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neuve, qui dans fes Origines Françoifes imprimées à la fuite de celles de M. Ménage, au lieu de Jean Balbi de Génes cite fouvent Jean de la Porte, croiant, parce que d'ordinaire janua fignifie en François une porte, que Joannes de Janua devoit en François être nommé Jean de la Porte. On trouve Janes pourGénes dans nos vieux Livres. Voiez le P. Labbe, pag. 310. Nova Bibliotheca M S S.

De favans hommes fe font étonnez que Virgile au fixiéme livre de fon Enéïde dans la defcription des Champs Elyfees, parlant de ce bois de lauriers où il a placé les Poëtes, n'ait fait nulle mention d'Homére. Le Cardinal Sirlet traitoit ce filence d'ingratitude. Turnébe, Muret, Taubman & d'autres étoient à peu près de ce fentiment. Ils trouvoient étran ge que Virgile qui avoit tant d'obligation à Homere, aiant une fi belle occafion de le nommer avec éloge, eût mieux aimé faire cet honneur à l'ancien Mufée. Jule Scaliger confondant ridiculement celui-ci avec l'Auteur du Poëme d'Héros & de Léandre, s'eft imaginé que Virgile en avoit ufé de la forte, parce qu'il préferoit de beaucoup les vers de ce Mufée à ceux d'Homére. Si tous ces Critiques avoient fait tant foit peu d'at

tention à l'ordre des tems, ils auroient rendu plus de juftice à Virgile. N'aiant eu deflein de parler, dans l'endroit où il décrit Mufée, que des Poëtes morts avant le fac de Troie, il étoit trop judicieux pour fuppofer qu'Enée avoit pû y voir parmi eux Homére, né, tout au moins, felon les Chronologiftes, cent foixante & tant d'années après la guerre de Troie. Homére lui-même donne lieu de croire qu'il en étoit bien plus. éloigné, remarquant auffi fouvent qu'il fait, combien les hommes de fon tems cédoient en vigueur à ceux du fiécle d'Achille & d'Hector.

Les gens du menu peuple por toient autrefois à leur ceinture de grands couteaux qui leur tenoient lieu de courte épée, & ces couteaux fervoient à cou per du pain. Il eft dit l. 2. c. 6. de la vie du Maréchal de Boucicaut, que Tantôt qu'il fut arrivé à Gennes, il fit faire commandement que tout homme de quelque état qu'il fut, rendit les armes, & les portât aux Pa Lais, fans nulle tenir en fa maison, ne porter couteau, fors à couper pain. M. le Duchat qui a indiqué cet endroit pag. ix. de fes notes fur le Prologue du 3. 1. de Rabelais, dit avoir crû autrefois que ces cou. teaux s'appelloient penards, infinuant

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par là que ce mot venoit de pain. En quoi il avoit bien plus de raifon, que de le dériver de poignard, comme il a fait dépuis. Quand Rabelais au Prologue cité a dit, Chacun exerçoit fon penard, il a entendu fûrement une forte d'épée, dont la mode étant venue à vieillir, on a dit vieux penard, originairement pour vieille épée, vieux couteau, & depuis pour un vieux homme caffé. Ainfi vieux loup, vieille lame où étoit marqué un loup, s'eft dit également d'une vieille épée,& d'un vieillard; vieille dague, d'une vieille dague & d'une vieille. On a écrit pénard,pour painard ou panard,comme penier pour painier, qu'on a écrit plus ordinairement panier. Rabelais ch. 9. du l. 1. fe moquant des mauvaises allufions, en donne pour exemple celle de panier à péner; ce qui a obligé M. le Duchat à faire, conformement aux vieilles éditions, imprimer en cet endroit, de même qu'au c. 13. du l. 2. pénier, au lieu de panier. Croire qu'au Pro-' logue du 3.1. penard fignifie penis, mot Latin obfcéne, & en vient, c'eft ne pas voir qu'il s'agit là d'une arme prife au propre, quoiqu'au figuré l'Auteur faffe fur ce mot, de même que fur celui de braquemard, une équivoque malicieuse. Pénard, comme je l'ai dit, quafi painard, Tome I. Ꭰ

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vient conftamment de pain. Une bonne autorité pour confirmer cette étymologie eft ce paffage de Merlin Cocaie dans fa Macaronée 2. où décrivant la parure de Barba Tognazzo, il dit:

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Panefcum lateri coltellum taccat, habentem De bufali cornu manicum, virafque d'otonis, Cujus ftringa ligat pendentem roffa guainam Olivier Maillard dans fon Sermon de la feconde Fête après Pâques, ufe du mot gladius dans la fignification de couteau. Chriftus, dit-il, non portabat g'adium, tamen ita perfectè fcindebat panem, quòd non cadebat una mica,& hoc femper faciebat quando manducabat panem. Anton. Francefco Doni f. 125. de fa Zucca de l'édit. de Venife 1565. dit: à dir pane, à dir pan, opene, non te ne darei una caftagna. Cependant pene, que je fache, ne fignifie rien en Italien.

¶ Diogene Laerce n'étoit point favant, cependant il n'a pas laiffe de nous donner un excellent Ouvrage que l'on peut ap. peller l'Hiftoire de l'Efprit. J'avois fait autrefois quelques remarques fur cet Auteur, que j'abandonnai à cause de mes maladies & de quelques autres occupations. Mes amis fachant que j'avois commencé à y travailler, m'envoierent des

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Remarques entre autres M. l'Abbé Bourdelot, & M. Bochart. Ce dernier me prioit fur tout d'y faire un Index étant, difoit-il, l'ame des gros livres. J'y travaillai donc tout de bon, & l'Ouvrage étant achevé, je l'envoiai en Angleterre pour y être imprimé, mais il fut égaré. M. Huet aiant appris ce malheur & le chagrin que cela me donnoit, m'écrivit qu'il n'y avoit point d'autre remede que d'en envoier un autre, en me difant :

Tu modo, anime mi, nolite macerare.

Cet exemplaire fe retrouva, & le livre fut imprimé à Londres en 1664.

Quelques années après on me parla de le réimprimer en Hollande, & je fus follicité d'y ajoûter beaucoup de choses. Il fembloit qu'on l'allât imprimer fur le champ, tant on marquoit d'empreffement pour cela; c'eft ce qui fit que je donnaí à plufieurs perfonnes de ma connoiffance des morceaux de cet Auteur pour y travailler, comme à M. l'Evêque d'Avranches qui me manda un jour dans

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Paroles de Myfis à Pamphile, Sc. 2. du 4. A&. de l'Andrienne, où l'on peut, ce me femble ferver que Myfis n'étant qu'une fervante, il ne lui convient point de dire à Pamphile, anime mi, c'étoit à Glycerium,

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