penetré de la plus vive douleur ; je paffai la nuit en defefperé, & j'appris tout à propos le lendemain, que vous aviez deffein d'envoïer faire part au Roi du mariage de Monfieur de Vergi & de la Princeffe votre niece; cette occafion me parut favorable au deffein que j'avois de m'éloigner. Je preffai avec tant d'ardeur mon pere d'obtenir de vous cette Commiffion, qu'il confentit à ma priere la trouvant conforme à fes defirs par l'honneur qu'elle lui pro Curoit. Vous eutes la bonté de lui accorder fa demande, & je me préparai à le fuivre, bien moins par la curiofité de voir la plus Augufte Cour de l'Europe, que pour n'être point témoin du bonheur de mon Rival, dont peu de jours après mon départ, les vœux fu rent comblés par fon mariage. Comme Vaudray alloit continuer fon Histoire, & que le Duc paroiffoit prendre plaifir au récit d'un secret si intereffant, le bruit de la Chaffe fe fit entendre, & bientôt après le Sanglier paffa près d'eux; le Duc animé par cette vûë fauta fur fon cheval, & courut après le monftrueux animal, fuivi de Vaudray. Il eut la gloire de le tuer luimême à coups de..... Toutes les Dames accompagnées de leurs Chevaliers arriverent en ce lieu, & feliciterent le Duc fur fon adreffe & fur fa force. Ce bon Prince répondit galament à leurs louanges, & comme le récit de Vaudray, & la mort du fanglier avoient diffipé fa mauvaise humeur, il retourna à Dijon avec un enjoüement qui en communiqua communiqua à toute fa Cour. Il témoigna en particulier à Vaudray, l'extrême plaifir que fon difcours lui avoit fait, & l'impatience où il étoit d'en entendre la fuite. |