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Venez dans mon palais, vous y verrez ma gloire.
JO A S.

Moi des bienfaits de Dieu je perdrois la mémoire ?
A THAL I E.

Non je ne vous veux pas contraindre à l'oublier.
JOA S.

Vous ne le priez point.

A THAL I E.

Vous pourrez le prier

J. O A S.

Je verroís cependant en invoquer un autre.
A THALI E.

J'ai mon Dieu que je sers, vous servirez le vôtre.
Ce sont deux puissans Dieux.

JÓ A S.

Il faut craindre le mien,

Lui seul est Dieu, Madame, et le votre n'est rien.

ATHALIE.

Les plaisirs près de moi vous chercheront en foule. JOA S.

Le bonheur des méchans comme un torrent s'écoule. AT HALDEN

Ces méchans, qui sont-ils ?

Voilà une question bien critique. Josabet veut éluder la réponse.....

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Enfin, Eliacim, vous avez su me plaire.

Vous n'êtes point sans doute un enfant ordinaire.
Vous voyez, je suis Reine, et n'ai point d'héritier.
Laissez-là cet habit, quittez ce vil métier.
Je veux vous faire part de toutes mes richesses.
Essayez dès ce jour l'effet de mes promesses.
A ma table, par-tout, à mes côtés assis,
Je pretends vous traiter comme mon propre fils.

Comme votre fils?

JOA S.

ATHALI E.

Oui. Vous vous taisez :

JOA S.

Je quitterois ! et pour.....

A THAL I E.

Hé bien?

JOA S.

Quelle pere

Pour quelle mere?

ATHALIE à Josabet.

Sa mémoire est fidelle, et dans tout ce qu'il dit,,
De vous et de Joad je reconnois l'esprit.

Voilà comme infectant cette simple jeunesse,

Vous employez tous deux le calme où je vous laisse
Vous cultivez déjà leur haine et leur fureur,
Vous ne leur prononcez mon nom qu'avec horreur.
JOS AB E T.

Peut-on de nos malheurs leur dérober l'histoire !
Tout l'univers le sait. Vous-même en faites gloire.

ATHAL I E.

Qui, ma juste fureur, et j'en fais vanité,'

A vengé mes parens sur ma postérité.

J'aurois vu massacrer et mon pere et mon frere,
Du haut de son palais précipiter ma mere,

Et dans un même jour égorger à la fois,

Quel spectacle d'horreur quatre-vingts fils de Rois!
Et pourquoi ? Pour venger je ne sais quels Prophetes
Dont elle avoit puni les fureurs indiscretes.

Et moi, Reine sans cœur, fille sans amitié,
Esclave d'une lâche et frivole pitié,

Je n'aurois pas du moins à cette aveugle rage,

Rendu meurtre pour meutre, outrage pour outrage, Et de votre David traité tous les neveux

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Comme on traitoit d'Achab les restes malheureux ?
Où serois-je aujourd'hui, si, domtant ma foiblesse,
Je n'eusse d'une mere étouffé la tendresse ?
Si de mon propre sang ma main versant des flots
N'eût par ce coup hardi réprimé vos complots!
Enfin de votre Dieu l'implacable vengeance,

Entre nos deux maisons rompit toute alliance.
David m'est en horreur, et les fils de ce Roi,
Quoique née de ce sang, sont étrangers pour moi.
JO SABE T.

Tout vous a reussi? que Dieu voie, et nous juge.

ATHALIE.

Ce Dieu, depuis long-tems votre unique refuge,
Que deviendra l'effet de ses prédictions?

Qu'il vous donne ce Roi promis aux Nations,
Cet enfant de David, votre espoir, votre attente.....
Mais nous nous reverrons. Adieu, je sors contente.
J'ai voulu voir. J'ai vu.

ABNER à Josabet.

Je vous l'avois promis.

Je vous rends le dépôt que yous m'avez commis,

Nous ne parlons point de l'élocution du Poëte, qui est par-tout juste, douce, naturelle, aisée, gracieuse, élégante; nous ne faisons observer que l'art et l'adresse avec laquelle il a conduit et amené les idées les plus intéressantes., Athalie sait tout, et ne sait rien. Elle voit que cet enfant est précieux, qu'il renferme en lui de grands intérêts: c'est assez pour l'engager à de nouvelles entreprises; mais elle ne peut agir sur le champ.

Voici l'interrogatoire de Leontine. On verra en contraste la naïveté d'un enfant avec toute la finesse et la fermeté d'une femme accoutumée aux entreprises les plus hardies.

Phocas sait la haine de Leontine pour lui. Il sait qu'elle a eu la fureur de sacrifier son fils, pour conserver le sang de Maurice; qu'elle connoît lequel des deux Princes est le vrai Héraclius. Elle entre il lui parle de maniere à l'effrayer. Approche, malheureuse.

Athalie avoit dit d'abord à Joas: Comment vous nommez-vous ?

HÉRACLIUS, à Leontine.

Avouez tout, Madame ;

J'ai tout dit.

LEONTİNE, à Héraclius avec éton

Quoi Seigneur ?

nement.

PHOCA S.

Tu l'ignores, infame!

Qui des deux est mon fils ?

LEONTINE, fièrement à Phocas:

Qui vous en fait douter?

HERACLIUS, à Leontine.

Le nom d'Héraclius que son fils veut porter,
11 en croit ce billet, et votre témoignage;
Mais ne le laissez pas dans l'erreur davantage.
РНОСА S.

N'attends pas les tourmens, ne me déguise rien.
M'as-tu livré ton fils? As-tu changé le mien ?
Leontine répond avec fierté et froideur.

Je t'ai livré mon fils, et j'en aime la gloire.
Si je parle du reste, oseras-tu m'en croire ?
Et qui t'assurera que pour Héraclius,

Moi qui t'ai tant trompé, je ne te trompe plus ?
PHOCA S.

N'importe, fais-nous voir quelle haute prudence,
En des tems si divers leur en fait confidence,
A l'un depuis quatre ans, à l'autre d'aujourd'hui.

LEONTINE.

Le secret n'en est su, ni de lui, ni de lui,
Tu n'en sauras non plus les véritables causes :
Devine si tu peux, et choisis si tu l'oses.
L'un des deux est ton fils; l'autre ton Empereur.
Tremble dans ton amour, tremble dans ta fureur:

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