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re que la droite, qui n'avoit eu qu'une fimple fracture.

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REFLEXION.

Cette cure fervira merveilleufement à autorifer les autres, fi elles en ont be foin. Ce qui la rend remarquable, ce font les deux fractures differentes dans un même fujet où neanmoins celle qui é toit cópliquée a été guerie la premiere, en forte qu'il s'eft plutôt fer vi de la jambe où elle étoit, que de l'autre. Mrs. Davejan & Michellet Medecins du Roy & de cet Hôpital, reconnus pour Sçavans & irreprochables, ont efté temoins de ce cas; ils fçavent que je n'y ay rien ajoûté : L'on croit même que c'eft la premiere fois que l'on a panfé de cette maniere dans cet Hôpital, les fractures compliquées, quoiqu'il foit tres anciennement étably: Et ces Mrs. ont vu plufieurs fois terminer par la même méthode heurefement & en peu de jours des playes qui n'étoient pas moins importantes que celles.cy.

J'avoue que la bonne constitution du fujet a beaucoup contribué à une guerifon fi prompte & fi heureuse ; mais l'on peut dire auffi que les diverfions n'aiant

L

pas

efté differées, l'on a detourné tout ce qui auroit pû provoquer les accidents qui étoient à craindre:ajoutez a cela que l'on a tellement évité les iritations dans, les panfements, que le panfé n'a fenty) les premiers jours qu'une tres legere douleur, qu'il a joui du repos, & qu'il a toujours pris facilement les aliments qui lui étoient propres.

Il est tres rare de voir un bleffé dans un état plus déplorable; toutes les parties de lon corps étoient ou vulnerées ou contufes; & les plus petits incon veniens qui feroient arrivés auroient rendu fa mort certaine, & nos foins inu tiles;& fi les diffolvents & les diaphoretiques n'euffent dégagé les parties, en facilitant la circulation du fang & le cours des liqueurs par une douce & infenfible tranfpiration, je doute que le

fuccez eût efté fi favorable.

Chacun fçait que dans la pratique l'on fait une norable difference des fractures compliquées d'avec les fimples; il y a même des lieux où ces premieres pallent pour tres difficiles à guerir, & fouvent pour incurables, particulierement celles des extremitez inferieures, où les bleffés font abfolument obligez de garder le lit.

les Hôpitaux d'armée où les lits n'aiant pas toute la moleffe neceffaire à de pauvres malades, & au foulagement des bleflez, leur caufent des excoriations prefque univerfelles, & fouvent des mortifications & des gangrenes, par les fautes que commettent dans les panfemens ceux qui fuivent la pratique ordinaire.

Ce n'est pas que les autres parties. de nôtre corps, foient dépourvues de fentiment. Ceux qui ont affez de charité. pour frequenter les Hôpitaux, en peuvent rendre de bons témoignages; on. n'entend que des cris & des hurleme as à. l'heure des panfemens qu'on eft obligé

de faire. Mais à cette occafion on ne peut trop recommander aux Chirurgiensden ufer le-plus doucement qu'ils pour ront envers les malades; car il faut avouer qu'il y en a quelques uns parmi eux, qui croient ne s'être pas acquitez de leur devoir, s'ils n'avoient fait crier pendant un grand espace de tems, ceux qui font entre leurs mains: ce qui fait croire à beaucoup de gens que la Chi rurgie eft inféparable de la cruauté.

CHAPITRE III.

Raifons motifs de ma pratique.

A

Prés toutes les chofes que je viens de dire, l'on ne manquera pas de m'accufer de n'écrire que pour cenfürer les differentes pratiques d'aujourd'huy: Cependant un plus noble motif m'anime, & fans vouloir bâtir inhumainement fur la fepulture des morts, ni critiquer les vivants, je déclare que la confcience feule m'oblige de foûtenir ce que j'avance pour P'utilité du public. Mais comme il fea trés difficile d'infinuer à bien desgens d'autres maximes que celles qu'ilsont faccées avec le lait, il eft bon de donner des exemples de ce qu'il faut imiter de ce qui eft à fuir car enfin il en eft des méthodes, comme des Religions, chacun croit la fienne la meil lcure.

Dans le grand nombre des Praticiens modernes il s'en rencontre peu dont la pratiquè fe raporte à celle des autres: Les uns fans s'écarter de l'o-pinion des Anciens, fuivent aveugle.

qu'elles reçoivent à de terribles acci dens. C'eft pourquoi elles demandent d'étre traitées avec une grande douceur, & des remedes qui conviennent à la nature de ces organes. Nous avons remarqué ailleurs, comment les tentes & les pourriffants font extrêmement contraires. aux parties nerveufes & tendineules; c'est pourquoi nous n'en parlerons pas davantage. Nous dirons feulement icy que quelques perfonnes entêtées ont ofe dire

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que cette maniere de panfer fi douce & fi facile tient un peu de la temerité, qu'on rilque beaucoup en ob mettant les circonftances que les Anciens nous ont laiffées, que leurs maximes n'ont pas efté établies fans fondement & que cette methode enfin n'eft bonne à pratiquer que fur des foldats. Mais la raifon & l'experience parlent trop en fa faveur, & elle n'a rien de temeraire, puifqu'elle fait pas à pas les démarches de la Nature qui doit nous fervir de flambeau dans la conduite des playes. On ne peut s'écarter quand on a un fi bon guide, & dés qu'on veut s'éloigner de fes routes, on tombe dans de grands dangers.

Au refte il n'eft gueres moins neceffaire d'être bon Chirurgien & experi

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