui lui donna les lumieres dont il

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