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EXAMEN

SUR LES COMMANDEMENS DE L'EGLISE.

L

E premier eft d'oiiir la Meffe les jours de Dimanches & de Fêtes, & de célébrer dignement ces faints jours.

2. De faire abstinence de chair au tems de Carême, & aux autres jours de l'année aufquels l'ufage en eft défendu.

མཆོས།

3. Jeûnerte Carême & autres jours de jeûnes commandés.

4.

Se confeffer au moins une fois l'an. 5. Communier à Pâques.

On eft obligé à tous ces Commandemens fous peine de péché mortel, fi ce n'est que la néceffité, ou quelqu'autre grande raison, en excufe. Il est aifé d'en faire l'examen, c'est pourquoi nous ne nous y arrêterons point.

EXAMEN

SUR LES SEPT PECHE'S CAPITAUX.

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N les appelle ainfi, parce que ce font lès chefs & les fources d'où viennent tous les péchés. On les comprend au nombre de fept: l'Orgueil, l'Avarice, la Luxure, la Gourmandife, la Pareffe, l'Envie, la Colère. Nous les exprimerons dans le même ordre.

Sur

C

Sur le péché d'orgueil.

'EST un péché auffi peu reconnu qu'il eft commun. On y tombe très-fouvent; mais il y en a peu qui le connoiffent, & moins encore qui l'avouent. En voici les différens degrés en grand nombre, qui méritent bien qu'on s'en examine avec foin.

L'orgueil eft une eftime qu'on a de foimême, & un défir d'être eftimé des autres,

On fonde cette eftime fur les biens que l'on a, ou que l'on croit avoir, comme les biens de fortune, les richeffes, les honneurs, les dignités; ou les biens du corps, comme la force, la beauté, la bonne grace, les beaux habits; ou les biens de l'efprit, comme la science, la prudence & la vertu.

Cette eftime & cet amour propre produi fent grand nombre de mauvais effets, qui font autant de péchés d'orgueil.

Le premier eft la vaine gloire, qui s'eftime & fe fait eftimer pour des biens qu'elle n'a pas, ou pour des biens qu'elle a, mais qui ne méritent point d'eftime; comme la beauté, les habits, les richeffes. C'eft pourquoi elle eft appellée vaine ou vanité.

Le fecond eft la jactance ", 'quand on recherche de faire paroître les biens qu'on a, pour en être eftimé.

Le troifième est une tumeur ou enflure d'ef

prit, quand on s'eftime exceffivement pour

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les biens que l'on croit avoir, & dans lesquels on croit furpaffer les autres notablement.

Le quatrième est l'arrogance, quand on s'attribue des biens que l'on n'a pas, ou ceux que l'on a, & qui ne viennent pas de nous, mais de Dieu, ou même d'un autre qui nous les a donnés: quand on demande des honneurs & des devoirs qui ne font pas dûs: quand on fe croit auteur du bien que l'on a fait, ou que l'on a reçu, & qu'on n'en rend pas la gloire à Dieu. Le cinquième eft la préfomption, quand on préfume de foi-même, & qu'on fe croit capable des chofes qui font au-deffus de fa portée, ou que l'on ne peut que par la grace de Dieu: en un mot, quand on fe fie fur fes forces en toutes les chofes bonnes qu'on entreprend, & non pas fur le fecours de la grace de Dieu.

Le fixième est l'ambition, quand par cette préfomption de foi-même on recherche les emplois difficiles, parce qu'ils font honorables ou utiles, préfumant toujours en foi-même d'en être affez capable.

Le feptième eft le mépris que l'on fait des autres, quand par la bonne opinion qu'on a de foi-même, on croit mieux valoir qu'un autre en biens, ou en nobleffe, ou en science, ou en vertu ; & quand on témoigne ce mépris de gefte, de paroles, ou actions : quand on veut paffer devant les autres, & avoir toujours les premiers honneurs : quand on traite mal fes inférieurs, avec mépris, & avec dureté, &

exigeant d'eux plus de fervice qu'ils ne doi vent, puniffant leurs fautes avec trop de févé

rité.

Le huitième eft le défaut de foumiffion envers les Supérieurs, quand on refufe de leur obéir, & de fuivre leurs ordres, quand on blâme leur conduite, quand on murmure, ou quand on fait murmurer les autres.

Le neuvième eft de ne vouloir pas reconnoître fes fautes, quand on y eft tombé, ce qui peut arriver en quatre manières : 1. Lorfqu'on ne les reconnoît point du tout, & qu'on ne veut point croire avoir failli. 2. Quand en les connoiffant en fon efprit, on ne veut pas les avouer, niant de les avoir faites. 3. Lorfqu'en les avouant on foutient avoir bien fait, ou qu'il n'y a point de mal. 4. Quand on les excufe fauffement, & avec de mauvaises raifons.

Le dixième eft le mépris des avertiffemens & des corrections, quand on les porte avec impatience, & quand on n'en fait point de profit pour fe corriger de fes fautes.

Le onzième eft l'opiniâtreté dans fes propres fentimens, quand on veut fuivre fon jugement en chofes importantes, contre l'avis des autres à qui on doit déférer.

Le douzième eft la difcorde, quand on eft d'humeur fâcheufe envers les autres, ne voulant céder en rien, mais avoir le deffus partout. Le treizième eft l'hypocrifie, lorfqu'on

veut paroître meilleur que l'on n'eft, ou être eftimé vertueux, & que l'on fait de bonnes actions à cette fin. Nous en avons déjà parlé sur le VIII Commandement,

Le quatorzième eft la curiofité qui nous porte à connoître des chofes nuifibles pour le faz lut; comme à lire de mauvais livres, qui contiennent des fciences dangereufes & des curio fités nuifibles.

Le quinzième eft l'ingratitude pour les bienfaits qu'on a reçus d'autrui: en quoi il y a quatre degrés, n'en rendre point la reconnoiffance que l'on doit, les oublier, les dénier, & (ce qui eft encore pis) rendre le mal pour le bien. Ĉes actions font des effets d'un orgueil fecret, qui ne veut point paroître avoir reçu du bien d'un autre,

Sur l'Avarice, la Luxure & la Pareffe.

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Es trois péchés ont été examinés fur le premier Commandement, fur le fixième & le feptième : c'eft pourquoi nous n'en difons rien ici.

Sur la Gourmandise.

ON par

N peche par gourmandise,

1. En

mangeant avec excès ; & fi l'excès eft grand, il devient péché mortel.

2. En recherchant la bonne chere & les viandes délicates; l'affection qu'on a pour ces cho, fes, nuit beaucoup au falut.

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