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remonter jufqu'au Regne de Philippe Augufte. Voilà, mon cher Lecteur, tous les éclairciffemens que j'ai cru neceffaires de vous donner: comme je n'ai pensé qu'à

moi en compofant ce petit

Ouvrage, je ne ferai guere

furpris fi vous n'en êtes pas

content; & quoique le Mi

fantrope nous affure que

dans les pieces d'efprit le tems ne fafle rien à l'affaire, avec fa permission, je fuis d'un 'avis different, car je fuis perfuadé qu'avec un peu plus de réflexion mon Livre eut été moins mauvais; ce qu'il y a de certain, c'est que

voilà la premiere fois que je

me mêle d'écrire, & je prie Dieu de tout mon cœur de môter à jamais l'envie de

recommencer.

LA

LA COMTESSE

DE

VERGI

NOUVELLE HISTORIQUE, Galante & Tragique.

PREMIERE PARTIE.

AMAIS la France

n'avoit été menacée d'une plus prochaine

ruine que fous le Re

gne de Philippe Augufte, les plus redoutables Puiffances de l'Eu

rope fembloient par une confpi

A

ration generale avoir formé le deffein de détrôner ce Prince & de démembrer laMonarchieFrançoise.

Jean Sans terre Roy d'Angleterre implacable ennemi de cette Couronne en avoit éprouvé tant de fois la puiffance, que fe trouvant trop foible pour la détruire, il employa avec fuccès fon adréffe & fes foins pour attirer dans fon parti des forces capables de foutenir & d'executer fes projets ambitieux.

L'Empereur Othon à qui Philippe Augufte avoit donné des fujets de plaintes confiderables, faifit avec empreffement l'occafion que l'Anglois lui offroit de s'en venger.

Ce Prince étoit fils d'une des foeurs du Roy d'Angleterre & d'Henri le Lion Duc de Saxe. II

avoit eu pour competiteur à l'Empire Philippe frere de l'Empereur Henry, leurs prétentions avoient divifés les Electeurs; les uns avoient fuivi fon parti, & les autres s'étoient jettés dans les interêts contraires que Philippe Augufte avoit appuïés de fes forces & de fon argent.

Othon avoit renfermé dans fon cœur le reffentiment qu'il avoit conçu de cette injure; il ne fongea à s'en venger qu'aprés que fon concurrent à l'Empire eut été lâchement afsassiné.

L'occafion lui parut d'autant plus favorable, que la France avoit dans fon fein des ennemis capábles de la déchirer & de lui ouvrir un facile paffage jufqu'auTrône du Roy.

Ferrand Comte de Flandres, Renaud Comte de Boulogne s'é

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