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au Sultan Mehemed Roy de Carizme a- An. gr. vec affés de bonheur. L'envie qu'ils a- 1 2 2 2. voient d'en venir aux mains ne leur Heg.

per- 619. mit pas d'attendre le printems; ils entre- L'an du rent au milieu de l'hyver dans l'Azerbi- Mouton. jane pour aller chercher les Mogols que les deux Generaux y avoient laissez ; mais il y trouverent plus de troupes qu'ils ne croyoient, car toutes les garnifons fe joignirent, & les Georgiens aprés avoir eu du défavantage en deux rencontres, s'en retournerent à Teflis.

pour

Cependant s'étant déclarez contre les Mogols, ils jugerent bien qu'ils les auroient bien-tôt fur les bras. C'eft quoy ils envoyerent des députés à tous leurs voifins, pour leur demander du fecours; mais perfonne ne voulut leur en prêter, ce qui fut caufe qu'ils inquieterent par de puiffants partis tous ceux qui favorifoient les Mogols ou qui leur étoient foûmis. Hubbé & Suida, malgré l'éloignement des lieux envoyerent des troupes contre les Georgiens, & lors que la faifon le leur permit, ils marcherent euxmêmes avec toutes leurs forces. Ils retournerent dans l'Azerbijane & voulurent paffor en Georgie; mais ils en trouverent les paffages bouchez ; & comme il faloit de gens pour les garder,ils aimerent mieux

peu

Fallal

lab pas.

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An. gr. differer à les attaquer, que de facrifier peut-être inutilement leurs Soldats.

1222.

Heg.

619.

Sur ces entrefaites, on leur donna avis L'an du que les habitans de Maraga avoient favoMouton. rifé les Georgiens. Pour s'en venger, ils se rendirent devant leur Ville, la prirent & la pillerent. Maraga eft fitué au 37. degré 20. minutes de latitude, à dix fept lieues de Tauris vers l'Occident dans la même Province. C'est une Ville moderne qui fut bâtie par l'ordre du Calife Merouane, & qui eft fort confiderable tant pour fon trafic que pour fa belle fitua

tion. a

Aprés la prife de Maraga, les Mogols allerent fe repofer à Ardebile. Là ils apprirent que des parens du Sultan avoient excité une revolte vers Hamadan, & que même le Gouverneur de cette Ville étoit un des revoltez. En même-tems il fut réfolu qu'Hubbé iroit appaifer ce trouble, pendant que Suida demeureroit en Azerbijane pour observer les habitans

a Ce fut au dehors de Maraga que l'Illuftre Naffireddin Toufy accompagné de quelques autres Aftronomes fit fes obfervations Celeftes & fes Ephemerides, par l'ordre de Hulacon Roy de Perfe, & petit-fils de Genghizcan, qui y fit élever un Oblervatoire magnifique;& il y a peu d'Ephemerides dans le Levant plus eftimées que celles de cet Aftronome,

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de Tauris dont ils avoient lieu de fe plain- An. gr. dre, parce qu'ils avoient fecretement af- 1 2 2 2. fifté les Georgiens. Hubbé étant arrivé de- Heg. vant Hamadan, & Gemaleddin Gouver- L'an du neur de la Ville fe voyant abandonné de Mouton, tous les autres revoltés, envoya des députés au General Mogol, pour l'affurer de fon obéiffance, & lui préfenter tout ce qu'ilcrut digne de lui être offert; mais fes préfens & fa foûmiffion ne fervirent de rien. Hubbé fut inexorable & voulant que Gemaleddin fe rendît à difcretion, ce Gouverneur alloit le fatisfaire,fi un Capitaine nommé Faquihi ne l'en eût empêché. Faquihi excita le peuple à fe défendre & le perfuada. On le mit à la tête des troupes qui étoient dans la Ville. Il fut affés hardi pour en fortir & pour attaquer les Mogols. Ils le repoufferent vivement, & tout ce qu'il put faire fut de rentrer dans la Place. Un grand nombre de Tartares entra pêle mêle avec fes Soldats, fe faifit des portes & on fe rendit ainfi maître de Hamadan.

Hubbé retourna en fuite fur fes pas & marcha .contre Tauris avec Suida mais le Gouverneur de cette Ville aveti de leur deffein par des penfionnaires qu'il avoit auprés d'eux, leur envoya le tribut qu'il devoit, par des perfonnes qui eurent

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Heg.

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An gr. l'addreffe de le juftifier dans l'efprit de ces Generaux. Les Mogols,au lieu de continuer leur marche vers Tauris, allerent L'an du à Selmas & à Couy pour foumettre ces Mouton. Villes qui font à l'extremité de l'Azerbijane du côté de l'Occident. a

Ils ne les eurent pas plutôt réduites & pillées, qu'il tournerent leurs armes vers le Nord. Ils allerent à Nafchivan, ville d'Aran, fituée entre l'Azerbijane & l'Armenie. Elle fut traitée comme les autres & pourtant avec moins de rigueur que Pilcan, qui eft auffi d'Aran & où fe fait le grand commerce de la Province. Comme Pilcan eft une Place bien fortifiée, elle arrêta long-tems les Ennemis, qui pour fe venger de fa réfiftance, y commirent des actions trés cruelles. Gangea autre ville de l'Aran fut plus heureufe. Elle ouvrit d'abord fes portes, ce qui fut cause qu'on ne maltraita point fes habi

tans.

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Les Mogols étoient dans cette derniere Ville, lors qu'ils apprirent par des Efpions que les Georgiens en fort grand nombre fe préparoient à les venir atta

a Ces deux Villes ne font éloignées l'une de l'autre que de fept lieues, & Selmas eft encore à préfent trés-fameufe par le commerce que 'on y fait,

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quer. Sur cet avis, ils réfolurent de les at- An. gr. tendre dans la Province d'Aran, & les Heg. Generaux convinrent que quand l'Enne- 619. mi ne feroit pas éloigné d'eux, Hubbé L'an du fe mettroit en embuscade avec cinq mille Mouton. hommes d'élite, & que Suida marcheroit avec le gros de l'armée comme pour donner bataille. Mais qu'auffi-tôr qu'il feroit, Fadlallab pag. en présence, il abandonneroit le bagage & fe retireroit avec précipitation, fans defordre toutefois & de maniere qu'il pût faire volte face au fignal qu'Hubbé lui donneroit en fortant de fon embuscade, afin que les Georgiens puffent être chargés des deux côte z.

Ce deffein s'exécuta comme il avoit été conçû. Les Ennemis prirent la retraite de Suida pour une veritable fuite. Ils le pourfuivirent. Hubbé fortit de l'embufcade, & ces deux Generaux taillerent en pieces les Georgiens qui perdirent trente mille hommes dans cette journée. Le refte fe fauva en Georgie, où ils fut à peine arrivé, que la nouvelle fe répandit dans le païs que les Mogols venoient affieger Teflis. La terreur s'empara des habitans de cette Ville, & ceux des Frontieres qué l'approche des Mogols faifoit avancer dans le païs, y augmenterent par leur préfence la crainte & la confufion. Nean

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