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ARTHUR POUGIN.

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE ET PITTORESQUE

DU THÉÂTRE

ET

DES ARTS QUI S'Y RATTACHENT.

POÉTIQUE, MUSIQUE, DANSE, PANTOMIME, DÉCOR, COSTUME, MACHINERIE, ACROBATISME.

JEUX ANTIQUES, SPECTACLES FORAINS,

DIVERTISSEMENTS SCÉNIQUES, FÊTES PUBLIQUES, RÉJOUISSANCES POPULAIRES,
CARROUSELS, COURSES, TOURNOIS, ETC., ETC., ETC.

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A M. HALANZIER-DUFRÉNOY,

EX-DIRECTEUR DE L'OPÉRA,

PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION DES ARTISTES DRAMATIQUES.

Mon cher ami,

Ce n'est pas seulement parce que vous êtes l'homme de France qui connaît le mieux le théâtre, que je vous offre ce livre, entièrement consacré au théâtre; c'est aussi parce que vous aimiez sincèrement mon excellent père, — qui vous le rendait bien, — et que vous m'avez continué l'affection dont il était l'objet de votre part.

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Il me semble qu'en vous dédiant ces pages, je rends encore un hommage indirect à sa chère mémoire. Acceptez-les, je vous prie, comme un témoignage de dévouement sincère et de véritable attachement.

Paris, 30 octobre 1884.

A vous de cœur,

ARTHUR POUGIN.

PLACE AU THÉATRE!

Un dictionnaire, même un dictionnaire littéraire et raisonné, n'est pas, à proprement parler, un livre. Ce n'est donc pas un livre, au sens strict du mot, que j'ai la prétention d'offrir au public; mais je crois lui présenter un ouvrage curieux, d'un caractère absolument neuf, et tel que jusqu'à ce jour il n'a son pareil dans aucune langue. On a publié depuis un quart de siècle, dans des conditions d'exécution matérielle superbes, d'excellents dictionnaires de tout genre, consacrés soit à la langue proprement dite, soit aux arts, soit aux sciences, soit à telle ou telle profession; dans le nombre pourtant le théâtre a été négligé, et cela peut surprendre dans un pays comme le nôtre, où l'amour de cet art merveilleux est porté à son extrême puissance et s'étend à toutes les classes de la société.

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Cet amour de tout ce qui tient au théâtre n'est pas chez nous un effet du hasard. It a sa cause et sa source première dans l'incontestable supériorité que nous n'avons jamais cessé d'exercer au point de vue de l'art scénique, tant en ce qui concerne les œuvres qu'en ce qui touche leurs interprètes. C'est en 1629 que Pierre Corneille, âgé seulement de vingt-trois ans, donnait à l'Hôtel de Bourgogne sa première comédie, Mélite, qu'il devait faire suivre de tant de chefs-d'œuvre ; c'est en 1658 que Molière offrait au public du Petit-Bourbon son Étourdi, qu'il avait fait représenter à Lyon cinq ans auparavant. Depuis lors, c'est-à-dire depuis deux siècles et demi, notre théâtre, grâce à une superbe lignée d'écrivains, n'a cessé de s'enrichir de chefs-d'œuvre de tous genres, et l'on peut dire que jamais la production scénique n'a subi chez nous non seulement une éclipse, mais même un temps d'arrêt. Au dix-septième siècle, à côté de Corneille et de Molière, ou après eux, on voit briller, outre Racine, des poètes tels que Rotrou, Quinault, Thomas Corneille, Boursault, Regnard, Hauteroche, Dancourt, Campistron, Montfleury, Dufresny, La Grange-Chancel. Au dix-huitième siècle viennent Crébillon, Voltaire, Guyot de Merville, Marivaux, La Chaussée, Destouches, La Noue, Gresset, Piron, Le Sage, Boissy, Guimond de La Touche, Favart, Colardeau, Lemierre, Saurin, Barthe, La Harpe, Marmontel, De Belloy, Cailhava, Sedaine. Les approches de la Révolution voient surgir Beaumarchais, Ducis, Monvel, Andrieux, Dumaniant, Népomucène Lemercier, Marie-Joseph Chénier, puis Fabre d'Églantine, Fenouillot de Falbaire, Pigault-Lebrun, Arnault, Laya, Picard, Legouvé, Alexandre Daval. Avec le dix-nenvième siècle se produisent Étienne, Casimir Delavigne, Soumet, Scribe, Ancelot, Mazères, Empis, le romantisme voit paraître Alexandre Dumas, Victor Hugo, Frédéric Soulié, Félicien Mallefille, Alfred de Vigny, et enfin l'époque

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