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<< avec instances de venir dans sa maison, où se mourait sa fille unique, âgée de douze ans Ma fille est au plus mal, disait<«<il, mais imposez-lui la main pour la guérir et elle vivra. Jésus << se leva et partit avec lui, suivi d'une grande foule qui se pres<<< sait contre lui.

<< Or il se trouvait qu'une femme était affligée, depuis douze << ans, d'une perte de sang. Elle avait eu beaucoup à souffrir d'un grand nombre de médecins, et avait dépensé tout son avoir « sans aucun résultat. Personne ne pouvait la guérir, et le mal << ne faisait qu'empirer. Quand elle eut entendu parler de Jésus, << elle s'avança par derrière dans la foule, et toucha la frange de << son vêtement. Elle se disait en effet : Si je touche seulement « son vêtement, je serai guérie. Tout aussitôt, sa perte de sang « fut arrêtée, et elle sentait dans son corps qu'elle était guérie de << son mal.

«En même temps, Jésus connaissant en lui-même qu'une <<< vertu était sortie de sa personne, se retourna vers la foule et <«< dit: Qui a touché mon vêtement? Comme tous s'en défendaient, « Pierre et ceux qui étaient avec lui répondirent: Maître, les << foules vous pressent et vous accablent, et vous dites: Qui m'a << touché? Quelqu'un m'a touché, dit Jésus, car j'ai senti une << vertu sortir de moi. Et il regardait autour de lui pour voir «< celle qui l'avait fait. La femme vit qu'elle n'avait pas été ina<< perçue; et tremblant de crainte, parce qu'elle savait bien ce qui « s'était passé en elle, elle vint se prosterner devant lui. En présence de tout le peuple, elle fit connaître sincèrement pour quelle raison elle l'avait touché, et de quelle manière elle « avait été subitement guérie. Jésus lui dit : Aie confiance, «< ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix et sois guérie de ton << mal ».

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y a donc plusieurs manières de toucher Jésus. Les curieux et les indifférents le pressent, les ennemis le saisissent et le crucifient; seuls, ceux qui sont animés d'une humble et respectueuse confiance, reçoivent à son divin contact la guérison, la grâce et vie. L'hémorrhoïsse se tenait discrètement à l'écart: Notre Seigneur se plut à la mettre en lumière, pour faire éclater la vivacité de sa foi. De retour à Césarée de Philippe, sa patrie, cette

RESURRECTION DE LA FILLE DE JAIRE.

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femme, rapporte la tradition ', éleva un monument de bronze qui la représentait agenouillée aux pieds de son Sauveur. Julien l'Apostat fit abattre les deux statues. Qu'importe? Sa haine n'a pu atteindre la page de l'Évangile où cette guérison est rapportée, et cette page se lira jusqu'à la fin des siècles.

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Le Sauveur avait été retardé dans sa route, mais la foi du pauvre père n'en était pas alarmée. Ce retard fut providentiellement ménagé pour donner occasion à une merveille plus grande que celle qu'attendait Jaïre. En effet, « Jésus parlait encore, quand on vint de chez le chef de la synagogue pour dire « à celui-ci : Ta fille est morte; inutile de fatiguer le Maître. Jésus, en entendant l'avis qu'on lui donnait, dit au père de la jeune fille Sois sans crainte; aie seulement la foi, et elle sera « sauvée. Il ne permit de le suivre qu'à Pierre, Jacques et Jean, « frère de Jacques. Quand on fut arrivé dans la maison, il vit « là une foule en tumulte et des joueurs de flûte; tous pleuraient « et poussaient de grands cris de douleur ». C'était déjà l'appareil des funérailles. Les parents, les amis, les pleureuses, les musiciens, réunis dans la maison, allaient procéder dès le jour même à la mise au tombeau, suivant l'usage des Juifs.

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«En entrant, Jésus leur dit : Pourquoi ce trouble et ces « larmes? Ne pleurez plus; la jeune fille n'est pas morte, mais « elle dort. On se moquait de lui, parce qu'on savait bien qu'elle « était morte. Pour lui, faisant sortir tout le monde, il prit avec « lui le père et la mère de la jeune fille et les trois apôtres qui l'accompagnaient. Il entra dans l'endroit où gisait l'enfant, et << la prenant par la main, il s'écria: Talitha cumi, ce qui signifie: « Jeune fille (je te l'ordonne), lève-toi. Aussitôt l'âme de l'enfant << revint en elle, elle se leva et se mit à marcher, et Jésus com«manda de lui donner à manger. Ses parents furent saisis du plus profond étonnement, et il leur enjoignit instamment de ne parler à personne de ce qui était arrivé. Mais le bruit s'en « répandit dans tout le pays » 2.

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La mort de la jeune fille ne fut vraiment qu'un sommeil;

1. Eusèbe, Histoire ecclésiastique, vii, 18.

2. S. Matthieu, ix, 18-26; S. Marc, v, 21-43; S. Luc, viii, 40-56.

car la puissance du Sauveur ressuscita la pauvre enfant aussi aisément qu'elle l'eût éveillée, si celle-ci n'eût été qu'endormie. La fille unique rendue à Jaïre rappelle le fils unique rendu naguère à la veuve de Naïm. Des deux côtés, c'est la même puissance divine c'est aussi le même symbole de l'âme rendue par la grâce à sa mère, l'Église, qui la chérit comme on chérit un unique

enfant.

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Lorsque Jésus sortit de là, deux aveugles le suivirent en «< criant: Ayez pitié de nous, fils de David! Quand il fut arrivé à << sa maison, les aveugles s'approchèrent de lui. Jésus leur dit : Croyez-vous que je puisse faire cela pour vous? Oui, Sei«gneur, dirent-ils. Alors il toucha leurs yeux en disant : Qu'il vous << soit fait selon votre foi. Et leurs yeux furent ouverts. Jésus leur «fit cette recommandation expresse: Veillez à ce que personne « n'en sache rien. Mais eux, en s'en allant, publièrent sa renom«<mée dans toute la contrée ». Le miracle ne pouvait être dissimulé à la foule, et la reconnaissance des aveugles, qui avait déjà peine à se contenir, fut partout sollicitée à s'épancher.

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Quand ils furent sortis, on lui présenta un homme muet, qui << avait en lui un démon. Le démon fut chassé et le muet parla. <«<La multitude disait dans son admiration : On n'a jamais vu

pareille chose en Israël. Mais les pharisiens reprenaient : C'est << par le prince des démons qu'il chasse les démons » '. Rien de vivace comme la calomnie, quand le vice jaloux en a besoin contre la vertu. Aucune réfutation ne l'arrête. Le Sauveur a voulu connaître cette épreuve, pour mériter à ses enfants la grâce de la supporter.

Cette série de miracles forme un tout symbolique destiné particulièrement à l'instruction des apôtres. Ceux-ci vont être envoyés pour commencer leur ministère au milieu de leurs compatriotes. Le Sauveur veut leur montrer en action la conduite qu'ils auront à tenir. Le monde se déchaînera contre eux comme une mer furieuse, Satan mettra tout en œuvre pour les épouvanter;

1. S. Matthieu, 1x, 27-34.

LE MARTYRE DE SAINT JEAN-BAPTISTE.

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qu'ils ne craignent rien: bien qu'invisible, Jésus sera à leurs côtés. C'est par sa puissance qu'ils guériront les maladies du corps et de l'âme, qu'ils arracheront les hommes à la mort temporelle et à la mort spirituelle, qu'ils feront briller aux yeux de tous les aveugles les clartés de l'Évangile, et que, chassant le démon de son domaine, ils mettront sur toutes les lèvres les paroles de la foi, de la prière et du repentir.

Il faut remarquer l'instance avec laquelle le Sauveur, après avoir recommandé au possédé de Gadara de publier sa guérison, impose le silence à Jaïre et aux deux aveugles. C'est que ces derniers sont sujets d'Hérode Antipas, et que ce prince débauché et jaloux est devenu plus ombrageux que jamais, à la double instigation des pharisiens et d'Hérodiade. Les premiers manœuvrent sournoisement contre le divin Maître, et, sur le mot d'ordre arrivé de Jérusalem, veulent se débarrasser de lui. Certes, Jésus ne craint rien, ni pour lui, ni pour son œuvre. Les hommes et les choses sont en sa main, et son heure ne viendra que quand il le voudra. Il prend soin cependant que le bruit fait autour de ses miracles ne devienne pas un obstacle à sa liberté d'action, et un prétexte à inquiéter ses disciples.

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Quant à Hérodiade, elle venait de réussir à se défaire du saint précurseur. Depuis son arrivée en Galilée, elle tramait la mort de celui <«< qui avait dit à Hérode : Il ne t'est pas permis de garder la femme de ton frère. Hérodiade préparait sa ven<< geance contre lui, et elle voulait le faire périr; mais elle ne « le pouvait pas. Hérode en effet craignait Jean, sachant bien « que c'était un homme juste et saint. Il le gardait donc, faisait beaucoup de choses sur son conseil et l'écoutait volontiers. Quand il avait la pensée de le mettre à mort, il était arrêté " par la crainte du peuple, parce qu'on regardait Jean comme un << prophète »>.

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Mais Hérodiade ne renonçait pas à ses projets homicides; il lui semblait que sa place ne serait pas assurée à la cour de Tibériade, tant que vivrait le censeur importun. « Le jour favorable « s'étant présenté, Hérode, pour l'anniversaire de sa naissance, <offrit un festin aux princes, aux tribuns et aux notables de

<< Galilée ». Les festins d'Hérode Antipas étaient célèbres dans l'antiquité. La fête de son anniversaire eut lieu à Machéronte, où la nécessité de la lutte contre les tribus arabes d'Arétas, dont il venait de répudier la fille, appelaient fréquemment le prince. Celui-ci réunit les hauts fonctionnaires de la cour, les officiers de l'armée et les plus éminents personnages de Galilée. Ces derniers ne seraient sans doute pas allés à Tibériade, que les Israélites regardaient comme une ville souillée, et qui n'était guère habitée que par des étrangers.

Sur la fin du festin, quand les têtes étaient déjà fort échauffées, Salomé, « la propre fille d'Hérodiade, s'avança au milieu « de la salle et dansa. Elle charma Hérode et tous les convives, << si bien que le roi dit à la jeune fille: Demande-moi ce que tu « voudras, je te le donnerai. Il lui en fit même la promesse << avec serment : Tout ce que tu me demanderas, je te le don«nerai, fût-ce même la moitié de mon royaume. La jeune « fille sortit, et dit à sa mère : Que faut-il demander? - La tête « de Jean-Baptiste, lui dit celle-ci. Aussitôt elle se hâta de << rentrer auprès du roi, et lui fit cette demande : Je veux que << tu me donnes ici tout de suite, dans un plat, la tête de JeanBaptiste. Le roi fut contristé; mais comme il avait fait ser«ment, et qu'il se trouvait là des convives avec lui, il ne voulut « pas lui déplaire, et commanda qu'on la lui donnât. Il en« voya donc un exécuteur, avec ordre d'apporter la tête sur «< un plat. Celui-ci trancha la tête de Jean dans la prison, et l'apporta sur le plat. On la donna à la jeune fille, qui la « porta à sa mère.

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« A cette nouvelle, les disciples de Jean arrivèrent, empor«tèrent son corps, l'ensevelirent et le placèrent dans un tom<< beau. Puis ils vinrent en informer Jésus »'. Les restes du saint précurseur furent portés à Sébaste, en Samarie, hors du territoire d'Hérode et d'Hérodiade.

Tel fut le martyre de saint Jean-Baptiste. La tête de celui qui avait défendu la sainteté du mariage fut gagnée par une danseuse impudique, et la mort du prédicateur de la pénitence

1. S. Matthieu, xiv, 3-12; S. Marc, vi, 17-29.

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