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folides, & c'est le goût qu'il veut morvous. Portez cette volonté fimple d'acomplir celle de Dieu, par tout où la Providence vous conduira. Cherchez-le dans ces heures qui vous paroiffent fi vuides, & elles feront pleines pour vous de la douceur de fa préfence qui fe fera fentir à votre cœur. Elle vous fera plus agréable que tous les plaifirs qui vous feront offerts.

SUR L'EXAMEN DE la Confcience, & les actions de la Journée.

Oïez fidele à l'éxamen de la con

Science, or rendez-le tendre & attentif par des retours fur notre Seigneur JESUS-CHRIST, à qui vous demanderez lumiere, contrition, & une converfion entiere par de courtes prieres. Faites-moi connoître, Seigneur, jufqu'aux moindres fautes, par lefquelles je vous ai offenfé. Lavez-moi de plus en plus, ô mon Dieu : purifiezmoi encore une fois de mes offenfes. Faites-moi part de l'horreur que vous avez pour le péché, & rendez-moi plus

fort que jamais. Dans le cours de vos actions ordinaires, dites à Dieu quelque chose de tendre; il veut que vous l'aimiez, & que vous foïez plus rempli de lui que de tout le refte. O mon Dieu, qui eft femblable à vous? O mon Dieu, que dois-je défirer ici-bas, finon yous? vous êtes le Dieu de mon cœur, & mon unique partage pour toujours..

Surtout agiffez-en ainfi dans les ren+ contres fâcheufes que la Providence vous envoïera. Que vous êtes bon, que vous êtes fage, & grand. Dieu! que vos pensées font diférentes: des nôtres votre faint Nom foit béni à jamais: que votre volonté foit faite, & non la mienne. Aimez votre meilleur ami, votre aimable Pere; dites-lui fouvent que vous l'aimez, & que vous le préférez à tout; donnez-lui- en des preuves par vos actions, & qu'il voïe que c'eft pour lui que vous agiffez. I veut votre cœur ; tout ce que vous lui offrirez fans cela, ne fera point ce qu'il demande; mon Enfant, vous ditil dans l'Ecriture, donnez-moi votre

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Retomber dans fon péché, c'eft préférer le diable à JESUS-CHRIST, dit Tertullien. La pénitence humilie. For

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güieil, mais elle éleve l'ame. Dans le Chriftianisme rien de plus grand que ce qui humilie, & qui nous rend femblables à JESUS CHRIST anéanti, & pénitent pour nous. La pénitence humilie notre amour propre, mais elle le guérit; elle nous releve, elle nous raproche de Dieu; elle fait defcendre fon efprit dans notre ame; & quand elle eft affez fervente pour réjouir le Ciel, elle met le pécheur au-deffus des Juftes, dont la vie, quoiqu'innocente, n'eft pas toujours affez fervente.

INSTRUCTION GENERALE, pour avoir la paix intérieure.

L n'y aura jamais de paix pour ceux Ig qui réfiftent à Dieu. S'il y a quelque joie au monde, elle eft référvée a la confcience pure. Toute la terre eft un lieu de tribulation & d'angoiffe pour une mauvaise conscience.

O que la paix qui vient de Dieu, eft diférente de celle qui vient du fiécle! Elle calme les paffions; elle entretient la pureté de la confcience; elle eft infeparable de la juftice; elle unir à Dieu

2.

Luc X. 41.

elle nous fortifie contre les tentations. Cette pureté de confcience s'entretient par la fréquentation des Sacremens. La tentation, fi elle ne nous furmonte point, porte toujours fon fruit avec elle. Dieu ne nous fait fentir notre foibleffe, que pour nous donner fa force. Tout ce qui eft involontaire, ne doit: jamais nous troubler. Le principal est de n'agir jamais contre la lumiere intérieure, & de vouloir aller auffi loin que Dieu veut nous conduire. La paix de l'ame confifte dans une entiere réfignation à la volonté de Dieu.

Marthe, Marthe, vous vous inquiétez, vous vous troublez pour bien des chofes, il n'y en a qu'une de nécef faire. Une vraie fimplicité, un certain calme d'efprit, qui eft le fruit d'un entier abandon à tout ce que Dieu veur une patience & un fuport pour les dés fauts du prochain que la préfence de Dieu infpire; une candeur, & une docilité d'enfant, pour avouer les fautes, pour vouloir en être repris, & pour fe foumettre au confeil des perfonnes experimentées, feroient des vertus bien folides, utiles, & propres pour vous fantifier.

La peineque vous avez fur un grand

nombre de chofes, vient de ce que vous n'acceptez pas avec affez d'abandon à Dieu tout ce qui peut vous arri

ver.

Mettez donc toutes chofes entre fes mains, & faites-en par avance le facrifice entier dans votre cœur. Dès le moment que vous ne voudrez plus rien felon votre propre fens, & que vous vous voudrez fans réserve tout ce que Dieu voudra, vous n'aurez plus tant de retours inquiets & de réfléxions à faire fur ce qui vous regarde. Vous n'aurez rien à cacher ni à ménager.

Jufques-là vous ferez troublé, changeant dans vos vûës & dans vos goûts, facilement mécontent d'autrui, peu d'acord avec vous-même, plein de réferve & de défiance. Votre bon efprit, jufqu'à ce qu'il foit bien humilié & fimple, ne fervira qu'à vous tourmenter. Votre piété, quoique fincere, vous donnera moins de foûtien & de con

folation , que de reproches intérieurs.

Si au contraire vous abandonnez tout votre cœur à Dieu, vous ferez tranquile, & plein de la joïe du faint Efprit. La préfence de Dieu calme l'ef prit, donne un fommeil tranquile & du repos, même pendant le jour au

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