Oeuvres de Fontenelle: des Académies Française, des Sciences, des Belles-lettres, de Londres, de Nancy, de Berlin et de Rome, 5±Ç

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Jean-François Bastien, 1790

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301 ÆäÀÌÁö - Ainsi cet homme qui a vécu depuis le commencement du monde jusqu'à présent, a eu son enfance, où il ne s'est occupé que des besoins les plus pressants de la vie; sa jeunesse, où il a assez bien réussi aux choses d'imagination, telles que la poésie et l'éloquence, et où même il a commencé à raisonner, mais avec moins de solidité que de feu. Il est maintenant dans l'âge de virilité, où il raisonne avec plus de force, et a plus de lumières que jamais...
294 ÆäÀÌÁö - Descartes, on raisonnait plus commodément; les siècles passés sont bien heureux de n'avoir pas eu cet homme-là. C'est lui, à ce qu'il me semble, qui a amené cette nouvelle méthode de raisonner, beaucoup plus estimable que sa philosophie même, dont une bonne partie se trouve fausse ou incertaine, selon les propres règles qu'il nous a apprises.
285 ÆäÀÌÁö - La nature a entre les mains une certaine pâte qui est toujours la même, qu'elle tourne et retourne sans cesse en. mille façons, et dont elle forme les hommes, les animaux , les plantes •, et certainement elle n'a point formé Platon, Démosthène ni Homère d'une argile plus fine ni mieux préparée que nos philosophes , nos orateurs et nos poetes d'aujourd'hui.
436 ÆäÀÌÁö - Ce n'est pas une science de s'être rempli la tête de toutes les extravagances des Phéniciens et des Grecs, mais c'en est une de savoir ce qui a conduit les Phéniciens et les Grecs à ces extravagances. Tous les hommes se ressemblent si fort, qu'il n'ya point de peuple dont les sottises ne nous doivent faire trembler.
421 ÆäÀÌÁö - ... fait merveilleux, comme si elle avait regret de laisser une belle chose imparfaite. De plus, on est flatté des sentiments de surprise et d'admiration que l'on cause à ses auditeurs ; et on est bien aise de les augmenter encore, parce qu'il semble qu'il en revient je ne sais quoi à notre vanité. Ces deux raisons, jointes ensemble, font que tel homme, qui n'a point...
355 ÆäÀÌÁö - On nous a si fort accoutumés pendant notre enfance aux fables des Grecs, que quand nous sommes en état de raisonner, nous ne nous avisons plus de les trouver aussi étonnantes qu'elles le sont. Mais si l'on vient à se défaire des yeux de l'habitude, il ne se peut qu'on ne soit épouvanté de voir toute l'ancienne histoire d'un peuple qui n'est qu'un amas de chimères, de rêveries et d'absurdités. Serait-il possible qu'on...
16 ÆäÀÌÁö - Je conçois donc que la poésie pastorale n'a pas de grands charmes, si elle est aussi grossière que le naturel et si elle ne roule précisément que sur les choses de la campagne. Entendre parler de brebis et de chèvres, des soins qu'il faut prendre de ces animaux, cela n'a rien par soi-même qui puisse plaire ; ce qui plaît, c'est l'idée de tranquillité attachée à la vie de ceux qui prennent soin des brebis et des chèvres.
33 ÆäÀÌÁö - Mais les passions qui éclairent à peu près tous les hommes de la même sorte ne les font pas tous parler les uns comme les autres. Ceux qui ont l'esprit plus fin , plus étendu , plus cultivé , en exprimant ce qu'ils sentent, y...
293 ÆäÀÌÁö - Mais la physique, la médecine, les mathématiques sont composées d'un nombre infini de vues, et dépendent de la justesse du raisonnement, qui se perfectionne avec une extrême lenteur, et se perfectionne toujours; il faut même souvent qu'elles soient aidées par des expériences que le hasard seul fait naître, et qu'il n'amène pas à point nommé. Il est évident que tout cela n'a point de fin, et que les derniers physiciens ou mathématiciens devront naturellement être les plus habiles.
375 ÆäÀÌÁö - Mais que ne peuvent point les esprits follement amoureux de l'antiquité? on va s'imaginer que sous ces fables sont cachés les secrets de la physique et de la morale. Eût-il été possible que les anciens eussent produit de telles rêveries sans y entendre quelque finesse? le nom des anciens impose...

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