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embarras qui naissent de l'imperfection de mon

idée.

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On prétend que les axiomes, c'est-à-dire, des propositions d'une vérité incontestable, et qui n'a pas besoin de preuves, sont des connoissances nées avec nous; par exemple, que le tout est plus grand que sa partie; que de grandeurs égales, si on ôte choses égales, les restes sont égaux, &c. Si c'étoit là, dit-on, des vérités connues par l'expérience, il les faudroit prouver comme on prouve des vérités d'expérience, en parcourant tous les cas particuliers. Il faudroit voir chaque tout et voir s'il est toujours plus grand que sa partie comme pour établir cet axiome d'expérience, que tous les hommes sont mortels, il a fallu en voir mourir une grande quantité.

Je réponds que ces deux axiomes: Le tout est plus grand que sa partie; &, Tous les hommes sont mortels, sont également des axiomes d'expérience, mais qu'ils n'ont pas également besoin d'être vérides expériences répétées.

fiés

par

Dans un certain ordre de choses, la nature se montre toute entière à nous et dans un autre elle ne se montre pas entière. Quand elle se montre toute entière à nous, la même nécessité qui rend la chose telle, devient pour nous aussi une nécessité absolue de la concevoir telle.

Quand la nature des choses ne se montre qu'en

partie, la nécessité qui les rend telles, ne se montre point du tout; car elle est indivisible.

Si je vois une pendule par dedans; je vois qu'il faut nécessairement qu'elle sonne, et je ne pourrois concevoir qu'elle ne sonnât

pas.

Si je ne la vois que par dehors, je vois bien qu'elle sonne toujours; mais je n'aurois pas beaucoup de peine à m'imaginer qu'elle pût ne pas

sonner.

Quand je vois une grandeur d'un pied, je vois toute la nature en tant qu'elle est simplement grandeur; et quand je vois qu'elle est plus grande qu'un pouce qui est sa partie, j'y vois une telle nécessité, qu'il ne m'est plus possible après cela d'imaginer quelque autre tout qui ne soit aussi plus grand que sa partie.

Mais quand je vois un homme qui meurt comme je ne connois point cette machine, ou plutôt cet assemblage infini de machines qui font le corps humain, je ne vois point la nécessité qui fait que tout cela se désassemble après un certain tems, et il ne me seroit pas impossible d'imaginer que le mouvement et l'union des par

ties ne finiroient point.

Ainsi, dans le premier exemple, j'ai vu la nature entière de la chose, la première fois que je l'ai vue; un seul cas m'a représenté tous les autres, et je n'ai pas besoin d'une seconde expérience

pour être convaincu qu'il en iroit toujours de même. Ensuite, comme cette idée, quoique prise dans l'expérience, s'est maintenue dans mon esprit par elle-même, et indépendamment du secours des expériences suivantes, j'ai cru que l'expérience ne me l'avoit jamais donnée; j'ai méconnu son origine, et me suis persuadé qu'elle étoit née avec moi. Voilà ce qu'on appelle les axiomes naturels.

Dans le second exemple, la répétition d'expériences qui a été nécessaire pour me persuader que tous les hommes sont mortels, m'a marqué continuellement et à diverses reprises d'où venoit cette idée, et m'a empêché de la prendre pour autre chose que pour un axiome d'expérience. Je ne vois point la nécessité qui fait que tous les hommes meurent; mais sans la voir, je suis obligé de la supposer, et j'en ai une entière certitude.

Toutes les idées viennent donc de l'expérience: mais il y en a que l'expérience peut abandonner, pour ainsi dire, dès qu'elle les a fait naître, et qui se soutiennent sans elle; d'autres qui ont longtems besoin de son secours.

ANALOGIE

de la Matiere et de l'Esprit.

FRAGMENT.

DIEU a fait la matière capable de mouvement;

de

de communiquer et de reprendre ce mouvement. ... Il a fait l'esprit capable de penser, de répétér et de comparer ses pensées.

Il a donné à la matière un mouvement général, qui est ensuite différemment modifié dans les parties de la matière, selon qu'elles se rencontrent.

Il a donné à l'esprit une pensée générale, qui est différemment modifiée par l'action particulière des objets sur l'esprit.

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Cette pensée générale est, je pense, je suis. De-là vient qu'en toute pensée il entre, je pense; jersuis

Dieu aldonné des loix au mouvement.

Il a donné des loix à la pensée.

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Je n'entends pas par loix de la pensée, des règles générales nées dans l'esprit, auxquelles il rapporte les choses pour juger si elles sont vraies ou non, telles que l'on conçoit communément les axiomesarb dan, neb si sup de myne 27. J'entends le1 mouvement! volontaire de l'esprit, par lequel il juge une chose vraie, sans savoir pourquoi il la juge vraie, de ea nor

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AUTRE FRAGMENT tom el mob:

SI on me dit: il y a trois gouttes d'eau dans cérvasep eniune heure i en sórt une goutte, il n'y rentre grient je conclurai donc ce vase sera épuisé encrrois heuresam aojuar sunet y

Tome V

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Cette opération de mon esprit suppose seulé→ ment que j'aie le pouvoir de tirer une conséquence, Elle ne suppose point que j'aie aucune vue de l'infini, ni que je sois capable d'en avoir.

P

Si on me dit en cent ans il sort de la mer une goutte d'eau plus qu'il n'y en entre, je conclurai: donc au bout d'un certain tems très-long la mer s'épuisera.

Cette application est essentiellement la même que la première; elle ne me coûte pas même davantage.

2

Elle ne regarde qu'une matière bornée; car le tems au bout duquel je conçois que la mer s'épuisera, est aussi bien un tems fini que les trois heures dans lesquelles le vase se vuide.

Je suis donc capable de tirer cette conclusion, sans qu'il soit besoin pour cela que je sois capable de porter ma vue dans l'infini.,lus

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Je suppose que je demeure dans les bornes d'esprit qui ont été précisément nécessaires pour tirer certe conclusion, cili upol mag Qu'on me dise maintenant il rentre toujours dans la mer autant d'eau précisément qu'il en sort; Je dis que que je pourrai conclure : donc la mer, ge s'épuisera jamais,Car il est impossible de voir que la mer s'épuisera, s'il y rentre moins qu'il n'en sort; et de ne pas voir qu'elle ne s'épuisera pas; s'il y rentre toujours autant qu'il en sorta Longo Nemol

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