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Je ne prétens pas néanmoins foûtenir que dans l'Empire Romain le menu peuple fe fervît ordinairement de ces Monnoyes, quoique Farnabe l'avance dans fes petites notes fur Martial. Namque quadrantes plumbei, dit-il, Romanis quondam in ufu: Car il eft certain que les quarts de plomb ont autrefois été en ufage chez les Romains. Par où l'on voit qu'il en détermine même le poids. Je ne fçai, je vous avoue, où il a pris cette circonftance; cependant je crois pouvoir hafarder une conjecture que ces Monnoyes de plomb n'avoient cours que pendant les Saturnales; ce que j'expliquerai dans la fuite, pour ne me pas trop écarter de mon difcours.

Il fe trouve encore des Médailles fourrées, c'est-à-dire, qui n'ont qu'une lame d'argent ou d'or fort mince fur un fond de cuivre ou d'argent, ce que Pollux appelle úgyugov une fauffe-monnoye d'or fourrée d'argent, & úrоxxAxov une fauffe-monnoye d'argent fourrée de cuivre. D'où vient qu'on les couppoit auautrefois lorfqu'on en doutoit, & pour les rendre inutiles pour

comme

P'Auteur de L'ETYMOLOGICON

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le dit.

Etre couppé, c'est la même chofe, qu'être faux & reprouvé comme les Anciens conppoient les Monnoyes de mauvais aloi. Elles ne font pas generalement fi belles que les autres, parce que le coin n'a pû faire fon effet avec la même perfection; mais aufli elles font incontef tablement antiques, parce qu'on ne peut pas imiter aujourd'hui les fecrets qu'avoient les faux-Monnoyeurs de ce tems-là. J'en ai d'Egypte & d'Athenes, qui n'ont prefque qu'une teinture d'argent fur du cuivre, ou qui ne font que faucées, comme difent les Monetaires.

DES Les Monnoyes ont fouvent eu NOMS des noms ou du Prince qui les avoit MON- fait battre ou des villes qui en NOYE avoient le droit, ou des Monetaires,

DE LA

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ou du Magiftrat qui y préfidoit, ou des Divinitez qu'on adoroit dans le Païs. L'ufage à quoi elles étoient employées, l'occafion qui les faifoit faire, la matiere dont elles étoient fabriquées, leurs poids ou leurs fi gures ont encore été la plupart dụ tems l'origine de leur dénomination.

Les

* διακέκοπται, οἷον ἀδοκίμασόν όξι. διέ κοπτεν γὰρ τὸ ἀδόκιμον νόμισμα οἱ παλαιά

Les Æginetes, les Gigades, les Stateres de Crefus & d'Alexandrie, les Dariques, les Philippes vous font connus. On fous-entendoit toûjours des pieces d'or fous le nom des cinq dernieres, & principalement du pe

C. 24.

nultiéme, felon Pollux. Le Deca- L. 7. baum dont il eft parlé dans les Loix de Dracon, eft encore un de ceux-là: il valoit apparemment dix fois celles qui étoient marquées d'un Bœuf. Le Stater & la Mine étoient la même chofe, ils valoient quatre dragmes. Les Dariques, les Philippes & ceux que j'ai rapportez font des Staters. Le Tetradragme Grec s'appelloit Attique, au-moins par les Romains, comme on le voit dans TiteLive, à l'endroit entr'autres, où il décrit les dépouilles que Quintius enleva fur Philippe penultiéme Roy de Macedoine, & cette Monnoye étoit du poids de trois deniers Romains *.

Le même Auteur, avec Ciceron & Fefte, parlent fouvent d'une autre Monnoye appellée Ciftophore,

mais

Signati argenti octoginta quatuor millia fuere Atticorum; Tetradrachmam vocant, trium ferè denariorum in fingulis argenti eft pondus. Dec.

lib. 4.

-mais dont on ne connoît point cer tainement ni le poids ni la maniere. Quelques-uns difent qu'il y avoit une figure qui portoit un coffre ou un pannier, ce que veut dire le terme de Ciftophore. D'autres, comme Adrianus Junius, qu'elle étoit appel. lée ainli, des Canephores Prêtreffes de Pallas d'Attique, ce qui n'a gueres d'apparence; puifqu'on peut conjecturer par Ciceron que c'étoit une Monnoye Afiatique. J'ai en Afie,* dit-il dans une lettre à fon ami. quatre cens mille Sefterces en Ciftos phores. Et dans le Plaidoyer qu'il fit au retour de fon exil pour fa maifon, ut in Afia Ciftophorum flagitaret. Feftus compofe le Talent de I'Ifle de Rhodes de quatre mille cinq cens Ciftophores.

Teron Roy d'Agrigente fit frapper une Monnoye qui fut appellée Demarete, du nom de fa fille, parce que ce Prince après une longue guer re contre Gelon de Syracufe en faifant la paix, lui donna cette fille en mariage, au rapport de Didymus qui cite Timée pour témoin; & c'eft de

* Ego in Ciftophoro in Afia habeo ad Sefterna bis & vicies. Ad Attic, I. x1. Epift. 1.

là, dit-il, qu'eft venue cette Monnoye appellée Demarete. C'eft de Monfieur le Febvre que j'ai pris cela dans fon Commentaire fur Pindare. Pollux dit néanmoins que Demarete étoit femme de Gelon; que fon mari manquant d'argent dans la guerre de Lybie,

cette Princeffe amalla les ornemens de toutes les Dames de fon Royaume, & que les ayant fondus ensemble, elle fit faire une Monnoye de fon nom. Dans ce même païs, ce qu'on appelloit une once xyxía étoit une petite Monnoye de cuivre, d'où les Romains ont pris leur uncia, auffi-bien que les autres partitions de l'As ou de la livre qui eft auffi Sicilienne felon Scaliger, & qui vient de Aire. Il faut remarquer en paffant que la livre étoit la plus grande maniere de compter dans l'Empire comme le talent l'étoit parmi les Grecs.

On appelloit la Monnoye du Peloponefe des Tortues, à caufe de cet animal qui y étoit gravé, d'où vient cette pensée, Les tortues furmontent la vertu & la fageffe. Les oboles apparemment y étoient en ufage, parce que Pollux remarque elles avoient auffi cette même

qu

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