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rèfté. Or l'escharre étant un corps étranger, qui avant la chute eft encore uni avec des parties defquelles il fe doit necellaitement feparer, il faut que la na ture s'en délivre, comme d'un obftacie à la réunion des chairs.

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FAB. D'AQUAPEND. eft du même fentiment Part. 1. Liv. 4. Chap. 9. quand il dit, que la Nature ne guerit pas· la playe, tandis qu'il y a au dedans quelque chofe qu'elle ne peut pas fouffrir.

Perfonne ne peut difconvenir, que la feparation de l'efcharre ne foit un ouvrage de la Nature, que dans les lieux où la chaleur fe trouve plus vigoureuse, fa feparation ne foit plus prompte. Or comme la regeneration des nouvelles chairs le fait avec plus de facilité dans le fond de la playe, c'eft auffi par cet endroit où elle commence à fe remplir, & par confequent les orifices font les derniers à fe délivrer de l'efcharre, &-à fe revêtir d'une nouvelle chair: c'eft pourquoi on ne doit pas apprehender qu'ils fe réuniffent trop promptement, & il ne paroît pas qu'il foit neceffaire d'avoir recours aux tentes pour éviter cet inconveniant.

A l'égard des playes d'inftrument tren. chant, il n'y a point de neceffité d'y

mettre des tentes ; puifqu'elles n'ont be foin que de réunion,& non pas de dila tation. Or je penfe non feulement qu'on peut, mais encore qu'on doit fe paffer d'un fecours qui va contre cette intention. Enfin les playes contufes ne se réüniront jamais, que tout ce qui eft meur-.. tri ne foit refour, tant par la force de la chaleur naturelle, que par l'applica tion des refolutifs, ou par la fuppuration: & par confequent il paroît qu'on peut, fans rifque, fupprimer l'afage des tentes dans ce cas comme dans les precedens, & que cette premiere intention qu'on a pour les emploier est tout-à- fait inutile.

CHAPITRE IIL

Réponse à la feconde Intention qui deman de l'introduction du medicament jufqu'au fond de la playe.

I

L n'eft pas besoin de beaucoup de raifons pour prouver qu'il eft trésfacile d'introduire les remedes au fond des playes fans les fecours des tentes ; il ne faut que donner une consistance mol. le ou fluide aux onguents, baumes & au

tres remedes de femblable nature qu'on emploie ordinairement dans leurs gue..

rifons

Quand il arrive folurion de continuité à un corps fain & bien temperé, la nature n'a befoin pour lors que du baume ordinaire des parties bleffées, c'est à dire du fuc nourricier pour en procurer la réunion, fi ce ne font que des playes fimples aux parties charnues; auquel cas les tentes & tous les onguents ne fervent qu'à irriter les parties, à procurer la fluxion, pourrir les chairs, alterer le fuc nourricier, & donner lieu par con fequent à de longues & de trés grandes fuppurations, qui retardent la guerifon plûtôt que de l'avancer.

CHAPITRE IV.

Reponse à la troifiéme Intention où il s'agit de faire fortir les corps étrangers.

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Ene fçaurois m'imaginer que les tentes facilitent la fortie des corps étrangers: au contraire, je crois qu'elles contribuent beaucoup à les retenir dans les playes; car fuppofé qu'il foit refté dans une playe quelque balle, par exemple,

des portions d'os, des vêtemens, de la bourre, &c. C'eft une espece de miracle, (mais qui n'arrive jamais qu'aprés bien des douleurs, du tems & de la peine)que de tirer cette balle par le même endroit qu'elle eft entrée, fi ce n'est au premier ou au fecond appareil; ce que l'on voit rarement.

il

En effet, qu'elle apparance y a t qu'un corps pefant, comme le plomb; puiffe demeurer quelques jours dans un même lieu, à moins qu'il ne foit enclavé dans un os ou dans un article ? n'oblige-t-il pas fouvent les fibres à fe contracter pour le chaffer quand il eft dans les parties molles il defcend toû fours par fon propre poids, & la chair n'a pas aflez de fermeté pour retenir la balle durant plufieurs jours au même endroit. Et fuppofé qu'elle y puiffe refifter, les tentes la cantonneroient ou la forceroient de changer de place, plûtôt qu'elles n'en procureroient la fortie. Les matieres extraverfées ne manquent pas de fuivre la balle, il fe fait un ou plufieurs finus; elles augmentent, s'accumulent', le fermentent, & caufent ordinairement la fievre; la partie s'affoiblit, le corps s'extenuë, & fouvent le bloffe perit. Une efquille ou quelque corps

lui

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de cette nature produit des accidens pareils par la même raison. C'eft- pourquoi l'on doute, foit par le rapport du bleffé, ou par quelqu'autre indication, qu'il y ait quelque corps étranger dans la playe, pour n'avoir rien à fe reprocher, & pour faire voir aux afliftans & au bleffé, qu'on n'épargne aucun foin pour procurer la guerilon, on foüille dans la playe avec les inftrumens & avec les doigts, mais le plus fouvent fans utilité, comme je l'ay vû plufieurs fois Méthode auffi pernicieufe que cruelle, qui en irritant les parties cause des fluxions, & rend les playes putrides, fanieuses, &-fouvent fiftuleufes & incurables. Lorfque tous ces moyens font inutiles, on cherche enfin le lien le plus bas pour y faire une contre-ouver ture qui quelquefois aidée d'un bon →→ temperament procure la guerifon,

Les portions des vêtemens-3 de la beurre, du linge, &c, font fouvent emportées par la balle dans la playe, & y reftent, quoy qu'on en ait tiré la balle, parce qu'elles fe trouvent plus enfoncées & qu'elles s'accrochent ou fe collent aux parties fibrules; ce qui n'eft que trop fuffifant pour produire des ac cidens fâcheux; les tentes alors ne con**

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