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lu. Les Ennemis au contraire étoient ha- L'An de billez de brocards d'or, d'argent & de grace foye apportez de la Chine, & les fimples Hegire Soldats avoient des habits plus magnifi- 6 2 2. ques que les Officiers Mogols.

1225.

L'an du

Schidafcou ayant appris que Genghiz- Chien, can n'étoit qu'à deux journées de marche, envoya cent mille chevaux détachez de tous les corps de fon armée, pour aller furprendre fon avant-garde. Ils l'attaquerent avec beaucoup de vigueur; mais ils la trouverent fi ferme, qu'ils n'en pûrent ébranler un feul rang, quelques efforts qu'ils fiffent. La nuit qui furvint fit ceffer le combat. Les gens de Schidascou fe retirerent avec perte, & regagnerent le gros de leur armée, qu'ils rencontrerent à une journée du lieu où ils avoient combatu. Cependant Genghizcan s'avançoit toujours, & enfin les deux armées fe trouverent en présence.

contre

Celle de Schidafcou s'étendit beaucoup, Bataille & les Mogols furent obligez de combat- de Genghizcan tre fur la glace d'un lac, dont les eaux qui lui étoient fournies par un canal du SchidafЯeuve Caramouran étoient encore gelées..cou. On fe battit dans tous les quartiers. Les Mogols eurent d'abord l'avantage. Les troupes de Tangut & celles qui fe trouverent fur la même ligne, furent entiere

An. gr.

8225: Heg. 622.

ment défaites; & toute l'armée ennemie l'auroit été dés ce moment, fi les Chinois commandez par ce même Mayancan, que Genghizcan avoit fait arrêter dans la Chien. guerre de la Chine, & les Turcs conduits Fadla- par le Prince'de Jurge ne s'étoient fortelah. pag. ment oppofez à l'impetuofité des Mogols;

L'an du

432.

mais ces deux Generaux chargerent avec tant de courage les deux aîles de l'armée du Grand Can, que rallumant l'ardeur de leurs Soldats, ils firent un horrible carnage; ils lui tuerent plus de trente mille hommes. Cet heureux fuccés devint funefte aux troupes victorieuses; car croyant les Mogols vaincus, elles ne fongerent qu'à les charger fans obferver aucun ordre; au lieu que les Mogols gardant toujours leurs rangs, fe laiffoient difficilement enfoncer. Enfin, la fermeté que Mayancan & le Prince de Jurge trouverent dans le centre les étonna, & le corps de réserve venant à donner tout à coup, les Turcs & les Chinois plierent & prirent la fuite. Schidafcou lui-même, aprés avoir fait paroître une valeur extraordinaire, fut obligé de fe fauver & d'abandonner le champ de bataille à fes Ennede l'ar- mis, qui taillerent en pieces toutes les mée de troupes qui leur réfifterent. On dit Tangut, qu'il périt en périt en cette journée trois cens

Défaite

mille hommes du côté de ce Prince & de An. gr.

fes Alliez.

1222.

Heg.

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L'Hiftoire des Mogols ne fait aucune 2 mention de ce que perdit Genghizcan. L'an du Elle parle de tous ceux qui fe fignalerent Chien, dans cette grande action, & elle dit que les jeunes Princes Cublay & Hulacou, firent juger par leur courage qu'ils pour roient un jour égaler leur ayeul. Aprés cette victoire, Genghizcan marcha contre les Turcs de Jurge, mais ils le foûmirent, & il fe contenta de leur foûmiffion & de leurs riches préfens, parce que méditant la conquête de la Chine meridionale, il vouloit conferver ses troupes pour une fi grande entreprise. II impofa pourtant un tribut annuel à ces Turcs, il convint avec leurs Députez des garnifons qu'ils fouffriroient de fa part dans leurs Places, & il les obligea encore à lui fournir des troupes, pour les joindre aux fiennes. Il n'alla donc pas plus avant. Il paffa l'hyver dans la partie Occidentale du Tangut. Là il reçut des Lettres de Bagdad, qui marquoient la mort du Calife. Sur cette nouvelle il ordonna qu'on fift encore des levées, & pendant qu'on y travailloit, il s'affura non feulement des païs qui dépendoient de Tangut, comme d'Ergimul, de Sinqui & Sf

An. gr.

Heg.

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d'Egricaya, mais des païs voifins, & prin1225 cipalement de la Ville de Sixion, qui eft éloignée de Pequin de quatre-vingt journées. Il lui importoit fort d'avoir cette Place, qui l'auroit pû inquiéter lors qu'il feroit entré dans la Chine méridionale.

L'an du
Chien.

Il faloit des païs auffi étendus & auffi fertiles que le Tangut, pour nourrir long-tems une armée fi nombreuse. Elle y fubfifta fans peine, & paffa l'hyver en campant & décampant dans les parties meridionales de ce Royaume vers le Turqueftan, où il y avoit une grande abondance de gras pâturages. Elle paffa les autres faifons dans les quartiers Septentrionaux des mêmes païs & dans les montagnes, marchant toujours fans s'arrêter dans aucune Ville, tant pour ne point manquer de fourrage que pour préferver les chevaux des mouches & d'autres infectes de cette nature, dont la quantité eft effroyable dans les Païs méridio

-naux.

Aprés tant d'heureux fuccés, il fembloit que l'Empereur Mogol n'eût plus rien à defirer. Son Empire étoit tranquil le, fa Cour en joye. On ne penfoit qu'à le divertir. Il difoit lui-même qu'il ne fouhaitoit plus rien que de faire du bien à fes Sujets, & qu'il s'appliqueroit uni

quement à les rendre heureux, auffi-tôt An. gr., qu'il auroit foûmis le refte de la Chine, 22 S 'Heg. dont la conquête lui paroiffoit aifée. Mais 6 22. Dieu en avoit autrement difpofé, & la L'an du fortune qui ne laiffe pas long-tems les Chien, hommes dans la même fituation, changea bien-tôt la joye de ce Prince en trif teffe; pendant qu'il fe divertiffoit au mi- Mort de lieu de fa Famille, il apprit la mort de ToufchiToufchican fon fils aîné. Cette nouvelle can dans le Capfqui lui fut apportée du Cafpchac affligea toute la Cour. L'Empereur montra d'abord beaucoup de fermeté, mais infenfi blement fa contrainte cedant à la tendrefse paternelle, il tomba dans une mélancolie noire, qui depuis ce tems-là l'empêcha de prendre part à aucun diver

tiffement.

Il

leddin à

parut : même fenfible à la nouvelle Derniepeu qu'on lui apporta d'une grande victoire te actios remportée par fes Lieutenans fur Gela- de Gelaleddin. Ce Sultan ayant appris que l'Em- so retour pereur s'étoit éloigné, revint des Indes des Indes. en Mercrane avec quelques troupes ; d'où il alla à Schiraz, enfuite à Ifpahan où fes amis l'introduifirent fecretement, & où il groffit fa petite armée. Il fe rendit de là à Bagdad, où n'ayant pas été bien reçû, il battit les troupes que le Calife envoya contre lui. Il reprit Tau

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