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Talifmans, qu'on en trouve de toutes façons, & qu'il y en a de veritables, puifqu'on en a vû les effets. On en faifoit pour les porter, ou pour les placer dans les lieux publics, ou pour les enfevelir dans la terre, comme tant d'Hiftoires, qu'il feroit trop long de rapporter ici, nous le décrivent. On en peut diftinguer de quatre forres: la premiere & la plus ancienne, à mon fens, eft celle qui étoit faite de vegetables, comme il fe peut faire qu'en étoient les branches de Peuplier, d'Amandier ou de Platane, dont Jacob fe fervit pour multiplier fon partage dans les troupeaux de fon Beau-pere. Mais il n'en eft pas ici queftion, puifqu'on n'en trouve pas de cette efpece, comme des trois dernieres, qui font ou aftronomiques - ou magiques, ou d'une efpece qui tient de l'une & de l'autre

Les Aftronomiques fe reconnoiffent aux fignes celeftes qui y font fouvent avec des figures de Divinifez, ou d'autres, c'est-à-dire, telles qu'on les a attribuez aux Planetes & aux Aftres. Ceux de cette efpece où il y a des caracteres anciens de Langues Orientales avec des figures d'animaux, font affûrément les plus an

cens. Il faut prendre garde néanmoins que ces legendes n'ayent point des fens fuperftitieux, ni des noms d'Anges inconnus; car en ce cas ils fe rapporteroient à la troifiéme efpece, ou à la derniere.

Les Magiques ont des figures avec des mots obfcurs, fuperftitieux, & des noms d'Anges inconnus.

La quatriéme efpece eft compofée de fignes & de noms barbares. On en trouve de plus anciens dans les pierres précieufes que dans les metaux & même en plus grand nombre; parce qu'il y avoit peu de perfonnes confiderables qui n'en euffent, & que cette matiere a résisté au tems à l'ignorance & à l'avarice des fiécles. Cela vous fuffira, Monfieur, pour les diftinguer aifément d'avec les autres monumens anciens de ce genre.

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Les Anciens ont crû, & principalement les Egyptiens, que de certaines pierres taillées en Efcarbots avoient des vertus confiderables, & qu'elles procuroient de la vigueur & du courage à ceux qui les portoient. En Egypte, dit Aelien, les gens d'é- L. xa pée avoient accoûtumé de faire graver des ESCARBOTS dans leurs Tom. 11.

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C. XY

L. 4. de l'abft. des a

pim.

C. II.

Præf.

bagues; parce que, felon ce même Auteur, cet animal n'a point de femelle, & qu'il eft, & qu'il eft, dit Porphyre, une Image & un Symbole du Soleil. D'où vient que les Egyptiens le reprefentoient fous la figure dont je parle, comme on le voit dans Pline L. 30. & dans Diogene Laërce. La plupart de ces Pierres font percées pour avoir V. Ph. fervi ou de collier, ou de bracelet, & elles font gravées fouvent de plufieurs figures fur le côté qui eft plat. Monfieur Chiflet dans la Defcription du Tombeau de Childeric en donne le type d'une où il y a une grenouille. Il infinue, & avec raifon, que cette figure étoit une de celles que les Anciens croyoient utiles dans les fabriques des préfervatifs ou Talifmans. Auffi Pline témoigne-t-il, * que fi on croit ceux qui cultivent la magie, les grenouilles doivent être eftimées plus utiles à la vie que les loix.

C'eft dans ce fens, Monfieur, & fur ce paffage qu'il faut expliquer le Cachet particulier de Mecenas, fur lequel cet animal avoit été gravé apparemment pour quelques-unes de

ces

* Addunt etiamnum alia magi, quæ fi vera funt multo utiliores vitæ exiftimentur Rana quam leges. L. 32. C. 5.

tes raifons

L.1.c.3

que Pline n'a pas rappor tées. Ce qu'on en a dit jusqu'ici n'y fçauroit, ce me femble, mieux convenir & Meibomius qui a fait une fi belle Differtation fur la vie de Mecenas, paroît être de ce fentiment; puifqu'il ne fe détermine point fur aucunes des opinions qu'il en rapporte. Je m'étonne pourtant comment on a oublié de parler de ces Grenouilles d'Egypte, à qui Aelien attribuë de la V. b. fageffe & de la prudence, en ce qu'elles prennent un morceau de rofeau qui les empêche d'être devorées par les Hydres du Nil. Je ne fçai ✩ l'on n'auroit point voulu reprefenter quelque chofe de semblable dans ces deux Medailles Grecques que j'ai, & dont je donne ici le type par occafion, Tans vouloir m'arrêter à les expliquer davantage. [ Voyez la 2. Figure de la 1. Planche. ]

Ainfi, Monfieur, fi quelques Medailles doivent être mifes au rang des choses qui ont été employées pour fervir de Philacteres, ce pourroit être la plus grande des deux; & non pas celles que Monfieur Chiflet rapporte Anaft. de plufieurs Empereurs, fur ce feul fondement qu'elles font troüées, com-.

C 2

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c. 8.

me ayant été enfilées ou attachées à quelque chofe.

Je ne fçaurois convenir non plus OEdip. du fentiment du Pere Kirker, qui Egypt. met au rang des Talismans Egyptiens p. 520. les Harpocrates Panthées. Je demeu

Tom. I.

Treb.

re d'accord qu'Harpocrate eft originaire d'Egypte; mais je doute qu'il doive à ce Païs fes frequens accroiffemens; & l'explication que donne le fçavant Jefuite aux differens attributs de Dieux, dont ces figures font compofées la plupart du tems, me paroît plus obfcure & plus éloignée que les fources du Nil. Si les Anciens fe font fervis de petites ftatuës pour en faire des Talismans, il eft certain que l'ufage en a été trèsrare; & il y a bien de l'apparence qu'ils n'ont employé que la gravûre fur les pierres & fur les metaux, susceptibles d'ailleurs de certaines vertus, & capables de produire de certains effets. Voici quelques defcriptions de ces derniers, tant de l'une que de l'autre efpece, que je rapporte feulement pour la rareté du fait.

Le Portrait d'Alexandre en or ou étoit commun dans une fa

Poll, en argent

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