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Quand LOUIS affrontant vos feux et vos machines;
De vos murs abattus entasse les ruines,

Que rien ne se dérobe à son juste courroux
Peut-être n'est-il pas plus à craindre pour vous,
Que quand avec les soins de l'amour paternelle
Il s'attache à former son fils sur son modèle.
Dans ce présent qu'il fait à ses peuples charmés,
Combien d'autres présens se trouvent renfermés!
Il nous donne en lui seul des victoires certaines
Il nous donne l'Ibère accablé de nos chaînes.
Combien, heureux François, devez-vous à LOUIS,
Pour toutes les vertus dont il orne ce fils!

Mais s'il falloit encor qu'à ces vertus guerrières,
Les Muses, les beaux-arts prêtassent leurs lumières,
Combien lui devez-vous pour le grand Montausier
Qu'à ce noble travail il daigne associer!

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Il est cent et cent rois, dont peut-être l'histoire
Dans la foule des rois cacheroit la mémoire
Si de leurs successeurs l'indigne lâcheté
Ne leur donnoit l'éclat qu'ils n'ont pas mérité;
Princes de qui les noms avec gloire survivent,
Parce qu'on les compare avec ceux qui les suivent.
Quelquefois même un roi qui ne se répond pas
Que d'assez longs regrets honorent son trépas,
Par un tour politique en secret se ménage
D'un indigne héritier le honteux avantage.
Tibère dut l'empire à ses heureux défauts;
Auguste eût pu d'ailleurs craindre peu de rivaux:
Mais enfin aux Romains sa verta fut plus chère,
Quand elle eut le secours des vices de Tibère.
Tu dédaignes, LOUIS, ces maximes d'état ;

Tu veux qu'un successeur augmente ton éclat :

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Mais loin qu'à ses dépens ton grand nom se soutienne,
Tu veux que par sa gloire il augmente la tienne.
Animé de ton sang, formé par tes leçons,
De disciples et de fils réunissant les noms,
Quelles hautes vertus peut-il faire paroître,
Qu'il n'hérite d'un père, ou n'apprenne d'un maître ?
Les peuples compteront au rang de tes bienfaits
Le bonheur dont sa main comblera leurs souhaits:
Et par son bras vainqueur nos ennemis en fuite,
N'imputeront qu'à toi leur puissance détruite.
Déja tous nos François, spectateurs de tes soins,
Dans ces voix d'allégresse à l'envie se sont joints.
Notre jeune Dauphin de beaux desirs s'enflame :
LOUIS par ces leçons lui transmet sa grande ame;
Il attend qu'il le suive un jour d'un pas égal,
Et dans son propre fils se promet un rival.

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Le prix fut remporté par M. DE LA MONNOYE

POEM

E

Présenté pour le prix de l'Académie françoise de

1687.

Le soin que le Roi prend de l'éducation de la noblesse dans ses places et dans Saint-Cyr.

NOBLESSE, heureux hasard, digne de nos hommages,
Toi qui par un beau titre ornes les grands courages,
Toi qui leur prescrivant de glorieuses loix,
Sur eux à la vertu donnes de nouveaux droits,
Malgré ton juste orgueil et tes fières promesses,
Hélas! que deviens-tu sans l'appui des richesses?

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Indispensable appui pour tes plus beaux desseins,
Nécessité fatale et honteuse aux humains!

Souvent aux champs de Mars ceux que ta voix convie,
Cultivant des sillons, seul espoir de leur vie,
Sous de rustiques toits inconnus et cachés,
A des emplois trop vils sans relâche attachés,
Passent des jours sans gloire ; et dans ces soins champêtres,
Ce sang si généreux reçu de leurs ancêtres,
S'avilit jusqu'au point qu'il ne regrette pas

Les lauriers dont LOUIS couronne ses soldats.
Plus tristement encore un beau sang dégénère.
L'avourai-je en ces vers? ce sexe né pour plaire,
Et combattre toujours contre ce qui lui plaît,
Peut, dans de longs malheurs, oublier ce qu'il est.
Il n'apprend point assez à repousser les armes
Des ennemis flatteurs qu'il se fait par ses charmes.
Et n'est-ce pas un piége alors pour la beauté,
Qu'un rayon de fortune à ses yeux présenté?
Ah! faut-il que l'Amour, dont la force est si grande
Pour séduire les cœurs jusqu'à cet art descende?
Mais c'est LOUIS qui règne; il ne s'occupe plus
Qu'à fixer parmi nous l'empire des vertus.

Le sort leur livre en vain des attaques cruelles,
Ce héros s'est chargé de le vaincre pour elles.

O vous,
dans vos tombeaux, qui vous intéressez
A l'honneur des neveux que vous avez laissés,
Sur la foi de LOUIS vous ne devez plus craindre
Que de vos noms par eux l'éclat vienne à s'éteindre.
Ce Roi devient leur père; il en sont adoptés,
Dès que par leurs malheurs ils lui sont présentés:
Il fait valoir leur sang, et dans leur impuissance,
LOUIS remplit en eux leur illustre naissance.

Quel essaim de jeunesse excité par ses soins,
Délivré désormais des indignes besoins,

Vole ou s'apprend sous lui l'art qui mène à la gloire,
Lieux consacrés à Mars, écoles de victoire,
Terreur de nos voisins, à qui s'offrent de près
De leurs futurs vainqueurs les menaçans progrès!
Tous ces jeunes guerriers instruits de ce qu'ils doivent
Au bras qui les soutient, au secours qu'ils reçoivent
Fiers de porter le nom d'élèves d'un héros,
Brûlent de quitter l'ombre et le sein du repos,
De ses nobles leçons qu'il leur demande compte
Que sa justice exige une vengeance prompte,
Ils partent, et soudain mille périls bravés,
Vont montrer sous quel maître il furent élevés,
Et par leurs vifs efforts, des provinces nouvelles
Vont payer, s'il se peut, ses bontés paternelles.

Mais des mêmes bontés, il offre encore à nous
De plus charmans effets, des ouvrages plus doux,
Dans les murs de Saint-Cyr, asyle solitaire,
LOUIS montre encor plus le tendre cœur d'un père.
Là, dans un plein repos, au milieu des bienfaits,
Que sa puissante main y répand pour jamais,
On voit couler les jours d'une troupe nombreuse
Que formèrent les cieux aimable et malheureuse,
Et pour qui leurs faveurs et leurs dons les plus beaux
Etoient peut-être encore une source de maux.
Là, d'un trop doux péril une entière ignorance,
Permet que la beauté règne avec l'innocence :
Difficile union, mais qu'on doit au pouvoir
Du modèle fameux qui souvent s'y fait voir!
La vertu, sous le nom d'une illustre héroïne
Descend dans ce séjour, y préside, y domine,

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Telle que l'on a dit que ses charmes puissang
Des mortels étonnés auroient tous les encens;
Attireroient les vœux des cœurs les moins sensibles;
Si ces charmes jamais pouvoient être visibles.
Heureux qui de l'hymen prêt à suivre les loix,
D'une épouse en ces lieux viendra faire le choix !
Que sa noble douceur, sa conduite fidelle,
Que tout rendra Saint-Cyr recommandable en eile!
Mais plus louable encor celle qui dans ces murs
Se vouera toute entière à des devoirs plus purs!

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Ainsi s'étend à tout l'auguste intelligence
Qui veille sans relâche au bonheur de la France.
Le héros dont le bras ne cesse de tenir
Un foudre toujours prêt à soumettre ou punir,
Lui qui pour commander à l'Europe alarmée,
N'a qu'à laisser agir sa seule renommée,
Est le même héros qui sait former nos mœurs,
Par qui la piété règne dans tous les cœurs,
Par qui l'unique foi dompte l'hydre à cent têtes.
Nos plus divines loix, nos plus belles conquêtes,
Ont la même origine, et partent d'un seul Roi.
Siècles, à nos discours ajouterez-vous foi ?
Lorsque dans le passé notre histoire enfoncée,
Par un lointain confus sera presque effacée,
Peut-être les esprits faussement pénétrans
Feront-ils de LOUIS deux héros différens.

PRIERE POUR LE ROI.

IL
ne part qu'un souhait de tous les cœurs François ;
Seigneur, et chaque jour vos autels nous entendent
Pousser vers vous une commune voix.

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