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<< femme Élisabeth t'enfantera un fils, auquel tu donneras le << nom de Jean. Tu seras dans la joie et dans l'allégresse, et << beaucoup se réjouiront à sa naissance, car il sera grand aux << yeux du Seigneur. Il ne boira ni vin ni rien qui puisse eni« vrer, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère. <«< Il ramènera au Seigneur leur Dieu beaucoup des enfants d'Israël, et il le précèdera lui-même avec l'esprit et la vertu d'Élie, pour réconcilier le cœur des pères avec les fils, donner aux incrédules la sagesse des justes et préparer au Sei<< gneur un peuple parfait ».

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<< Zacharie dit à l'ange: Comment en aurai-je l'assurance? <«< Car je suis vieux et ma femme est avancée en âge ». Zacharie hésitait à croire, malgré les paroles formelles de l'envoyé divin. Il était pieux et fidèle; mais la promptitude et la simplicité de sa foi subissaient l'influence de l'esprit d'incrédulité qui régnait alors dans les rangs les plus élevés du sacerdoce juif. L'ange lui répondit donc en ces termes : Je « suis Gabriel, et ma place est devant Dieu même. J'ai été envoyé pour te parler et te faire cette heureuse annonce. << Mais voici que tu seras muet, sans pouvoir dire un mot, <«< jusqu'au jour où ces choses arriveront, pour n'avoir pas <«< cru à mes paroles, qui auront leur accomplissement en leur «< temps ».

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Cependant le peuple attendait Zacharie, et l'on s'étonnait qu'il restât si longtemps dans le temple. Il sortit enfin, mais << sans pouvoir parler aux autres. On reconnut par là qu'il <«< avait eu une vision dans le temple. Lui-même ne pouvait « que faire des signes, et il resta muet. Lorsque les jours de << son ministère furent écoulés, il s'en retourna dans sa maison. «Dans les jours qui suivirent, sa femme Élisabeth conçut. «Mais elle se tint cachée pendant cinq mois; elle disait : « Voilà l'œuvre accomplie par le Seigneur en ma faveur, au jour où il a jeté les yeux sur moi pour faire cesser mon << déshonneur aux yeux des hommes »'.

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Les deux époux demeuraient vraisemblablement dans les

1. S. Luc, 1, 5-25.

ANNONCIATION DE SAINT JEAN.

II

montagnes qui sont à l'ouest de Jérusalem, à Aïn-Kârem, où la tradition fixe le lieu de la naissance du précurseur. Cette localité se trouve à une quinzaine de kilomètres de la capitale. Les vingt quatre familles sacerdotales faisaient à tour de rôle le service hebdomadaire du temple; le tour de Zacharie ne devait donc revenir que six mois plus tard.

Maintenant le précurseur était annoncé; plus qu'Élisée, il hériterait de l'esprit et de la puissance du grand prophète Élie; il rétablirait l'union entre les fils et les pères, en aidant ses contemporains à reconnaître pour le Messie celui qui avait été promis aux anciens patriarches. Tout était donc prêt; la plénitude des temps touchait à son terme, le Rédempteur pouvait descendre sur la terre.

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La Vierge de Nazareth. - L'Immaculée-Conception.

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Le mariage avec saint Joseph. La salutation de l'ange et l'annonciation de Notre Seigneur. - La génération éternelle du Verbe. Le mystère de l'Incarnation. L'union des deux natures en une seule personne. Marie, mère de Dieu. La sainte âme

de Notre Seigneur.

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Sur le flanc d'une des montagnes qui bornent au nord la plaine d'Esdrelon ou de Jésraël, est bâtie la petite ville de Nazareth. Ses blanches maisons, aux formes cubiques, ne sont séparées que par les sentiers pierreux qui servent de rues et aboutissent parfois à d'étroits carrefours. La ville est comme assise au milieu d'un berceau de verdure, et de loin son air riant et gracieux contraste avec l'aspect ordinaire des arides paysages de la Palestine. Nazareth appartenait à l'ancienne tribu de Zabulon et se trouvait presque au sud de la Galilée, entre la chaîne du Carmel et le lac de Tibériade, à vingt sept lieues environ de Jérusalem.

C'est là qu'habitait une jeune fille, parente d'Élisabeth. La jeune fille s'appelait Marie. Elle était de la tribu de Juda et de race royale. Sa parenté avec Élisabeth supposait donc une alliance entre les deux familles, car Zacharie était de la

tribu de Lévi. La tradition seule a conservé le nom du père et de la mère de Marie; c'étaient Joachim et Anne. Ils n'avaient point hérité de la grandeur de leurs royaux ancêtres; mais les vertus des anciens patriarches et des princes les plus pieux de Juda étaient restées dans leur patrimoine. Marie fut leur fille aînée, très probablement même leur fille unique.

Nous savons aujourd'hui, sur l'origine de cette glorieuse enfant, ce qu'ignoraient peut-être ses parents eux-mêmes. « Par un privilège unique et une grâce du Tout-Puissant, en considération des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, la Vierge Marie avait été préservée, dès le premier instant de sa conception, de toute atteinte de la souillure originelle »>'. Cet insigne privilège accordé à Marie s'explique par le rang qu'elle occupe dans la hiérarchie des êtres créés, en sa qualité de Mère de Dieu. Ce qui fait l'importance des êtres, ce n'est pas l'ordre de leur apparition dans le temps, mais la place que Dieu leur assigne dans ses plans éternels. L'artiste qui veut tailler dans le marbre le portrait d'un héros, voit tout d'abord dans son idée sa statue achevée, parfaite, vivante; c'est seulement ensuite qu'il songe aux moyens d'arriver à son but. S'agit-il de l'exécution? Il suivra un ordre tout inverse: il commencera par choisir le marbre, le tirera de la carrière, le dégrossira, l'ébauchera, le polira, et après de longs efforts en fera sortir le chef-d'œuvre de ses rêves. Ainsi en est-il de la création : Dieu, s'assujétissant aux conditions du temps, suit dans l'exécution de ses desseins un ordre qui n'est plus celui de ses pensées éternelles. Adam paraît le premier sur la terre, puis, après une longue suite de générations humaines, Joachim et Anne, Marie et enfin Jésus Christ. Dans le plan divin, Jésus Christ est au contraire « le premier-né de toute la création », et, dans son humanité sainte, le chef-d'œuvre de la puissance divine, auquel tout le reste des créatures est subordonné. Après lui vient la Vierge Marie, sa mère, que l'Église nous représente comme déjà « possédée par le Seigneur au commencement de toutes ses œuvres,

1. Bulle de l'Immaculée-Conception. 2. Colossiens, 1, 15.

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