La Chafteté déja, la rougeur fur le front, REMARQUES. avoué fans détour que M. Defpréaux fait dire à JUVENAL tout le contraire de ce qu'il a dit ; & pour garant, il cite M. Perrault, qui dans la Préface de fon Apologie des Femmes, imprimée en 1694. foutient à jufte titre, que les Vers, qui font qualifiés ici le cominencement de la fixiéme Satire de Juvenal, n'en contiennent ni les paroles ni même le fens. Voici ce que dit le Poëte Latin, Credo Pudicitiam Saturno Rege moratam Multa pudicitia veteris veftigia forfan, Aut aliqua extiterant, & fub Jove, fed Jove nondum Paulatim deinde ad fuperos Aftrea receffit Hac comite, atque due pariter fugere forores. Il eft clair que Juvenal dit, que Au refte: il n'eft pas fi difficile que M. Perrault & M. Du Monteil l'ont cru, de juftifier ici M. Defpréaux. S'il n'avoit point mis de petite Note à côté des Vers, dont il s'agit, ou qu'il eut dit: Allufion au commencement de la Satire de Juvenal; on n'auroit rien à lui dire. Ces Vers ne font en effet qu'une fimple allu fion à ceux de Juvenal, & ne les traduifent pas. J'ajoute que nôtre Auteur n'a pas dû rendre plus fidèlement le fens du Poëte Latin. Ce n'eft pas lui qui parle, mais Alcippe, un homme du monde, qui doit avoir perdu de vue depuis long temps les Satires de Juvenal, qu'il n'a vraifemblablement pas luës depuis fes Claffes,& qui fe reffouvenant en gros que ce Poëte eft un Ecrivain fougueux & que la bile, qui le domine, rend prefque tou jours outré, en cite les pensées conformément à l'idée qu'il s'eft formée de l'Auteur. Mais que la Bonne foy dans l'amour conjugal A la trifte Innocence en tous lieux fit la guerre, Et que mefme aujourd'hui, fur ce fameux modele, Sans doute ; & dans Paris, fi je fçay bien compter Il en eft jufqu'à Trois, que je pourrois citer. 45 Ton Epoufe dans peu fera la quatrième. Je le veux croire ainfi : Mais la Chasteté mesme, .... d'un conte odieux Je fçai que Editions, qui ont précédé la pofthume de 1713. on lit au pluriel; fur ces fameux modeles, &: quelques Femmes fideles. VERS 44. Ilen eli jufqu'à Trois, &c. 1 Ceci eft dit figurément. DES P. que je pourrois citer. Vous avez comme moi fali vostre memoire. Devant vous aujourd'hui criminel dénoncé, Je voy bien tout de bon qu'il faut que je m'explique, 60 J'ai trop bien profité, pour n'eftre Je sçai, que c'est un texte où chacun fait fa glose : Que de Maris trompez tout rit dans l'Univers, Epigrammes, Chanfons, Rondeaux, Fables en vers, 65 Satire, Comedie : & fur cette matiere, J'ai veu tout ce qu'ont fait La Fontaine & Moliere: Et tous ces vieux Recueils de Satires naïves, N'en a pas de l'Hymen moins veu fleurir l'usage : Et que pour eftre heureux fous ce joug falutaire, Tout dépend en un mot du bon choix qu'on sçait faire. Enfin, il faut ici parler de bonne foy, 80 Je viellis, & ne puis regarder fans effroy, Ces Neveux affamez, dont l'importun visage De mon bien à mes yeux fait déja le partage. Je croy déja les voir, au moment annoncé Qu'à la fin, fans retour, leur cher Oncle est passé, 85 Sur quelques pleurs forcez, qu'ils auront foin qu'on voye, Se faire confoler du fujet de leur joye. ༡༠ Je me fais un plaifir, à ne vous rien celer, De pouvoir, moi vivant, dans peu les defoler; Et, trompant un espoir pour eux fi plein de charmes, Vous dirai-je encor plus ? Soit foibleffe, ou raison, Je fuis las de me voir le foir en ma maison Seul avec des Valets, fouvent voleurs & traiftres, REMARQUES. VERS 97. Ces Hifloires de Blandin & Du Roffet ont composé morts lamentables, tragiques. ] ces Hiftoires, DES P. Dépouillons-nous ici d'une vaine fierté. S'il n'euft point prié Dieu d'abreger la journée. Laissons là, croyez-moy, le monde tel qu'il est. REMARQUES. VERS 103. & 104. Et fi durant un jour, &c. ] M. Def. préaux aimoit à mettre en parallèle les divers endroits de fes 1 173 Ouvrages qui avoient quel- Croit que Dieu tout exprés d'une cofte nouvelle, Il comparoit & préféroit même les deux dont il s'agit ici. Et fi, durant un jour, Plus riche d'une cofte, IMIT. Vers 116. Et pour le rendre libre, il le faut enchaîner.] noftre premier Ayeul, avoit vefcu tout feul. HORACE, Livre I. Epitre II. Vers 62. -Animum rege, qui nifi paret, Imperat, hunc franis, hunc tu compefce catend. Sur ces deux Vers, M. Despréaux difoit qu'Horace êtoit Janfénifle, |