페이지 이미지
PDF
ePub

les groupes d'après ces bruits il serait compromis dans les massacres de la Bulgarie. On adhère au vou de l'honorable Commissaire de Russie. M. Basily propose de faire comparaître les réfugiés par groupes, composés d'individus habitant le même village aux environs de Xanthi. La majorité de la Commission repousse ce mode de procédure. Sur la proposition de M. Graziani tous les groupes se composeront des délégués des villages du même caza ou du district d'origine des émigrés.

Le Caïmacam s'est alors chargé de l'exécution de ce désir.

M. Basily voudrait aussi interroger les différents groupes qui comparaîtront successivement devant la Commission, non, comme il en a été question la veille, en écoutant celui que ces groupes auraient désigné pourêtre leur interprète, mais en laissant à la Commission le soin de choisir elle-même cet interprète. La majorité étant contraire à cet avis, l'unanimité se range au mode proposé par le Président et d'après lequel, après avoir entendu les délégués des groupes, il sera loisible à chacun des Commissaires d'interpeller tout individu qu'il lui plaira parmi les réfugiés présents ou non présents à la séance.

Les délégués de Tatar-Bazardjik et des environs sont introduits au nombre de neuf.

Aali, de Tatar-Bazardjik, dépose que les émigrés de son village sont arrivés, il y a sept mois, parce que, par suite de la guerre existant entre les Gouvernements le mal que l'on faisait au Musulmans les obligeait à prendre la fuite: il a vu lui-même cinquante individus avec des chapeaux que les Russes leur avaient mis sur la tête, egorgés par ces derniers. Soixante personnes de son village, hommes, femmes, et enfants ont passé à Sumour-Aba (bas du village). Ceci avait lieu lorsqu'ils avaient déjà rendu leurs armes aux Bulgares qui leur avaient dit: "Remettez-nous vos armes, nous sommes vos frères et nous vous sauverons.' Aali ne peut dire les noms des victimes. Il était palfrenier de l'armée, il a fui avec un cheval qu'il avait à sa disposition. Tous ceux qui ont quitté le pays sont Musulmans ou Bohémiens.

[ocr errors]

Aali Belivan de Bazardjik, interrogé à son tour, répond qu'en voyant l'ennemi il mit ses bagages sur un chariot et sur un autre sa famille, composée de deux fils, deux filles, et six collatéraux; mais il fut obligé de laisser ses bagages à Yeni Mahalé, devant l'attaque des soldats Russes, cavaliers et fantassins; garotté, on lui avait pris les 56 piastres qu'il avait sur lui, lorsque survint un cavalier Russe qui voulut également de l'argent, et comme il n'en pouvait donner, ce cavalier lui asséna un coup de sabre dont il porte au cou la profonde cicatrice; tombé sans connaissance sur le sol couvert, de neige, il ne revint à lui que dans la nuit; et ne retrouvant aucun membre de sa famille, il se traîna vers une montagne où il fut recueilli par d'autres émigrés, qui le secoururent et avec lesquels il vint jusqu'à Ghumuldjina.

Tous les habitants de son village ont fui; ce village se composait de 7,000 à 8,000 maisons; la population Musulmane y était en majorité.

Ils ont appris, depuis lors, que dans leurs localités les Musulmans sont l'objet de vexations constantes et qu'ils ne peuvent sortir de chez eux. A Philippopoli, par exemple, on s'est servi des Musulmans pour enlever les pierres de tombeaux d'un cimetière dont on veut faire un jardin public. C'est sa mère, revenue du pays, il y a quelques semaines, qui a rapporté ces details.

Ils ne veulent retourner dans leurs foyers qu'autant qu'il y aura une autorité Turque.

Tous ont des propriétés; ils ont le plus grand désir de revoir leurs familles et le biens, mais ils ont peur.

Ils ont reçu des secours du Gouvernement Turc et d'une compagnie Anglaise. Ils souffrent cependant beaucoup, car les célibataires qui ne reçoivent pas de secours ne peuvent pas toujours trouver de l'ouvrage.

Quoique peu éprouvés par les maladies, ils ont des fièvres intermittentes, quelquesuns ont les pieds enflés, mais aucun n'a la petite vérole, ni aucune maladie contagieuse. Le Gouvernement leur donne un médecin.

Ils estiment que depuis la sortie de leur village, la population s'est repartie dans les proportions suivantes: un quart est rentré, un quart est mort, la moitié reste; il ne peuvent rien dire sur tous ceux qui ne sont avec eux. De toutes les familles qu'ils connaissent, il n'en est pas une qui ne compte de nombreux décès; ce ne sont que veufs, veuves ou orphelins.

Sur une question posée par le Président de la Commission, ils répondent qu'ils n'ont point reçu l'ordre de tout brûler comme on l'a prétendu. Son Excellence Naschid Pacha indique à ces réfugiés le but de la Commission Européenne du Rhodope et les engage à la confiance et à la patience, jusqu'au moment ou il sera possible de les rapatrier. Les réfugiés se retirent et Naschid Pacha demande qu'on ne se borne pas à écouter

un réfugié sur cent: la Commission décide qu'elle ne ferait d'exception à cette règle que pour recevoir des détails graves et intéressants.

La séance est suspendue et reprise à 2 heures.

A la reprise de la séance, les délégués du district de Philippopoli sont introduits. Treize paysans se présentent: Abdullah, le même que M. Basily mit en suspicion le matin, parle au nom de ce groupe; ils ont quitté leur village au moment où l'armée Russe s'emparait de Philippopoli. Pour lui, Abdullah, il portait des provisions à Schipka et était obligé de passer par Carlova et Muderisly. Il vit quatre-vingttrois personnes attachées et décapitées dans le village. A Muderisly une vingtaine de paysans ont été tués par les soldats Russes qui, en outre, y ont enlevé sept jeunes filles. "Voilà pourquoi, dit-il, nous avons quitté notre village." Tous les délégués confirment ces allégations et ont eu les mêmes motifs pour fuir. Ils se sont dirigés vers Harmanli, où ils se sont livrés aux autorités, lorsque les troupes Russes y arrivèrent. Sous les yeux même d'Abdullah, les Russes ont tué son gendre et un de ses compagnons nommé Eddém. Transportés à Harmanli ils y ont été enfermés dans une maison, mais la nuit un Bulgare leur ouvrit la porte et ils s'échappèrent. Ils ont fui du côté des montagnes; un mois après ils ont expédié huit personnes pour savoir ce qu'étaient devenues leurs propriétés; de ces huit, quatre ont été tuées, deux sont revenues, sans avoir pu pénétrer jusqu'au village. En effet, arrivées à Pachakeuï, elles furent escortées par deux soldats Russes, sur l'ordre d'un papa qui se disait officier Russe, et chemin faisant quatre furent tuées, les autres s'échappèrent.

En ce qui concerne les secours, les décès, les maladies, ils répondent dans le même sens que le groupe précédent.

Ils ont su depuis que leurs villages étaient incendiés et détruits. Il y a quarantecinq jours environ onze villages ont été brûlés par les Russes; un des délégués en fournit la liste:-ce sont Seflitchto, Bourgas, Ustritcha, Drenova, Zanavitcho, Croushova, Stretro, Voclich, Borova, Yoskeopra, Krakes. Mais jamais ils n'ont reçu l'ordre de les brûler eux-mêmes. Ils ont vu les Russes tuant, pillant, violant les femmes, les menaçant. Abdullah est parti avec quinze personnes de sa famille; trois seulement sont parvenues à se sauver; il a transporté ses deux petites filles sur son dos.

Tant que l'état de choses sera le même, ils ne veulent pas retourner, malgré leur désir de revoir leur foyers, ils ne rentreront qu'avec les autorités Turques. "Comment voulez-vous que nous rentrions" ajoute l'un d'eux, "quand nous avons vu plus de 2,000 enfants entassés dans la rivière du village d'Harmanli ?"

Le nommé Aali déclare qu'une partie de ces enfants ont été jetés par leurs mères elle-mêmes, fuyant devant l'ennemi. Hassan ajoute que s'étant dirigés, au nombre de 50,000 à 60,000 vers Harmanli avec 30,000 à 40,000 chariots, les femmes marchant en avant, les hommes en arrière pour les protéger, ils furent attaqués par les troupes Russes qu'ils obligèrent tout d'abord à reculer et l'espoir revint de pouvoir opérer une retraite sans obstacle; mais le lendemain les Russes ayant été renforcés, la lutte recommença avec du canon, et comme les boulets atteignaient les chariots où se trouvaient les femmes et les enfants, chacun prit la fuite, car tout espoir était perdu. C'est alors que les femmes ont abandonné les enfants dans la rivière; le chiffre de 2,000 lui semble vrai.

Les vieillards restés dans les chariots furent massacrés par les Russes.

Mr. Fawcett demande qu'on interroge Abdullah sur l'accusation à laquelle M. Basily a fait allusion le matin. Abdullah proteste en déclarant que les Bulgares eux-mêmes l'ont engagés à demeurer parmi eux en l'assurant qu'ils le protégeraient. Tous les délégués du caza attestent que jamais cet homme n'a commis le moindre méfait et qu'il était Hanédan du village. Avant de les congédier Riza Bey adresse aux délégués les mêmes paroles que Naschid Pacha à fait entendre le matin aux délégués de Bazardjik.

Hadji Achmet, de Philippopoli vient ensuite affirmer qu'il a vu lui-même brûler il y a une quarantaine de jours, les onze villages nommés plus haut; il était à Zanavitcho.

Mehemed Aali, de Stanimaka, fait la même déposition; il était à Drenova au moment de la destruction.

Hadji Ahmet déclare que le village où il se trouvait était défendu par 150 personnes; un parlementaire Russe s'adressa à un certain Parascolo pour leur enjoindre de se rendre; ils réfusèrent, alléguant qu'ils protégeaient leurs femmes et leurs enfants. Le lendemain les Russes avec deux canons ouvrirent le feu, brûlèrent le village, et les obligérent à prendre la fuite.

Aali ajoute à son tour qu'il y a cinq mois et demi on vint leur dire de la part des Russes et des Bulgares qu'ils pouvaient rentrer chez eux sans avoir rien à craindre;

huit familles se décidèrent alors à suivre ce conseil et partirent avec des bestiaux ; arrivées à Beulmedjé l'armée Russe les arrêta; on sépara les hommes des femmes, huit hommes furent tués, le neuvième s'enfuit blessé d'une balle à l'épaule; les femmes furent enfermées, mais sauvées par le concours d'un Bulgare; de ces femmes deux sont mortes de fatigue; deux sont ici; on ignore où sont les autres.

La Commission décide d'appeler les deux femmes qui sont ici pour contrôler les assertions d'Aali.

Entre un trosième paysan suivi de plusieurs autres émigrés pour confirmer le fait de la destruction des villages. L'un d'eux s'exprime ainsi :—

Il y a quarante-cinq jours les forces Russes canonaient Drenova; toute la population a fui vers Locovitcha. On lui a raconté qu'a Drenova il n'était resté qu'un vieillard, sa femme et deux filles; les cadavres des deux vieillards ont été retrouvés; on ne sait où sont les filles; ses compagnons attestent qu'ils ont retrouvé eux-mêmes les cadavres et qu'ils les ont enterrés.

Il y à 60 jours, raconte un certain Hadji Moustafa, de Sténérisola, une lettre parvint aux émigrés disant que Ismaïl Aga, militaire Turc, accompagné de quinze Russes, devait se rendre à

Ici se produit un incident. M. Basily objecte que la Commission, à son avis, est sortie à plusieurs reprises des limites de sa mission. On fait évacuer la salle et M. Basily demande qu'on s'en tienne à des indications générales sans précision de faits, autrement il serait obligé de quitter la Commission et de retourner à Constantinople.

La discussion s'engage et plusieurs membres, en se basant sur le texte même des instructions données aux Commissaires, répliquent à M. Basily que la Commission s'est toujours bornée à suivre ses instructions, que le cas dont il s'agit est prévu et défini, puisque la Commission doit s'enquérir tant des motifs qui ont déterminé les émigrés à quitter leurs foyers que de ceux qu'ils allèguent pour ne pas y retourner.

En vue des lenteurs d'une discussion qui obligerait les émigrés venus des villages voisins à retourner sans avoir été entendus, le Président propose de passer outre pour aujourd'hui, en continuant l'enquête dans des termes qui donneront, dans une certaine mesure, satisfaction à M. Basily, mais en réservant la question entière, jusqu'à la lecture du procès-verbal de la séance, à l'occasion duquel le débat pourra revenir et se résoudre.

La proposition est acceptée et le Pacha fait entrer les délégués d'Eski-Zagra, Tcherpan et environs.

Leur délégué déclare qu'ils ont quitté leurs foyers vers la Noël des Bulgares; il n'a vu aucun massacre. Tous les émigrés de ces villages sont Musulmans.

Vers Eski Aslems et Harmanli ils ont rencontré des troupes Russes qui les ont attaqués avec du canon. Ils n'ont depuis aucune nouvelle de leur village. Sur 120 maisons qui le composent, seize familles sont ici; on ne sait où sont les autres.

Relativement aux secours et à la santé, ils répondent exactement comme les pré

cédents; depuis leur départ la mort a frappé beaucoup d'émigrés.

Ils ne veulent rentrer que si les Commissaires répondent de les protéger.

Un délégué d'Eski-Zagra ajoute qu'après les avoir désarmés, des individus portant l'uniforme Russe les ont pillés et en ont tué beaucoup; le village est brûlé; il n'en reste plus rien.

66

Hadji Aali, de Kyzanlik, raconte que les Bulgares sont entrés chez lui; sa femme et ses cinq enfants ont été garottés. Alors un des Bulgares le fit approcher et lui dit: Appelez le Prophète pour sauver votre enfant." L'enfant était saisi, rapproché près de son père, sous les yeux duquel on le tuait. Cette scène se renouvela autant de fois qu'il y avait d'enfants. Ces délégués se retirent, après avoir entendu l'allocution du Pacha, les exhortant au courage et à la confiance.

Le groupe de Loftcha, d'Isladie, et de Statizza, est introduit.

Ils ont quitté leurs villages, il y a treize mois; plusieurs ont voulu rentrer, mais ils ont dû partir de nouveau parce qu'ils ne se croient pas en sûreté. L'un d'eux ajoute que les Russes ayant passé la Danube, ils ont voulu rester dans leur village, mais après l'occupation de Selvi, les Russes ayant pris seize habitants les plus riches du pays, ils les ont tués et ont confisqué leurs biens. Pouvaient-ils devant ces faits rester dans leurs foyers?

En ce qui concerne les secours et la santé, les réponses sont identiques à celles des groupes précédents.

Ils ne veulent pas rentrer dans leurs foyers parce que leurs femmes et leurs enfants ont été enlevés par l'ennemi; la moitié seulement de ceux qui ont quitté leurs villages sont arrivés ici, les autres sont morts en route, ou ont été ailleurs.

Un habitant d'Isladié dit qu'à sa connaissance sur une famille de neuf personnes, huit ont été tués par les Russes.

Le groupe de Plevna et des environs déclare que les Musulmans ont quitté ces lieux quarante jours après l'occupation de Tirnova par les Russes. L'un d'eux a vu soixante personnes tuées par les Russes dans un seul village à Dohislivá.

Un habitant d'Agatva, près de Tirnova, affirme que les Russes et les Bulgares réunis ont pris en ôtage quelques notables des plus riches; ils en ont tué deux, et ont confisqué leurs biens. Effrayés par ces faits, ils ont quitté leurs foyers, allant à la recherche de l'armée Turque.

Les secours leur sont distribués. Deux d'entre eux cependant déclarent qu'ils n'ont rien reçu; on constate que le premier est célibataire, et l'autre avoue qu'il n'a rien demandé.

Ils ne rentreront dans leurs foyers qu'avec les autorités Turques.

On fait entrer à la fois les groupes d'Orkhanié, Selvi, et Sophia.

Un délégué de Selvi dépose que lorsque les Russes s'emparèrent de la ville l'autorité les invita à rester tranquillement chez eux, où ils ne seraient point molestés. On leur fit déposer les armes, qui furent remises aux Bulgares. Sur ce, on s'empara de leur bestiaux, plus tard les Russes arrachèrent de la tête des femmes les pièces de monnaie dont elles forment leurs coiffures, et, plus tard encore, tout ce qu'ils possédaient. Plusieurs Musulmans ont été garottés, livrés aux Bulgares, et on ignore ce qu'ils sont devenus.

Plus tard encore, les Bulgares ont entouré le village. Six personnes se sont réfugiées dans la mosquée; on les y a égorgées. Voilà pourquoi ils ont fui.

Ils ne retourneront pas sans être garantis contre le retour de ces cruautés. Santé et secours comme les précédents.

Le groupe de Sofia ne donne aucun détail; les habitants ont fui sous l'effet de la panique.

De Samakoff les émigrés ont fui au commencement de Chawal pour sauver leur vie. Arrivés à Sarambey ils ont été rejoints par les troupes Russes, qui leur ont pris tout ce qu'ils avaient, et ont emmené les jeunes femmes. On ignore depuis ce qu'elles sont devenues.

Conduits à Tatar-Bazardjik, on prit les plus jeunes. Une quinzaine de vieillards, laissés à Samakoff, ont été tués. De Cheitankeui, jusqu'à Tchalak, les Russes et les Bulgares en ont massacré plus de 200.

Le déposant ajoute, "Je ne les ai pas vus de mes yeux, mais voici mes compagnons, qui l'affirmeront." Plusieurs émigrés affirment en effet avoir été témoins de ces

cruautés.

Ils se sont dirigés vers Stanimaka, et comme l'armée Russe venait de Haskeui ils tournèrent vers Métarli; là des hommes portant chapeau les ont dépouillés.

Ils sont secourus, et assez bien portant. Il y a eu beaucoup de malades, mais ils sont mieux.

Ils veulent retourner chez eux pour revoir leurs mères, mais ils ne le feront qu'avec le retour des autorités Turques.

On fait entrer les deux femmes que la Commission a mandées dovant elle; l'une s'appelle Redezé Sedia, et l'autre Aiché.

Elles confirment les dires des déposants en ajoutant qu'elles ont été violées par sept soldats Russes. En donnant des détails navrants, elles se retirent réclamant qu'on venge leur honneur-" plutôt que de nous donner du pain, donnez-nous du poison."

Tous les groupes ayant été interrogés, le Président propose de régler le travail du lendemain. A son avis, il serait bon de visiter quelques-uns des villages où sont les réfugiés, afin de se rendre compte de la manière dont ils y vont. Pour hâter cet examen, les Commissaires pourraient se diviser en deux groupes, qui se dirigeraient l'un à droite, et l'autre à gauche, de Xanthi. Ces propositions sont acceptées sans réticence.

MM. Fawcett, Raab, et Graziani partiront à cheval dans la montagne. MM. Basily, Müller, et Riza Bey suivront en voiture la route carrossable. M. Challet s'occupera pendant ce temps du procès-verbal de cette longue séance d'aujourd'hui.

Tout est adopté à l'unanimité. La Commission se réunira au conak le lendemain 26, à midi.

(Suivent les signatures des Membres de la Commission, celle de M. Basily étant accompagnée de la réticence suivante:-"En protestant contre les procédés de la Commission.")

(Translation.)

ON Tuesday, the 25th July, 1878, the European Commission of the Rhodope met at the Konak of Xanthi at 9:30 A.M. All the members were present.

The procès-verbal of the sitting of yesterday is read and adopted. The lists requested from the local authorities are produced by the Kaïmakam. They indicate the villages of the Caza of Xanthi, in which there are refugees at the present moment, and they also show that the number of refugees who have received relief amounts to 7,500.

At this juncture, upon the invitation of Naschid Pasha, a certain Abdullah enters, a native of Satouréné (a village situated two hours distance from Philippopolis), who had already appeared on the arrival of the Commission at Xanthi.

M. Basily urges that the entry of this individual should be recorded in the procèsverbal, and desires that he may not be entrusted with the arrangement of the groups, on account of the reports which are current in regard to him. According to these reports, he is understood to have been compromised in the massacres in Bulgaria. The wish expressed by the honourable Commissioner of Russia is agreed to. M. Basily proposes that the refugees shall be made to appear in groups composed of individuals inhabiting the same village in the neighbourhood of Xanthi. The majority of the Commission reject this mode of procedure. On the proposition of M. Graziani, the groups are severally to be composed of delegates from the villages of the same caza, or from the district from whence the refugees come.

The Kaïmakam thereupon undertakes the duty of carrying this arrangement into execution. M. Basily would further wish that the different groups who shall appear successively before the Commission should be interrogated, not, as proposed last evening, by hearing the person whom each group may have designated as its spokesman, but by leaving to the Commission itself the choice of the spokesman. The majority being against this proposal, the method proposed by the President is carried unanimously; according to which, after having heard the spokesman of each group, each Commissioner shall be at liberty to interrogate any individual he may think fit amongst the refugees present or not present at the sitting.

The delegates of Tatar-Bazardjik and of the environs are introduced, nine in number.

Aali, of Tatar-Bazardjik, states that the refugees from his village arrived seven months ago, because, in consequence of the war between the two Governments, the injury which was inflicted on the Mussulmans obliged them to take to flight; he had himself seen fifty persons with hats which the Russians had put on their heads massacred by these latter. Sixty persons of his village, men, women, and children, were put to the sword at Sumour-Aba, (below the village). This took place when they had already given up their arms to the Bulgarians, who had said to them, "Give up to us your arms; we are your brothers, and will save you." Aali cannot state the names of the victims. He was a groom in the army, and escaped with a horse which was at his disposal. All those who left the country were either Mussulmans or gipsies.

Aali Belivan, of Bazardjik, interrogated in his turn, answers that, on seeing the enemy, he put his effects on one cart, and on another his family, consisting of two sons, two daughters, and six relatives; but was obliged to leave his effects at Yeni Mahalé, in consequence of an attack by Russian soldiers, both horse and foot; they bound him, and took from him 56 piastres which he had with him, when a Russian trooper came up and also required money; and as he could not give him any, this trooper gave him a cut with a sabre, of which a deep scar remains on his neck. He fell senseless on the ground, which was covered with snow, did not regain consciousness until night, and not finding any of his family, he crawled towards a mountain, where he was picked up by other refugees, who succoured him, and with whom he went as far as Gumuldjina.

All the inhabitants of his village have fled; this village consisted of 7,000 to 8,000 houses; the majority of the population was Mussulman.

They have heard since then that, in their districts, the Mussulmans are exposed to constant annoyance, and that they cannot venture out of their houses. At Philippopolis, for example, the Mussulmans were employed to take away the stones of the tombs from a cemetery, of which it is desired to make a public garden. It was his mother, who had come from that part a few weeks ago, who brought these details.

They will not return to their homes until there shall be some Turkish authority. All have property, and they have the greatest desire to see once more their families and effects, but they are afraid.

They have received assistance from the Turkish Government, and from an English

« 이전계속 »