té pour un abfcés qu'il falut ouvrir vers le coude; il paffa de cette maniere prés d'un an fans mettre autre chose qu'un fimple emplâtre qu'on renouvelloit de quatre en quatre jours: au bout de ce tems il parut une efquille groffe & longue comme le tiers du petit doigt, laquelle on tira; deux jours aprés il en fortit encore une femblable par une autre ouverture, & il s'en détacha enfin jufqu'à fix qui furent ponffées au déhors par les trois finus lefquels fe cicatriferent auffi-tôt fans autre fecours qu'un emplâtre ordinaire. La Perfonne se fert prefentement de fon bras comme s'il n'avoit jamais efté blessé. ·

La complexion délicate de cet Offcier donnoit aifement occafion à la fiévre, & à la corruption ; & rendoit les fibres mouvantes de la partie bleffée fi fufceptibles d'irritation & de contraction par l'impreffion des pointes des efquil• les contre le periofte & les tendons, l'organe ne pouvoit le rétablir avant que tous ces fragmens en euffent efté feparez..

CHAPITRE XXVII.

Des Mains. XXVII. Obfervation ;; fur des mains percées, déchirées, coupées par des balles, & par des armes:

tranchantes.

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Epuis le comencement de la Guer j'ay panfé un grand nombre de mains percées, déchirées,& emportées à moitié par des armes qui crevoient; cet accident est affez commun dans les armées : j'en ay panfé auffi plufieurs autres percées par des balles, & coupées par des inftrumens tranchans defquelles je ne traiterai point en particulier,

Je dirai feulement que de toutes les mains bleffées que j'ai panfées dans ces derniers tems, j'ai toûjous confervé ce qui eft refté du membre, fans qu'il fe foit fait que peu ou point de féparation d'efquilles, ni de perte de phalanges quoi que le fracas & le déchirement euffent été grands dans ces organes..

Il est vrai que dans ces fortes de playes,comme dans les autres, j'ai évité · les frequents panfements auffi bien que

Pufage des pourriffants; & j'avoue que l'efptit de vin a toûjours efté mon remede favory dans les playes des extre. mitez, & dans celles des parties nerveufes; je m'en fuis particulierement. fervi dans les Hôpitaux où je l'ay trou vé d'un prompt fecours.

Plufieurs Anciens ordonnent de tenir les playes des nerfs & des tendons ouvertes pendant un affez grand efpace. de tems, pour donner, difent-ils, iffuë aux matieres qui par leur féjour pourroient alterer la fubftance des ces parties.

Mais l'experience m'a fait connoître qu'il eft alors plus falutaire pour les bleffez d'empêcher la fuppuration que de la procurer, étant plus à propos de faire. de bonne heure les diverfions neceffaires pour détourner les fluxions, tantôt en appliquant de bons defenfifs aux parties fuperieures pour reprimer l'activité du fang, tantôt en ufant d'anodins refolutifs fur la partie affligée s'il en eft befoin pour prevenir ou combattre la douleur,. qui eft la fource la plus ordinaire des accidents qui accompagnent ces playes, & les défende en même tems contre

les attaques de l'air le plus grand enne my des parties nerveufes.

Je puis affeurer que par cette metho de, j'ai réuni des playes de la nature de celles-cy plus promptement que par tout autre moien; je ne crois pas aufli, puifque chacun tombe d'accord que l'air eft ennemi de toutes les playes en general,.. qu'on doute que celles des parties nerveufes & tendineufes n'en reçoivent un plus notable préjudice que les bleffures de toutes les autres parties du corps, vû la délicateffe de la fubftance & du. temperament des nefs & des tendons. Si donc en fuivant l'oppinion des Anciens, on s'attache à tenir ces fortes de playes ouvertes, je laiffe à juger fi l'on s pourra jamais les garentir des malignes. impreffions de l'air.

Mais, dira-t-on, il eft tres difficile, quelque precaution qu'on prenne, d'éviter l'ufage des pourriffants, des irritants & des dilatants dans une cure de longue halaine; car fi l'on employe les incarna tifs & les balfamiques, & qu'on veuille en même tems conferver une ouverture à une playe, il faudra confumer inceffamment les chairs avec les catheretiques, qui par la douleur qu'ils caufent, ne font que trop capables d'augmenter let mal, fur tout en des parties auffi fenfi-.bles & auffi mobiles que celles-cy

de chaque avec fuffifante quantité d'huile rofat: ce remede étant appliqué, on mettra par dellus la tumear un couffinet fait de plufieurs linges repliez, lequel on liera fortement fur la partie pour l'influence du fang.

Les varices, qui font des tumeurs que forment les veines dont la tunique a été relâchée par quelque divifion de fibres, ou trop tendue par des efforts, fe gueriront, fi aprés avoir évacué par de legeres ponctions le fang groffier qui y refte quelquefois, on y applique une lame de plomb, ou bien l'on ufe d'un cataplâme compofé d'une livre de farine de lupins, de trois livres de crottes de chevre deffechées, & d'une quantité fuffifante de vinaigre mediocrement fort, dans lequel on aura éteint cinq ou fix fois un morceau de fer rougi au feu. Dans les varices des côtes, Fernel eftime la fomentation d'alun de roche dans de trés-fort vinaigre, & une ligature ferrée par deffus. Quelques-uns em ployent un medicament fait de bol armenien, de fangdragon, de maftic, de gomme adragant, le tout maceré dans du vin de grenade, pour être enfuite formié en maniere de chandelle, qu'ils appliquent felon fa longueur fur toute