ENVO I De cette fable, ami, tu m'as donné l'idée ; Ne ris plus de la nôtre avec un air moqueur ; FABLE VIII La Fauvette & le Hibou. D'Une jeune fauvette, un vieux & laid hibou Avoit rendu le cœur fenfible; Je ne fais comment, ni par où; Fier d'une fi belle conquête, D Et trouvoit même dans fa tête Il fe croit le phénix que l'on a tant chanté. Lui dit un moineau franc. D'où ? Plaifante demande! Mais qu'il ne fait pas ton éloge. ******************************* FABLE IX. L'Amour & la Raifon. A Madame de T ** D'Un crédit étonnant, & d'un pouvoir étrange, La Raifon fe vantoit un jour, En préfence d'un dieu qui fouvent la dérange; Et ce dieu-là, c'étoit l'Amour. Mais, déeffe, après tout, pourquoi tant de mistére, S'écria l'enfant de Cythére? Choififfez vous même un féjour Où puiffe s'exercer mon pouvoir & le vôtre : Elle mène l'amour chez un tendron novice Parce qu'il ignoroit le vice, Et. non pour l'avoir combattu. Eh bien, dit la raison, connois-tu mon empire? Ils vont chez un vieillard de goute tourmenté, Mais qui fe rend à la fageffe Beaucoup moins par penchant que par néceffité. Faifons mieux ; j'entrevois dans ce bois écarté Ils pourront de votre puiffance L'un eft dans fon printemps, l'autre eft dans fon été; Il en parloit bien à son aise, Le fripon; fon pouvoir étoit en fûreté. Ces amans, à la vérité, Avoient dans leur captivité Appellé mille fois la raison à leur aide; Le médecin & le reméde, Et l'amour l'avoit emporté. Aiufi, raifon, tout bien compté, Dans les plus grands dangers ton fecours eft frivole; ENVOI Un mérite tel que le vôtre, Fait vivre la raifon & l'amour en commun : FABLE X. Le jeune Roffignol. Au fils de Mr, L. T.D. F. foutenant un exercice Dans un riant bocage, agréable séjour D'une foule d'oifeaux digne du même hommage Un jeune roffignol effayoit fon ramage. On fut furpris de fes talens :. |