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Heg.

618.

Cavaliers Turcs bien montez & bien é- An. gr. quippez & tous gens déterminez. Gela- 1221. leddin l'envoya complimenter, & lui fit dire qu'il le prioit de le venir trouver, L'an du puifqu'ils étoient fi prés l'un de l'autre ; Cheval, mais que s'il le vouloit faire, il n'y avoit pas de tems à perdre. Emin Melic ne fit point de difficulté de lui aller offrir ses fervices. Le Sultan lui donna des marques d'amitié & de confiance, & pour éprouver sa fincerité, il lui dit qu'un corps confidérable de Mogols étoit devant Candahar, & qu'il faloit faire lever le fiege, Emin Melic confentit de joindre fes troupes avec celles du Sultan. Ainfi dés le lendemain, ils fe mirent en marche avec des guides sûrs & habiles, aprés avoir auparavant envoyé un homme en poste au Gouverneur pour l'avertir qu'on pourroit le fecourir. Ils firent tant de diligence, qu'ils arriverent affés prés de Candahar avant que la citadelle fût emportée. Là ils apprirent par des Efpions l'état des chofes; que les Mogols ne fe défioient d'aucun fecours; que veritablement les affiegés fe défendoient encore avec vigueur, mais qu'ils ne pourroient pas réfifter long-tems.

Nifavi. Gelaleddin tint confeil fur ce qu'il avoit vie deGeà faire, & il fut réfolu d'attaquer les En-laledin p.

Kk iij

110.

618.

I.

An. gr. nemis pendant la nuit. Les troupes mar1221. cherent fans être découvertes, & furpriHeg. rent les Mogols qui affiegeoient la citaL'an du delle, aprés avoir déja pris & pillé la VilCheval. le. Ceux ci brufquement attaquez par de braves gens, dont ils ne connoiffoient pas le nombre, & par le Gouverneur qui fortit de la citadelle avec toute fa garnison, furent bien-tôt mis en défordre, & fe laifferent pour ainfi dire tuer fans résistance, tant il eft vray que la furprife & la terreur peuvent rendre lâches les hommes le plus courageux. En peu de tems on vit la Ville remplie de Mogols & de Tartares morts; & comme Gelaleddin eut la prévoyance de pofter des troupes fur les avenues, peu de ceux qui crûrent trouver leur falut dans la fuite, échapperent au fabre des Carizmiens. Toute l'armée des Mogols qui étoient à Candahar, y périt. Les Soldats du Sultan & d'Emin Melic profiterent du butin que les Ennemis avoient fait dans leur marche, & ils fe feroient enrichis, s'ils n'euffent pas été obligez de reftituer aux habitans une partie de ce que les Mogols leur avoient enlevé au pillage de la Ville. Aprés un fi heureux fuccés, le Sultan tâcha d'en faire efperer d'autres à fes Soldats. Il fit rétablir Candahar & revint à Gazna, où il

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entra comme en triomphe. Emin Melic An. gr. s'engagea de nouveau avec lui, & pro- 12 2 1. mit de ne l'abandonner jamais ; c'est pour- Heg. quoi leurs troupes ne se séparerent point, L'an du & ce Seigneur le montra toujours dans la Cheval fuite bon parent & fidele ferviteur de Gelaleddin.

CHAPITRE IV.

Expédition du Prince Coutoucou contre
le Sultan Gelaleddin. Continuation
du Siege de Bamian.

A nouvelle de cette défaite fut ap- AbulfaLportée à Genghizcan par un Capital-age pag.

ne échappé de la déroute. Ce Prince en 193. conçut une extrême douleur. 11 forma le deffein de fe venger au plûtôt, & pour cet effet il fit redoubler les attaques; mais ne pouvant prendre Bamian auffi promte- Fadlal ment qu'il le defiroit, il réfolut d'envoyer lab pag encore Tulican contre Gelaleddin avec 414. une armée de quatre-vingt mille hommes. Il étoit preft à faire ce détachement de fon armée, lors qu'un autre Courrier vint mir p. 9. lui annoncer la révolte du païs de Herat au mépris du traité fait avec Tulican. L'Empereur en fut fort irrité. Il fit venir ce K K iiij

Conde

An. gr.

1221.

Heg.

618.

L'an du

Prince en fa prefence, & le blâma de n'avoir pas fait paffer fous le fabre tous les habitans de la ville de Herat. Je vous défens, lui dit-il, d'ufer jamais de clemence Cheval envers mes Ennemis fans un ordre exprés de ma part. Scachés que la compaffion ne fe trouve que dans les ames baffes. Il n'y a que la rigu ur qui retienne les hommes dans le devoir. Un Ennemi vaincu n'eft pas dompté, & hait toujours fon nouveau Maître. Il lui dit enfuite de s'appliquer aux fonctions ordinaires de fa Charge', & il nomma Coutoucou Nevian pour aller contre Gelaleddin. Coutoucou partit à la tête de quatre-vingt mille hommes.

Aprés fon départ, le Grand Can fr élever une montagne de terre devant la Ville au lieu où il vouloit faire les plus grands efforts, & l'on bâtit par fon ordre des tours de bois, dont la hauteur égaloit celle de la Place, afin de l'incommoder plus aifément par les machines qu'on poferoit fur leur plate forme.Il avoit à craindre que les feux des affiegez ne brûlaffent fes tours & fes machines; mais un Ingenieur promit de les conferver, pourvû qu'on lui accordât la permiffion de faire tuer autant de Vaches & de Che vaux qu'il en faudroit pour couvrir tous les jours les ouvrages de peaux fraîches.

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18.

L'Empereur le lui permit, & par ce moyen An. gr. les feux de la Ville ne produifirent aucun 1225, Heg. effet, parce qu'ils s'amortiffoient ou tomboient à terre d'abord qu'ils rencontroient Lan du ces peaux aufquelles ils ne pouvoient s'at- Cheval tacher. Les machines de la Ville ne laifferent pas de renverser un grand nombre de celles des Mogols. Et comme la réfiftance des habitans fut opiniâtre à caufe que les murs de la Place étoient fort bons, les affiegeans manquerent enfin de pierres & de feux. De maniere qu'ils cefferent pour quelque tems de preffer la Ville, parce qu'ils furent obligez d'envoyer au loin chercher des cailloux, des meules, & d'autres chofes propres à battre des murailles & à être lancées par des machines. Quand ils recommancerent leurs attaques, les affiegés firent des forties fi furieufes, qu'ils renverferent des efcadrons entiers, & ruinerent des tours & des machines. 11 eft conftant que fi l'Empereur n'avoit eu qu'une armée ordinaire, il auroit été obligé de lever le fiege.

Il revenoit d'une attaque, lors qu'il arriva un Courrier de la part de Coutoucou Nevian, qui lui mandoit qu'il n'étoit qu'à une journée de Gelaleddin. Il lui faifoit un détail de fa marche, de

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