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de ceux des Écrivains Eccléfiaftiques? Enfin, quand aucun de nos livres ne feroit authentique & d'une origine évidemment prouvée, les faits fur lesquels porte notre Religion n'en feroient pas moins démontrés, notre foi n'en feroit pas moins certaine. Voilà le principe qu'il ne faut jamais perdre de vue, qui fera encore confirmé dans la fuite (a).

CHAPITRE III.

&

Ya-t-il eu des informations chez les Juifs ou chez les Païens pour s'affurer de la vérité des miracles de Jefus-Christ? Ce que l'on en doit conclure. Si le plus grand nombre des Apôtres eft mort martyr?

§. I.

LA question que propose M. Freret, paroîtra extraordinaire à ceux qui fe fou viennent de ce que nous avons obfervé d'abord : que les miracles de Jesus-Chrift ont été publics, éclatans, fouvent réi

(a) Chap. 12, §. I.

térés fous les yeux d'un Nation entiere en présence même de fes plus grands ennemis, & des principaux d'entre les Juifs. A-t-on coutume d'exiger des informations juridiques, pour conftater les événemens qui fe font paffés au grand jour, à la vue de toute une Ville, de toute une Province? Lorfque des témoins oculaires les publient hautement, & que ceux qui ont intérêt de les contefter, gardent le filence, ces faits ne font-ils pas regardés comme indubitables ?

>>Si on en croit les Apologiftes Chrétiens, dit M. Freret, dès que les Apôtres prêcherent la Religion Chrétienne, »on les arrêta & on les mit à la torture, pour arracher d'eux, par la force des tourmens, la vérité de l'histoire de J. C. »Eufebe, & après lui, Pascal & Abadie, mont beaucoup fait valoir cet argument. .... Ce raifonnement feroit très-fort, s'il n'étoit pas fondé fur une fuppofition directement contraire à l'Hiftoire. On ne voit rien dans les Actes des Apôtres qui ait rapport à ces prétendus examens des miracles de Jefus-Chrift. Nous by voyons feulement que les premiers »Chrétiens étoient regardés avec horreur, parce qu'ils donnoient atteinte à

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»l'ancienne Religion, & que les nou »veautés qu'ils prêchoient, caufoient de grands troubles".

Puifque M. Freret nous renvoie aux Actes des Apôtres, pour favoir ce qui fe paffa immédiatement après la mort de Jefus-Chrift, & la maniere dont les Juifs fe font comportés au fujet de ses miracles, nous nous en tiendrons volontiers à cette hiftoire.

Cinquante jours après la mort de J. C.; voici ce que S. Pierre publie au milieu de Jerufalem.,, Vous favez, o Ifraélites, »que Jefus de Nazareth a été un homme que Dieu a rendu célebre parmi vous, » par les œuvres furnaturelles, les prodiges & les miracles qu'il a opérés au milieu de vous. Cependant vous l'avez »crucifié, mais Dieu l'a reffufcité. »Nous en fommes tous témoins. . . . & »il a répandu cet efprit faint que vous »voyez & entendez à ce moment"(a). Si les miracles de Jesus-Chrift font faux, S. Pierre eft aifé à confondre, il a contre lui autant de témoins que d'auditeurs : cependant trois mille hommes croient en

(a) A&. 2, verset 22 & 32.

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Jefus-Chrift

Jefus-Chrift à ce feul difcours (a). Que l'on y faffe attention, il s'agit de faits publics, aifés à vérifier; ils font tout récens, on eft fur les lieux où ils fe font paffés une multitude innombrable peut dépofer pour ou contre. Voilà trois mille hommes bien convaincus de la réalité de ces faits, puifqu'ils fe font Chrétiens ; bientôt cinq mille autres imitent leur exemple (b). Ceux que l'attachement à la Religion dans laquelle ils font nés, empêche de fe joindre à eux, gardent le filence. Y avoit-il befoin d'autre information, d'autre témoignage f

S. Pierre & S. Jean, après avoir guéri un boiteux à la porte du Temple, en présence de tout le peuple, font arrêtés par ordre des Magiftrats & du Confeil des Juifs; ils paroiffent dans l'assemblée. C'est au nom de Jefus-Chrift, difentils, que vous avez crucifié, & que Dieu a reffulciré, que cet homme eft ,, guéri, comme vous le voyez (c). C'eft ici le cas d'un examen juridique. pas vrai que Jefs foit reffufcité,

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S'il n'eft

(a) A&t. 2, verfet 41.
(b) Chap. 4, verfet 14.
(c) Ibid., c. 3, verfet 3.
Partie 1

L

il n'y a qu'à faire venir les Soldats qui ont gardé le fépulcre; ils con fondront les Apôtres & détromperont le peuple. La tranquillité publique l'exige : déja tout Jerufalem eft en rumeur, la nouvelle Secte fe fait tous les jours des partisans; voici un nouveau miracle capable d'émouvoir tous les efprits & d'augmenter le trouble. Quelle fera l'iffue d'une délibération fi importante? On fe contente de défendre aux Apôtres, avec de grandes menaces, de prêcher au nom de Jesus-Chrift, & on les renvoie. Cette conduite du Confeil des Juifs n'eft-elle pas une atteftation authentique du miracle opéré par S. Pierre, de la réfurrection de Jefus-Chrift, de l'injustice de fa condamnation ? Et l'on vient nous dire que ces faits n'ont jamais été examinés ni vérifiés.

Quelque temps après, le Souverain Prêtre, au milieu de fon Confeil, fait comparoître de nouveau les Apôtres ; il leur demande pourquoi ils continuent de prêcher, malgré la défenfe qu'on leur en a faite Tout Jerufalem, dit-il, eft déja >imbu de votre Doctrine, & vous voulez faire retomber fur nous le fang de »votre Maître » (a)? Les Apôtres répon(a) Act. 5, verfet 17.

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