callum non habebunt, tamen inter attagenas Phrygias, Samiosque pavones, & cenfores adnumerabunt. Sed jam omiffis nebulefis clariora adgrediamur convivia.

De ces deux Préfaces la premiere`paroît inexplicable, je veux dire qu'il eft comme impoffible de l'expliquer en forte qu'elle foit intelligible d'un bout à l'autre. Les Gloffaires, comme je l'ai obdervé, peuvent fournir la fignification de quelques mots particuliers, mais il y en a plufieurs autres qu'il faut deviner & rétablir, de même que la ponctuation étrangement altérée par le copifte. La feconde Préface a du moins cela que le texte en eft tres-correct. L'obfcurité feule arrête. Elle eft fort épaiffe fur tout dans les premieres lignes. On entrevoit un foible jour dans les fuivantes, & je ne fais fi je me trompe, il me femble que je trouverois un fens affez raifonnable, depuis Non hic amplius Mufaa Lachefis fefe exeret, jufqu'à la fin. Pour le commencement j'avoue de bonne foi que je n'y vois goute. D'autres plus clairvoians en perceront les ténebres. On propofe tous les mois des énigmes au public. En voici deux d'une nouvelle efpece, qui demandent d'autres Oed pes que ceux du Mercure galant.

Un

Un Abbé qui vouloit faire fécularifer fon Abbaiïe, difoit au Roi, qu'il avoit les plus méchans Moines du monde, qu'il y avoit même un Exaudiat fondé chez eux, qu'ils ne difoient jamais. Le Roi lui dit : Puifqu'ils font fi méchans, je ne dois pas faire fonds fur leurs prieres ; je les tiens quites de leur Exaudiat.

S M. de Louvois étoit preft de par

tir, & voulant dire où il de oit aller: Monfieur, dit Monfieur de Roquelaure, ne nous dites point où vous allez, car auffi bien nous n'en croirons rien.

L'Académie entiére a été facrifiée à la paffion de quelques-uns de fon Corps. Je ne les nommerai pas, car il y en a qui font de mes amis M. de Furetiére étoit un fujet à ménager n'avoit-il pas les rieurs de fon côte? & excepté quelques intéreffez de l'Acadé mie, tout le refte lui donnoit les mains. Cependant, & l'Academie, & lui, ont joué à la bafcule, comme les enfans fans pouvoir convenir d'un équilibre qui leur auroit fauvé à l'un & à l'autre, tant de mauvaises démarches dont le public fe divertit.

Madame Cornuel parloit d'une afFaire à M. Colbert qui ne lui répondoit Tome I.

E

rien. Elle lui dit, Monfieur, faites moi au moins quelque figne que vous m'en

tendez.

M. de Monanteuil Goulu, que l'on appelloit le Blondin feptuagenaire, aiant deflein de se marier à l'âge de 60 difoit il il s'ennuioit ans, parce que, les foirs, on lui amena une femme, en lui difant: Tenez, Monfieur, vous trouvercz à qui parler.

Mellan ne vouloit point graver de portraits que de perfonnes illuftres & diftinguées, foit par leur rang, ou par leur mérite; & difoit que l'on ne devoit point en graver d'autres. *

Le Pere ... Capucin & Prêtre, qui avoit la pierre,étant prêt d'être taillé, dit : Mais auffi ne ferai-je point impuifiant ?

Le Poëme Latin que j'ai adreffé à M. de Santeuil & à M. Du Périer, ad Santolium & Percrium, étoit pour me divertir de leurs difputes & de leurs prétentions. Je parois embaraffé dans ces vers à qui des deux je donnerai le fceptre poëtique. Du Périer prétendoit avoir appris à Santeuil les regles de la bonne poësie, & Santeuil foutenoit qu'il ne tenoit rien que de lui-même, & de

* Claude Mellan mourut âgé de 94, ans le 9 de Septembre 1688.

fa fureur poëtique. Cela faifoit qu'ils n'étoient pas contens l'un de l'autre, & qu'ils fe critiquoient toujours.

Je fais le contraire de Meffieurs de l'Académie Françoife. Ils rempliffent leur Dictionaire des mots qui font en ufage, & moi je mets avec foin dans mes Etymologies ceux qui font hors d'ufage, pour empêcher qu'ils ne tombent dans l'oubli.

Le Cardinal Mazarin avoit acheté la Bibliotheque de M. des Cordes. La même Bibliotheque fut vendue à l'encan pendant la guerre de Paris. Depuis elle fut rachetée & mife avec les autres livres de ceCardinal au College Mazarin.

Il y a un Rituel Romain imprimé à Paris l'an 1584, où l'on trouve une priére en François pour demander à Dieu d'accorder un fils au Roi Henry III. & en même tems l'abolition de la nomination aux Benefices par le réta bliflement des Elections.

La priére pour demander à Dieu le rétabliffement des Elections Canoniques fe trouve dans le Rituel de Vannes imprimé à Lyon, & dans celui de Clermont imprimé l'an 1638. par ordre du Cardinal de la Rochefoucault. Cette Priére n'a été rien moins qu'efficace

Le Concordat qui en 1516. abregea les Elections, a prévalu & prévaudra. Il courut alors fur ce fujet divers écrits affez libres, entre autres un imprimé à Paris in 4°. par Guillaume Euftache fans date. Antoine du Verdier en parle dans fa Bibliotheque pag. 898 & 899. comme d'une maniére de Comédie dont les perfonnages au nombre de 22. étoient Béné fice grand, Bénéfice petit, Pragmatique, Election, Nomination, P'Ambitieux, Légat, Quelqu'un, Vouloir extraordinaire, Pére faint, Provifion Apoftolique, Collation ordinaire, Univerfité, le Hérauld, Omnes, Sot dißolu, Abus, Sot trompeur, Sotte folle, Sot glorieux, Sot corrompu. Le titre qui étoit en rime, commençoit ainfi :

LE NOUVEAU MONDE avec l'étrif
Du Pourvû, & de l'Electif,

De l'Ordinaire, & du Nommé,
C'eft un livre bien renommé

En fuivant la forme authentique
Ordonnée par la Pragmatique, &c.

Claude Barthelemi Morifot a tiré de là l'idée du conte touchant Madame la Pragmatique, inferé dans un Roman Latin de fa façon, intitulé Peruviana, où fous des noms du Perou il a caché Phi