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A THÉOPHILE GAUTIER

L'incorrigible Gérard prétend, au contraire, que c'est pour avoir abandonné le bon culte que Cythère est réduite en cet état.

Voilà donc, cher ami, ce second petit paquet. J'espère que tu trouveras de quoi choisir. Je désire vivement queton goût s'accorde avec le mien. Pour mon compte, voilà ce que je préfère :

Les Deux crépuscules. La Caravane. Le Reniement de saint Pierre. Ľ’Artiste inconnu. Ľ’Antre de la volupté. La Fontaine de sang. Le Voyage à Cythère.

Protège-moi ferme. Si on ne grogne pas trop contre cette poésie, j'en donnerai de plus voyante

encore.

Adieu.

A POULET-MALASSIS

Samedi, 20 Mars 1852.

Mon cher Malassis,

Il y a déjà plusieurs jours que l'on m'a remis votre lettre, au café Tabourey, mais la succession de travaux inévitables et mille sottes courses m'ont empêché de vous répondre.

Champfleury, Christophe et Montégut se portent très bien. Champfleury écrit maintenant à la Revue de Paris.

Parmi toutes les personnes que je connais, il n'y a que sottise et passion individuelles. Personne ne consent à se mettre au point de vue providentiel.

Vous devinez de quoi je veux parler. Le Président a fait une espèce de caresse aux gens de lettres,en abolissant l'impôt du timbre sur les romans.

Le socialisme napoléonien s'est manifesté par la conversion de la Rente, et l'on CRAINT chaque jour un décret qui impose d'un quart les héritages de collatéraux. Enfin, le Président a compris qu'en donnant toute liberté de discussion sur la saisie des biens des princes d'Orléans il se donnait le beau rôle. Aussi, toutes les pièces s'impriment, et les brochures se répondent.

Il est aussi question de rendre au Ministère de l'Intérieur le département des affaires littéraires, qui récemment avait été confondu avec l'Instruction publique. Quelques membres de la Société des Gens de Lettres se sont plaints de cette promiscuité avec les professeurs qui, d'ailleurs, sont des jésuites déguisés et qui mangent tout, quand il y a quelque chose à manger.

D'ailleurs, je suis persuadé que toutes les notes et idées haineuses pour l'Université flatteront le Président. Aussi bien, j'aimerais assez ne voir que deux partis en présence, et je hais ce milieu pédant et hypocrite qui m'a mis au pain sec et au cachot. Tout cela me divertit beaucoup. Mais je suis décidé à rester désormais étranger à toute la polémique humaine, et plus décidé que jamais à poursuivre le rêve supérieur de l'application de la méta

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physique au roman. La Semaine théâtrale est morté sous nous. Le dernier numéro contenait un très bon article de Champfleury, de critique littéraire, et deux pièces de vers de moi, qui ne sont pas mauvaises. J'ai fait imprimer, à la Revue de Paris, un gros article sur un grand écrivain américain. Mais je crains bien que la première fois ne soit la dernière. Mon article fait tache.

La première partie a paru le 29 Février, et la seconde paraît dans dix jours. Il y aura aussi une nouvelle de Champfleury.

Cependant, j'avais fait un beau rêve. Amic m'avait déclaré que, décidément, il voulait fonder une GRANDE revue, et que j'en serais directeur. — Je lui ai communiqué mes idées, mais il paraît que nos plans (je voulais que Champfleury m'aidât) étaient trop beaux. Il est très refroidi, et je crois que l'affaire est manquée.

Vous aviez donc perdu mon adresse: 25, rue des Marais-du-Temple. Mais je n'y serai que jusqu'à la fin du mois, et je vous enverrai ma nouvelle adresse. Adieu, et persuadez-vous bien comme moi, de plus en plus, que la Philosophie est tout.

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A ANTONIO WATRIPON

[Mai 1852.]

Vous me causez, mon cher Watripon, le plus grand embarras. Comment voulez-vous qu'on donne des notes biographiques? Voulez-vous met

tre que je suis né à Paris, en 1821, que j'ai fait, étant fort jeune, plusieurs voyages dans les mers de l'Inde? Je ne crois pas qu'on doive mettre ces choses-là.

Quant aux ouvrages!

articles.

il n'y a guère que des

Baudelaire (Charles Pierre) a signé aussi : Baudelaire Dufaÿjs, Pierre Dufaijs, et Charles de Fayis. A écrit des articles de critique artistique et littéraire, et des nouvelles, dans Le Corsaire-Satan, L'Esprit public, L'Artiste, La Liberté de penser, Le Messager de l'Assemblée, Le Magasin des familles, la Revue de Paris, L'Illustration. Salon de 1845, chez Labitte.

1.

I.

2.

3.

4.

-

Salon de 1846, chez Michel Lévy.

La Fanfarlo, roman à 4 sols, chez Bry.
Une préface aux œuvres de Pierre Du-

pont, chez Alex. Houssiaux.

Et, dans quelques journaux, des poésies d'un accent généralement fort douloureux. (Arrangez ou supprimez.)

Edgar Allan Poe. Sa vie et ses œuvres. Vous pourrez ajouter à cela: Physiologie du rire, qui paraîtra, prochainement, à la Revue de Paris, sans doute, ainsi que : Salon des Caricaturistes, et Les Limbes, poésies, chez Michel Lévy. Ce ne sera pas un mensonge, puisque cela va paraître très prochainement, et sans doute avant le volume biographique. Mais tout ceci me semble bien vaniteux. Arrangez, supprimez, faites ce que vous voudrez. Si j'ai oublié quelque chose, tant pis.

Voici ce que vous me demandez, tant bien que mal.

Je vous ferai remarquer que Champfleury ne vous donne ni le lieu de sa naissance, ni son âge. Je crois qu'il est né à Laon, et qu'il a 31 ans.

A MONSIEUR O

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Dimanche, 18 Août 1852.

Vraiment, Monsieur, plus j'y pense, et plus je trouve que les vieilles gens ont une fatuité qui leur est particulière, et abusent de l'indulgence que nous avons pour eux. Hier, j'avais écouté avec la plus parfaite tranquillité ce que me disait Madame 0 Ses scrupules m'étonnaient, mais je les respectais, comme les habitudes d'une personne ultraponctuelle. Je n'avais pas soufflé un mot, et tout allait le mieux du monde, quand la rage vous a pris, très inutilement et très intempestivement, de faire un discours. Si vous m'aviez permis de placer un mot, je vous aurais dit que j'avais, dans mon cahier, une lettre de ma mère, qui m'autorisait à prendre 500 fr. ici, et 600 fr. là, ce qui, d'après son propre calcul, fait 1.100 fr.; mais vous avez préféré me démontrer glorieusement que vous n'entendiez pas que je me permisse tant de libertés, que j'avais déjà pris 500 fr. à M. Ancelle, que vous le saviez, que les plus heureuses situations étaient temporaires, qu'il était de mon devoir d'user

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