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drez plaifir à faire en moi les plus grandes chofes. Mais grandes, ou petites, tout m'est égal, pourvû que je rempliffe vos deffeins. Je fuis fouple à tout entre les mains de vocre Providence. Je finis par où j'ai commencé que voulez-vous que je fuffe? point d'autre volonté gardez - la, ô Dieu d'Ifraël, cette volonté que vous formez en moi.

Sur la même Fête.

On Dieu, je vous rends mille graces, d'avoir mis devant mes yeux Saul perfécuteur que vous convertiffez, & qui devient l'Apôtre des Nations. C'est pour la gloire de votre grace que yous l'avez fait. Vous vous devez à vousmême un fi grand éxemple, pour confoler tous les pécheurs. Hélas, quels châtimens n'ai-je point mérité de votre juftice! Je vous ai oublié, ô vous qui in'avez fait, & à qui je dois tout ce que je fuis; à l'ingratitude j'ai joint lendurciffement; j'ai méprifé vos graces; j'ai été infenfible à vos promeffes; j'ai abufé de vos miféricordes : j'ai contrifté votre Efprit Saint; j'ai réfifté à fes mouvemens falutaires; j'ai dit dans

mon cœur rebelle: Non, je ne porterai point le joug du Seigneur. J'ai fur quand vous me pourfuiviez ; j'ai cherché des prétextes pour m'éloigner de vous. J'ai craint de voir trop clair, & de connoître certaines vérités que je ne voulois pas fuivre. Je me fuis irrité contre les croix qui fervent à me détacher de la vie. J'ai critiqué la vertu, la fuportant impatienment comme étant ma condamnation. J'ai eu honte de pa roître bon, & j'ai fait gloire d'être ingrat. J'ai marché dans mes propres voïes, au gré de mes paffions & de mon orgüeil.

O mon Dieu, que me refteroit-il à la vûë de tant d'infidélités, finon d'être faifi d'horreur pour moi-même ? Non, je ne pourrois plus fi aifément me foufrir, ni efpérer en vous, fi je ne voïois Saul incrédule, blafphémateur, perfécutant vos Saints, dont vous faites un vafe d'élection. Il tombe impie, & il fe releve l'homme de Dieu. O Pere des miféricordes, que vous êtes bon! la malice de l'homme ne peut égaler vorre bonté paternelle. Il eft donc vrai que' vous avez encore des tréfors de graces & de patience pour moi, pauvre pécheur, qui ai tant de fois foulé aux

pieds le fang de votre Fils. Vous n'êtes pas encore laffé de m'atendre, ô Dieu patient, ô Dieu qui craignez de punir trop tôt, ô Dieu qui ne pouvez vous réfoudre à fraper ce vafe d'argile, for mé de vos mains! Cette patience, qur flatoit mon impatience & ma lâcheté, m'atendrit. Hélas! ferai-je donc tou jours méchant, parce que vous êtes bon ? Eft-ce à caufe que vous m'aimez tant, que je me croirois difpenfé de vous aimer? Non, non, Seigneur, votre patience m'excite : je ne puis plus me voir un feul moment contraire à celui qui me rend le bien pour le mal: je détefte jufqu'aux moindres imperfections: je n'en réserve rien: périffe tout ce qui retarde mon facrifice! Ce n'eft plus ce demain d'une ame lâche, qui fuit tou jours fa converfion: Aujourd'hui, aujourd'hui: ce qui me reste de vie n'est pas trop long pour pleurer tant d'années perdues: je dis comme Saul, Seigneur, que voulez-vous que je faffe?

It me femble que je vous entens me répondre, je veux que tu m'aimes, & que tu fois heureux en m'aimant ; Aime, & fais ce que tu voudras: car en aimant véritablement, tu ne feras que ce que l'amour fait faire aux ames déta

chées d'elles-mêmes:tu m'aimeras,tu me feras aimer,tu n'auras plus d'autre volonté que la mienne.Par-là s'acomplira mon régne;par-là je ferai adoré en efprit & en vérité spar-là tu me facrifieras & les délices de la chair corrompue, & l'orgueil de l'efprit agité par de vains fantômes : le monde entier ne fera plus rien pour toi; tu ne voudras plus être rien, afin que je fois moi feul toutes chofes : voilà ce que je veux que tu faffe. Mais comment le ferai-je, Seigneur ? cet œuvre eft au-deffus de l'homme. Ah, vous me répondez au fond de mon cœur : Homme de peu de foi, regarde Saul & ne doute de rien: il te dira: Je puis Philip. IV.13. tout en celui qui me fortifie. Lui qui ne refpiroit que fang & carnage contre les Eglifes,il ne refpire plus que l'amour de JESUS-CHRIST: c'eft JESUSCHRIST qui vit triomphant dans fon Apôtre mort à toutes les chofes humaines: le voilà tel que Dieu l'a fait ! La même main te fera tel que tu dois être : ton orgueil caché dans les derniers replis de ton cœur, fe dérobe par toutes les fubtilités à toutes les pourfuites ; la vaine complaifance corromt les meilleures actions; la chair fe révolte opiniâtrement; l'efprit femble s'éteindre;

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la mauvaise honte retient; les habitudes font tyranniques; l'humeur & le tempéranment anéantiffent les meilleures réfolutions: mais Dieu peut tout; & il veut tout pour te rendre à lui. Hé bién, Seigneur, faites en moi la converfion de Saul!

Pour le jour de la Purification.

MOïfe, pour conferver le fou

venir des bienfaits de Dieu, avoit ordonné que les Ifraëlites ofriroient leurs premier - nés, & les racheteroient enfuite; parce qu'il avoit confervé miraculeufement tous les premiernés d'Ifraël, tandis que l'Ange frapoit les premier-nés d'Egypte. Suivant cette loi, ô JESUS, vous êtes ofert aujour d'hui dans le temple; & la régle qui n'eft faite que pour les enfans des hommes, eft accomplie par le Fils de Dieu.

O Divin Enfant, foufrez que je me préfente avec vous. Je veux être, com me vous, dans les mains pures de Ma rie & de Jofeph ; je ne veux plus être qu'un même enfant avec vous, qu'une même victime. Mais que vois-je ? on Vous rachete comme on rachetoit les enfans des pauvres, deux colombes font

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