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de Dieu qui s'adresse à vous, bien ce qu'elle vous dira.

& comprenez

1. Jufqu'à quand fera-ce, ô enfans des hommes, que comme des petits enfans vous n'aimerez que des niaiferies & des chofes indignes de vous? Ne cefferez-vous jamais de courir comme des infenfés après les chofes qui vous font les plus contraires ? Et ferez-vous toujours comme des furieux qui haïffent leur propre bien, & qui ne fuyent rien tant que la connoiffance de leur falut? Prov. 1.

2. Convertiffez-vous, & rendez-vous à mes remontrances & aux exhortations que je vous fais. Je fuis tout prêt de vous recevoir & de vous ouvrir mon efprit, pour vous remplir de mes divines inftructions.

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3. Combien de fois vous ai-je appellés, fans que vous m'ayez répondu ? Je vous ai tendu la main, & vous ne m'avez point regardé. Vous avez méprifé tous mes confeils, & rejeté tous mes avertiffemens. Mais auffi de ma part je vous traiterai comme vous le méritez je rirai de votre malheur au temps de votre mort ; & je me moquerai de vous, lorfque cette heure que vous craignez tant, vous arrivera, lorfque le malheur viendra tout d'un coup, & que la mort fondra fur vous comme une tempête, lorfque vous vous trouverez furpris par l'affliction & par les maux les plus preffans.

4.. Alors ils m'appelleront à leur fecours, &

je ne les écouterai point; ils me chercheront avec de grands empreffemens, & ils ne me trouveront pas. Je les traiterai de cette forte en punition de la haine qu'ils ont eu pour mes inftructions, du refus qu'ils ont fait de recevoir ma crainte, & de ce qu'ils ont rejetté mes confeils, & fe font moqués de toutes mes remontrances. Ce fera pour-lors qu'ils verront ce qu'ils ont gagné à fuivre leurs inclinations déréglées. Ils recevront les fruits du mal qu'ils auront fait : l'averfion qu'ils ont eu pour le bien, fera la cause de leur perte ; & la profpérité dont ils ont joui, les jettera dans les derniers malheurs.

Mais auffi tout au contraire, celui qui écoute mes paroles, & qui fe rend à mes exhortations, jouira d'une grande paix en cette derniere heure: il recevra les fruits de fa bonne vie, fans être inquiété de la crainte des maux à venir. Prov. 1.

Jufqu'ici ce font les paroles de Dieu qui appelle les hommes à leur converfion, & qui les preffe de penfer à leur falut. Mais au nom de Dieu, THEOTIME, ne vous contentez pas de les avoir lûes une fois. Ne faites point cette injure aux paroles qu'un Dieu vous adreffe, de les paffer légérement. Lifez-les plufieurs fois, tant que vous les ayez bien entendues, & que vous les ayez gravées bien avant dans votre efprit & dans votre cœur. Ne ceffez point de les lire, que vous n'ayez réfolu de vous rendre,

& de faire ce qu'elles demandent de vous. Et afin qu'elles vous faffent plus d'impreffion, & que vous en titiez plus de fruit, lifez encore les réflexions fuivantes.

CHAPITRE II.

Réflexions fur l'Exhortation précédente, & premiérement fur les chofes qu'elle contient.

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I vous confidérez bien cette divine exhortation, vous trouverez qu'elle contient cinq parties.

En la première, Dieu pour vous faire rentrer en vous-même, vous reproche comme un bon père fait à fon enfant, l'aveuglement qui vous fait courir à votre propre perte ; & il vous montre que vous n'agiffez pas en homme, mais en enfant, en infenfé & en furieux.

Secondement, il vous exhorte avec une bonté paternelle & admirable à revenir de votre égarement, & à vous donner à lui par une véritable converfion.

Troifiémement, parce que déja vous avez fouvent réfifté à fes divines paroles & aux mouvemens intérieurs de fa grace, il vous menace de fa colere & de fa derniere indignation, fi vous continuez à mépriser sa bonté.

Quatrièmement, il vous prédit les malheurs funeftes qui vous arriveront en punition de votre endurciffement, dont la feule lecture vous doit faire trembler, & fremir d'horreur & d'appréhension.

Enfin il oppofe à ces malheurs, les graces & les bénédictions dont il comble ceux qui écoutent la voix, & qui fuivent les avertiffemens pour vivre felon fa fainte volonté.

Péfez bien toutes ces chofes l'une après l'autre, cher THEOTIME: elles vous font d'une grande importance, foit que vous les regardiez en elles-mêmes, foit que vous les confidériez comme vous étant propofées de la part de Dieu fes propres paroles.

& par

CHAPITRE III.

Dieu nous

Seconde réflexion ; fur la bonte que témoigne, en nous exhortant lui-même à notre converfion.

C

ONSIDEREZ premièrement, & pesez attentivement que Dieu qui vous invite à retourner à lui pat la pénitence & par une vie fainte, eft celui même que vous avez offenfé grievement, de qui vous avez perdu l'amitié, encouru l'indignation; duquel vous êtes devenu ennemi par le péché, & qui peut, par toute forte de juftice, vous perdre pour jamais. Cependant il eft le premier à vous appeller à fa reconciliation, & à vous preffer de rentrer en grace avec lui. Il vous cherche lui-même, il vous prévient, & vous exhorte de revenir à lui: & cela ne vous touche point?

Cherchez parmi les hommes un exemple femblable, d'un homme offenfé qui aille au

devant de fon ennemi pour le rappeller à fon amitié : vous n'en trouverez aucun. Et le procédé de Dieu même qui fait infiniment plus à votre égard, ne vous touche point pour vous faire revenir à lui? Cela eft-il poffible? Y a-t'il dureté femblable à celle-là?

Mais confidérez en fecond lieu la qualité & la grandeur de celui qui vous exhorte à revenir à lui, & à rentrer en fa grace, qui n'eft rien moins que Dieu même: Dieu infini en grandeur, en puiffance, en majefté, devant qui toutes les grandeurs de la terre ne font que pouffiere & que cendre, qui fait trembler les Puiffances céleftes & les colomnes du firmament. Ce Dieu fi grand & fi puiffant s'abbaiffe jufqu'à aller au-devant d'une chétive créature, d'un homme ingrat & rebelle, qui a oublié les graces de fon Créateur, méprifé fes commandemens & perdu fon amitié : il le va chercher jufqu'au fond de l'abîme où il eft, qui eft l'état du péché mortel, pour le preffer d'en fortir : il lui préfente fa main pour le tirer de ce malheur, & cet infenfible ne l'écoute point, aimant mieux demeurer en fa mifere que de fe rendre à la voix de Dieu qui veut l'en délivrer. C'est vous-même, THEOTIME, qui en ufez ainsi, quand vous refusez d'obéir à la voix de Dieu qui vous appelle à votre converfion. Si un Roi ufoit d'une femblable bonté à l'égard d'un criminel, & que ce miférable refusât la grace de fon Prince, ne feroit-ce pas une chofe fans

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