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tement contribuer à fon repos, en faifant de fa mort un acte de Religion, & en l'offrant à Dieu comme un facrifice volontaire pour l'expiation de fes pechez & des vostres. Enfin, Madame, elle ne vous precede que de peu d'inftans ; à peine avez-vous ceffez de la pleurer,qu'il faudra qu'on vous pleure vous-mefme. La durée de tout ce qui eft icibas,eft fi courte & fi incertaine, qu'il n'y a rien qui puiffe caufer une joïe ou une affliction veritable, finon ce qui nuit, ou qui fert à la gloire JESUS-CHRIST: S'il eftoit devant nos yeux autant qu'il y doit eftre, & que fa vûë reglaft nos fentimens & nos conduites, nous ne connoiftrions point. de confolation en ce monde, que celle de nous conformer à ses volontez, & d'accepter dans un abandonnement entier toutes les difpofitions de fa Providence; & ce que les hommes confiderent comme des coups de Oo iiij

de

malheur, feroit pour nous des coups de benediction & de graces. Nous prions Dieu, Madame, qu'il vous donne celles dont vous avez befoin dans l'eftat auquel il vous a mife; & qu'il lui plaife de regarder dans fa compaffion, & la mere & la fille. Je fuis, &c.

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Il lui marque combien il a esté fenfi ble à la douleur qu'une perfonne de grande qualité a reffentie de la perte de fa fille, & en mefme - temps il Paffure de fa reconnoissance pour toutes fes bontez.

O que

N ne peut pas compatir plus que je fais, mon R. Pere au déplaifir de M. la Ducheffe de N. Je comprens comme elle est une tres-bonne Mere; que fa douleur a esté grande, mais je fuis auffi per fuadé comme elle eft tres- chrétienne, qu'elle a regardé Dieu dans fon affliction & qu'elle a reçû le coup que fa main lui a porté dans une pareille refignation. Nous avons prié Dieu pour la mere & pour la fille, & nous continuerons

de le faire avec tout le foin que nous pourrons. Toutes les chofes de ce monde font tellement incertaines, que pour ne s'y pas tromper il les faut regarder dans la Providence de Dieu, qui en difpofe comme il lui plaist; & prendre_garde de ne fixer jamais fon cœur sur rien de ce qui est periffable. Je vous fuis infiniment obligé, mon tres- cher Pere, de la continuation de toutes vos bontez ; je vous prie de croire que la reconnoiffance que j'en ai én eft telle qu'elle doit eftre, & que nous ne manquerons point de demander à Dieu qu'il vous foutienne dans les engagemens où il vous a mis, qui dans le fond ne font que pour fa gloire & pour voftre fantification. Je vous conjure de vous fouvenir de moi, & de m'accorder devant lui le secours de vos prieres; c'eft une grace que attens de vostre charité, & que Vous ne pouvez me refufer, puifque

que

j'en ai un veritable befoin, & fuis avec une eftime & une fin cerité parfaite, &c.

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