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étoit ouverte, le moindre vent qui furvenoit, enlevant ces feuilles, les difperfoit, en forte qu'il étoit comme impoffible de les ramaffer. Voiez Virgile 1. 3. & 6. de l'Enéïde, & auffi Rabelais 1. 3. c. 17.

Etoient aux prifes il y a longtems avec les vers. Diujam cum blattis & tineis rixaban tur.] Il n'y auroit point eu de grace à vouloir rendre en François blattis tineis. Nos Grammairiens d'ailleurs ne s'accordent pas fur la fignification de blatta. Les uns traduifent blatte, qu'on n'entend pas mieux que blatta; les autres cloporte, les autres coffon, calandre, cbarenfon; quelques-uns mites, d'autres artifons, d'autres enfin tigne. Ce qui feroit confondre tinea avec blatta. M. Dacier fur le 119. vers de la 3° fatire d'Horace 1. 2. dit que blatta differe de tinea, en ce que celle-ci n'a point d'aîles, & que l'autre en a. Il est vrai que dans le Glofaire de Cyrille χρυσαλλίς eft interpreté blatta, mais il eft vrai auffi que Xpuranais n'a des aîles qu'après fa métamor phofe en papillon, M. Dacier malgré sa diftinction traduit les deux mots blatta tinea uniquement par celui de ver, & a raison. M. Defpreaux 1. 3. de fon Lutrin, parlant de certaines Poëfies de Definarefts, a dit,

Leurs tas, au magazin, cachez à la lumiere, Combatent triftement les vers & la pouffiére. Ce qui non feulement exprime très-bien le rixari cum blattis & tineis de Politien, mais fait encore fouvenir de l'épithète lucifuga donnée par Virgile à blatte. Beze a fait de olis Hendecafyllabes qu'il adreffe aux Muses fur le facrifice qu'il leur fait d'une tigne qui

rongcoit fes livres. Je voudrois feulement qu'il n'y eût pas fait brève la premiere fyllabe de mucro, qui est toujours longue nonobftant la muette jointe à la liquide.C'eft dommage qu'il n'ait pas été en garde contre ces fortes de fautes, qui de même que les Gallicifmes fe rencontrent frequemment dans fes Poëfies. L'Elegie de Pierre Petit in blattam, infecti genus libris infeftum, mérite auffi d'être lue.

J'y en ai auffi inferé quelques-unes d'au→ trui, mais feulement de celles que des Savans m'ont écrites: Nonnullas etiam missas ad me, fed à doctis duntaxat inferui. ] Bien que parmi ces Lettres écrites à Politien, il y en ait plufieurs qui ne foient pas méprifables, & quelques-unes même de très-belles, on n'a pas laiffe de croire qu'il ne les avoit mêlées avec les fiennes, que pour faire voir combien les Savans fes contemporains lui étoient inferieurs en l'art de bien écrire. C'eft du moins le fentiment d'Erafine dans une de fes Lettres à Budé, qui eft la 12° du 1. livre. Nec aliud, dit-il, mihi videtur egiffe Politianus, cùm aliorum ad fe epiftolas fuis intertexeret idque nullius ferme exemplo. Sunt enim illic quorum impudentiam) de Barthelemi Scala entre autres) non alia ratione magis potuerit tradu cere. Sunt rurfus quos per fe facundos ad bunc collatos dicas obmutefcere. Erafme, Muret, & plufieurs autres ont auffi inferé parmi leurs Lettres quelques-unes des réponses qu'on leur faifoit, & même certaines Lettres qui ne s'adreffoient point à eux, mais aufquelles ils avoient quelque part.

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Pour une feconde fois des Mélanges. Ite

rum me Mifcellanea &c.] Il fait allufion au livre qu'il avoit publié quelque cinq ans au paravant fous le titre de Mifcellanea, mot que Victorius chap. 1 3. du 34o livre de fes diverfes Leçons, ne trouve pas auffi Latin que fignificatif. A quoi il ajoute que c'étoit la le goût de Politien, qui fe plaifoit à ces fortes de mots, & à d'autres encore plus durs. Celui-ci pourtant étoit apparemment établi longtems avant que Juvenal, qui eft l'Auteur le plus ancien où il fe trouve

l'emploiât; & bien qu'il y foit emploié dans un autre fens, on ne peut douter néanmoins que la fignification naturelle de ce mot ne marque originairement un mélange de diverfes chofes. Aufli dans l'Onomafticon eft-il interprete par συμμικά,de même que συμμικός dans Cyrille par commixtus. Qu'a de plus dur après tout Mifcellanea que collectanea & conjectanea, dont les Ecrivains du bon fiecle n'ont fait nulle difficulté de fe fervir? Jule Cefar, au rapport de Suétone, avoit intitu lé Dicta collectanea, divers apophtegmes qu'il avoit recueillis. Et conjectanea, au rapport d'Aulu-Gelle, étoit le titre d'un vafte ouvrage du Jurifconfulte Ateius Capito, qui vivoit du tems d'Augufte.

Que fur l'article du ftyle Epiftolaire il ne faut parler nullement de Ciceron. In Epifto lari ftylo filendum prorfus eft de Cicerone. ] Savaron & le P. Sirmond dans leurs notes fur la premiere Lettre de Sidonius Apollinaris, reprennent Politien de l'avoir mal entendu. Ils accufent Pétrarque d'avoir fait la même. faute dans la Préface de fes Epitres familieres, & prétendent que Sidonius, bien loin

de préferer Pline le jeune dans le genre Epiftolaire, y donne au contraire à Ciceron la préference fur tout autre Ecrivain. Je fuis furpris qu'ils n'aient rien dit de Vivès, qui dans fon traité de confcribendis Epiftolis blâme nettement Sidonius d'avoir,en matiere de Lettres,préferé Pline à Ciceron. L'on ne peut nier, quoi qu'en difent Savaron & le P.Sirmond, que Sidonius ne fe foit expliqué ambigûment, &, cela étant, qu'il n'ait été libre à Politien de prendre le fens qui dans cette rencontre lui étoit le plus commode. Vous m'invitez, dit Sidonius au Prêtre Conftance fon ami, à publier mes Lettres, & à marcher hardiment fur les traces de Pline & de Symmaque. Nam, ajoute-t-il, de M. Tullio filere me in ftylo Epiftolari melius puto, quem nec Julius Titianus fub nominibus illuftrium feminarum digná fimilitudine expreffit. Propter quod illum cateri quique Frontonianorum, utpote confectaneum amulati,cur veternofum dicendi genus imitaretur Oratorum fimiam nuncupaverunt. Ces expreffions, à les bien examiner, font toutes obliques. D'un côté on peut entendre que fur l'article du style Epiftolaire il eft à propos de fe taire de Ciceron, parce qu'on n'en fauroit affez dignement parler, & que Jule Titien lui-même, cet habile imitateur, ne pur par venir à lui reffembler, quelques efforts qu'il y fît; ce qui de la part des Orateurs fes contemporains lui attira le furnom de finge, pour avoir, au mépris de l'éloquence moderne, voulu témérairement copier l'ancienne. D'un autre côté on peut entendre auffi que fur l'article du ftyle Epiftolaire le filence eft le parti le plus avantageux qu'on ait à pren

dre pour Ciceron, puifque Jule Titien luimême, cet hahile imitateur, ne fit rien de fort digne de lui en affectant de lui reffembler, jufque-là que les Orateurs fes contemporains lui donnerent le furnom de finge, pour s'être attaché à copier un ftyle engour, di & languiffant, veternofum, très-éloigné de cette élocution vive qui avoit cours de leur tems, Pétrarque partagé, ce femble, entre ces deux explications, s'arrêta néanmoins beaucoup plus à la feconde;& Politien aiant comme lui, reconnu l'ambiguité, s'en eft ingenieufement prévalu dans cette Lettre, qui d'un bout à l'autre n'eft qu'un jeu d'efprit & d'érudition.

Parce qu'on en eftime le bon fens & l'exactitude. Quod bujus & maturitas && difciplina laudatur.] Maturitas & difciplina font les termes de Sidonius pour exprimer les deux qualitez qui, felon lui, regnent dans les Lettres de Pline. Maturitas cft affurément le bon fens, Pour Difciplina, j'avois d'abord cru que ce pouvoit être ou la méthode, ou la morale, parce que Pline eft effectivement très-méthodi que, & très-moral. Mais ce qui m'a empêché de traduire méthode, c'eft que l'idée de ce mot étant trop générale, auroit compris dans fa fignification toutes les qualitez que peut avoir une lettre ; d'où il fe feroit enfuivi que maturitas, le bon fens étant une de ces qualitez, il n'auroit pas été befoin de la fpécifier feparément. Ce qui m'a empêché de traduire morale, c'eft que Politien ajoutant immediatement qu'il compte pour rien tout le fiecle de Pline, ce mépris ne peut raifonnablement tomber que fur le ftyle des Ecri

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