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Quel charme me retient? Fuyons. Quoi! je ne puis?
Ah! fuyons, je sens trop le péril où je suis.
Mais, hélas ! qu'ai-je fait ?

'SCENE III.

DIANE, ENDIMION.

ENDIMI O N qui se réveille.

QUE

UE voi-je ? quoi! Déesse,

Vous venez pour punir un amour qui vous blesse ?

Ah! mon trépas étoit certain;

Il alloit vous venger de ma coupable audace :
Mais je tiendrai pour une grace

Que de si justes coups partent de votre main.

DIANE.

Comment, dans mes regards, voyez-vous de la haine ?

ENDIMION.

Contentez le courroux qui vous guide en ces lieux.

DIANE.

Ne me pouvois-je pas venger du haut des cieux ?
ENDIMION.

Par ce discours obscur vous redoublez ma peine;
Je ne veux que mourir et mourir à vos yeux.

DIANE.

Il faut, il faut enfin cesser d'être incertaine.

Apprenez votre sort, je ne puis plus cacher
Que mon superbe cœur soupire ;

Vos vertus m'avoient su toucher,
Votre respect me contraint à le dire.

ENDIM I O N.

Qu'ai-je entendu ? Non, non, mes sens sont abusés,
Et ce songe va disparoître.

DIANE.

Quoi! mon amour me fait-il méconnoître
Par vous-même qui le causez?

ENDIMI ON.

Déesse, est-il donc vrai ? quelle ardeur!... quel hommage!...
Tout mon cœur... de mon trouble entendez le langage;
Je ne suis pas digne d'un sort si doux :

Si je n'en meurs à vos genoux.

Pardonnez aux soupirs qu'un berger vous adresse ;
Du moins je ne sens point mon cœur se partager :
Ce sont vos charmes seuls qui savent m'engager ;
Je ne vois point que vous êtes déesse.

DIANE.

A toutes vos vertus j'ai donné ma tendresse,
Je ne vois point que vous êtes berger.

ENDIMI O N.

Ce sont vos charmes seuls qui savent m'engager.

DIANE.

A toutes vos vertus j'ai donné ma tendresse.

ENDIMI O N.

Je ne vois point que vous êtes déesse.

DIANE.

Je ne vois point que vous êtes berger.

Mon cœur se croyoit invincible,

Mais vous l'avez désarmé.

ENDIMION.

Sans vous j'étois insensible,

Sans vous je n'eusse point aimé.

DIANE E T ENDIM I O N.

Mon cœur se croyoit invincible,

Mais vous l'avez désarmé.

Sans vous j'étois insensible,

Sans vous je n'eusse point aimé.

DIANE.

Vous qui fûtes jadis transformés en étoiles,
Dérobez-vous des cieux;

Des

nuages obscurs vous prêteront leurs voiles ;
Descendez en ces lieux,

SCENE IV.

DIANE, ENDIMION,

tous ceux qui

ont été changés en étoiles, CASTOR et POLLUX, PERSÉE, ANDROMÈDE, ORION, ÉRIGONE, &c.

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Quelle surprise! ô ciel! Diane est moins sévère !
Diane a de l'amour ressenti les attraits!

DIANE.

Endimion a su me plaire,

Cachez au monde entier l'aveu que je vous fais. Cachez sous vos voiles épais

Un important mystère.

CHŒUR.

Quelle surprise! ô ciel! Diane est moins sévère ! Diane a de l'amour ressenti les attraits !

DIANE.

Pour venir désormais

Dans ce lieu solitaire,

L'ombre me sera nécessaire.

Seuls vous serez témoins de mes vœux satisfaits. Dans tout l'empire de Cythère

On ne vous révéla jamais

Une secrette ardeur que vous deviez mieax taire.

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Cachons sous nos voiles épais

Un important mystère ;

De ces tendres amours favorisons la paix.

Non, non, il ne faut pas que le jour les éclaire, Cachons sous nos voiles épais

Un important mystère.

(Danses, &c. ).

LETTRES

A L'IMITATION

DES HÉROÏDES D'OVIDE.

DIBUTADIS A POLEMON.

(On dit que Dibutade de Sicyone inventa la sculpture. Un soir sa fille traça sur une muraille les extrémités de l'ombre de son amant, qui se formoit à la lumière d'une lampe, et cela donna à Dibutade la première idée de tailler une pierre en homme. Je suppose que cette fille ayant vu une belle statue de la façon de son père, écrit à son amant. Les noms de Dibutadis et de Polemon sont feints ).

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UNE
NE nouvelle joie et que je veux t'écrire,
Tient mon esprit tout occupé.

Mon père m'a fait voir un marbre qui respire,
Du moins si l'œil n'est pas trompé.

Qui ne s'étonneroit que la pierre ait su prendre
La mollesse même des chairs

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Et ce je ne sais quoi de vivant et de tendre
Qui forme les traits et les airs ?

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