An. gr. 122 1. Heg. 618. tes, elles ne furent point fermées aux Soldats de l'avant-garde que les Chefs y voulurent faire entrer. Si bien que l'EmL'an du pereur fe voyant maître de la Ville, fit Cheval. auffi tôt publier une Ordonnance qui porAboul toit, que tous les hommes fortiffent à sair p.22. l'heure même & s'affemblaffent dans la campagne. On obéït, quoi qu'on n'ignorât pas ce que les Mogols avoient coutume de pratiquer aprés la prise d'une Ville. Quand tous les hommes furent affemblez, Fadla- le Grand Can fit mettre à part tous les lah pag. jeunes gens qui étoient propres à l'efcla 410. vage, & ordonna de couper la tête à la plupart des autres. Enfuite la Ville fut pillée, & le butin diftribué fuivant les Loix. Les murailles furent abatues & le Château razé. L'armée Mogole s'enrichit dans cette occafion, car il y avoit toutes fortes de biens dans Balc, à caufe du grand commerce qui s'y étoit fait de tout tems. D'ailleurs, elle étoit pleine de monumens, d'ouvrages exquis,& de toutes les choses qui peuvent fervir d'ornement à une grande Ville, parce qu'elle avoit été le féjour de plufieurs gens illuftres en toutes fortes d'Arts qui avoient contribué à fa beauté. Les Places publiques y étoient vaftes & regulieres. Les Caravanferails ou Hôtelle ries des-Caravanes y paroiffoient fuper. bes, auffi-bien que les Colleges & les An. gr. Mosquées, & il y avoit, felon la tradi- 1 2 2 I. Heg. tion de Mirconde, jufqu'à 1200. bains ou étuves dans cette feule Ville. 6 18. L'an du da pas 217. Elle eft fituée au 36. degré 41. minu- Cheval. tes de latitude, dans une plaine tres-fer- Abulfetile, à quatre lieuës des montagnes & à huit lieues de l'Oxus, & fon territoire eft planté de cannes de fucre & de citroniers. Schicardus affure qu'elle fut bâtie par Cayumaras, l'un des Rois Pifchdadiens a qui regna le premier dans la facut das Perfe & dans la Medie. Elle fut enfuite Golius. ruinée par Semiramis, dit Diodore de Sicile, & enfin réparée par Lorafpe pere d'Hydafpés, comme l'affure Herodote, dans le tems que Nabuchodonofor ruina la ville de Jerufalem. Ses Fauxbourgs font arrofés par une riviere appellée Dehac, qui aprés avoir parcouru tout le païs va fe décharger dans l'Oxus environ à douze lieuës de la Ville. Elle eft encore Mirconà prefent une des capitales des Uzbecs, & de p. 39. elle a fon Souverain qui ne manque pas de forces, non plus que les autres Princes de fa Nation, pour s'oppofer aux Perfans, lors qu'ils veulent leur faire la guerre. a Pischdadiens, c'est-à-dire, les premiers des Rois de Perfe. n. Agr. Heg. 618. 448. Fad Tallah p. 410. Aprés que l'Empereur des Mogols ent 221. réduit la Ville de Balc à fon obéiffance, il fit des détachemens de fon armée pour L'an du les confins des Indes & pour la Perfe. Il Cheval. en laiffa un confiderable dans la TranfoAbulfa- xiane, afin de la tenir en refpect penrage p dant qu'il iroit au Tocarestan affieger la 293. ville de Talcan, qui n'étoit qu'à fept journées de Balc, & qu'on eftimoit la plus forte de l'Afie pour fa fituation, car elle étoit bâtie fur une montagne efcarpée appellée Nocrecouh. Mais il n'en eut pas, commencé le fiege, qu'il apprit que le Sultan Gelaleddin ne fe trouvant pas en état de donner combat, s'étoit retiré dans les meilleures Places de la Coraffane, avec ce qu'il avoit pû ramaffer de trou pes, & qu'on le croyoit déja à Nischabour. Sur cette nouvelle, il détacha foixante mille hommes pour le fuivre & empêcher qu'il ne fift aucun progrés. Ilordonna même de joindre à ce détachement vingt mille hommes qu'il avoit envoyez depuis peu en Mazendrane, pour secourir les Generaux Hubbé & Suida, dont l'armée, qui au commencement de leurs expéditions étoit de trente mille Mogols, étoit diminuée de dix mille hommes. Il donna le Commandement de ce grand détachement au Prince Tuli, & lui or pesur donna d'aller chercher le Sultan Gelaled- An. gr. din, d'affieger la ville de Nifchabour fi ce 1221. Heg. Prince y étoit encore, & s'il n'y étoit plus, 618. de faire le fiege de Merou avant que de L'an du rien entreprendre contre Nifchabour & Cheval. contre Herat, afin d'affoiblir la Coraffane autant qu'il feroit poffible, & de faciliter la conquête du refte de ce Païs où fes autres Generaux avoient déja pris quelques Villes. Pendant que Tuli alloit exécuter les Abulfaordres de fon Pere, Genghizcan fit pofer rage p. les machines de ant Talcan qui fut atta- 293. qué vigoureusement; mais les affiegez le Fadlaldéfendirent avec un grand courage. Ils lah pag. oppoferent des machines aux fiennes, des 413. feux à fes feux; & comme tous ceux qui Mirconétoient dans la Place fe piquoient de va- dep.39. leur, & qu'ils avoient une grande abondance de toutes fortes de munitions, ils fe flatoient de tenir long-tems. D'ailleurs les affiegeans n'avoient ni terre, ni tranchées pour se mettre à couvert, lors qu'ils faifoient des attaques; ils avoient feulement quelques mantelets pour fe garder des traits & des feux. Les affiegez en tuerent un fi grand nombre, que l'armée de l'Empereur diminua confiderablement. Ce Prince fe repentit de s'être attaché à cette Place; mais n'en voulant pas avoir An. gr. 1221. Heg. 618. le démenti, & craignant de ne pouvoir la réduire avec les troupes qu'il avoit, il dépêcha deux Courriers l'un aprés l'autre L'an du à Tuli, pour lui porter l'ordre de s'en reCheval, venir. Il ne lui en difoit pas la caufe. Il lui mandoit feulement qu'il le rappelloit à caufe des chaleurs excéffives qui commençoient à fe faire fentir; cependant le Grand Can fit repofer fon armée pendant quelques femaines, & eut foin qu'elle fût bien traitée. Ce qui la rétablit en Fadla tierement. Il fit enfuite affembler les Ingenieuts lah. pag. pour déliberer avec eux fur la maniere dont on pourroit réduire Talcan; mais tous les moyens qu'ils propoferent, lui paroif 413. fant peu une infinité de coins de fer & de clous |