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EXAMEN

SUR LE V.

COMMANDEMENT,

Homicide point ne feras, de fait, ni
volontairement. Exod. 20.

C

F. Commandement défend l'homicide, & tout ce qui en approche, c'est-à dire, de nuire au prochain en fon corps, de fait ni de volonté. Ce qui peut arriver en plufieurs

manières.

Il faut donc examiner,

1. Si on s'eft mis en colère contre fon prochain.

2. Si on a eu querelle contre lui.

3. Si dans ces querelles on lui a dit des injures, ou fait des reproches.

4. Si on l'a menacé, & quelles ont été les

menaces.

5.

Si on eft venu aux effets, c'eft-à-dire, à la vengeance.

6. Si on s'eft battu contre lui, fi on l'a appellé en duel, fi on s'eft battu en effet. 7. Si on l'a frappé, bleffé.

8. Si on lui a caufé la mort.

9. Si on s'eft fervi de trahifon contre lui, d'embuches pour lui nuire, de poison, ou d'autres inventions de la fureur humaine.

10. Si on a confervé de l'envie ou de la hai

ne contre lui, combien cette haine a duré, & quels mauvais effets elle a produits.

EXAMEN

SUR LE VI. COMMANDEMENT.

Luxurieux point ne feras, ni de corps ni de confentement. Exod. 20.

C

E Commandement qui défend l'adultère, défend auffi toutes les efpéces du péché dèshonnête, & tout ce qui eft opposé à la chafteté, tant de l'efprit, que du corps.

Il y a trois degrés dans le péché d'impu

reté.

Le premier contient les péchés des fens extérieurs, qui fervent d'entrée & de difpofition

à ce vice.

Le fecond comprend les péchés intérieurs, qui fe font dans l'efprit contre la pureté.

Le troisième contient les différentes efpéces d'actions déshonnêtes, par lefquelles on commet actuellement ce péché.

Il faut donc examiner premièrement les ac

tions des fens extérieurs."

1. De l'oüie, par lequel le mal comme le bien entre dans l'efprit. Si on a écouté des paroles, des difcours, ou chanfons dèshonnêtes, en quoi l'on peut pécher en quatre manières. 1. Si on y prend plaifir intérieurement, 2, Si on

témoigne les écouter volontiers. 3. Si on ne les empêche pas, quand on le peut. 4. Si on ne quitte point ceux qui les difent, quand on ne peut pas les en détourner.

Secondement, de la vûe, & cela en plufieurs manières. Si on regarde avec plaifir, ou à deffein, des objets dèshonnêtes, ou capables de donner de mauvaises penfées, comme des nudités, des tableaux ou figures dèshonnêtes, des femmes ou filles avec penfées lafcives, ou avec danger d'en recevoir, ce qui eft pour l'ordinaire péché mortel.

Si on a lû des livres dèshonnêtes, traitant d'amour, d'hiftoires lafcives, ou d'autres chofes impudiques. Si on a pris plaifir à ces lectures. Et quand on n'y prendroit point de plaifir, le danger auquel on s'expofe d'en recevoir, eft caufe qu'on ne peut prefque point faire ces lectures fans péché mortel. Si on retient ces livres chez foi; car on est obligé de s'en défaire. Si on les a communiqués à d'autres. Si on a négligé de les fupprimer, quand on a pu le faire par foi, ou par autrui.

Troifièmement, pour les paroles: il faut examiner fi on a dit des mots impudiques, ou des paroles cachées & à deux fens, capables d'infpirer des pensées d'impureté.

S on a tenu des difcours & entretiens de cette nature, raconté des histoires fales, rap porté le mal que l'on a fait, ou que d'autres ont fait.

Si on a follicité les autres au péché dèshonnête, chanté des chanfons, ou récité des vers impudiques.

Quatrièmement, pour le toucher: fi on s'eft touché déshonnêtement, c'est-à-dire, fans néceffité, mais pour le plaifir, ou avec danger d'impureté. Et encore plus, fi on a touché un autre, avec l'une de ces deux circonftances de plaifir ou de danger.

Le fecond dégré du péché dèshonnête contient ceux qui fe font dans l'efprit : là-dessus il faut examiner trois chofes.

1. Si on a pris plaisir volontairement à s'entretenir l'efprit de penfées & d'imaginations déshonnêtes, quoiqu'on n'ait pas eu le défir de les accomplir. Ces penfées, quand on s'y arrête volontairement, font péchés mortels.

2. Quand on défire de faire le mal dèshonnête auquel on a pensé.

3. Quand non-feulement on le défire, mais qu'on prend réfolution de l'effectuer quand on pourra, & d'en chercher les moyens.

Le troifiéme degré du même péché comprend les différentes efpeces d'actions déshonnêtes.

Dont la première eft quand on recherche fur fon corps le dernier effet du plaifir impudique, fe corrompant foi-même. par attouchement, ou par autres moyens, qui eft un péché fur lequel les Pénitens, & furtout les jeunes gens, fe doivent bien examiner, parce qu'ils y

tombent facilement, & quelquefois ils ne s'en confeffent point, ou ils ne les déclarent qu'à demi, ayant honte de dire ce qu'ils n'ont pas honte de faire.

2. Quand on follicite les autres à ce péché: quand on les y fait tomber, quand on l'apprend à ceux qui ne le fçavent pas.

3. Quand on commet le péché dèshonnête avec perfonnes de divers fexe, & non mariées: auquel cas il faut dire premièrement fi c'est une honnête fille, parce que cette circonftance aggrave notablement le péché. z. Si on l'a follicitée, & combien de tems. 3. Si on l'a féduite par promeffe. Encore plus, fi on y a employé la force. Il faut dire encore ici, fi on a été dans de mauvais lieux, fi on y a mené ou voulu mener d'autres.

4. Si on a commis ce péché avec une femme mariée, ce qui fait le péché d'adultere ; ou avec une parente, ce qui fait le péché d'incefte, qui font des efpeces différentes.

Et enfin, fi on a été fi malheureux que de tomber dans les péchés contre nature, que Dieu a punis autrefois vifiblement du feu du ciel, & que Saint Paul appelle des paffions d'ignominie: defquels pourtant il ne faut pas avoir honte de fe confeffer.

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