페이지 이미지
PDF
ePub

térêt de leur fyftême, que le filence des Peres Apoftoliques eft fauffement allégué; que le grand nombre d'écrits qui ont paru fur l'hiftoire Evangélique, loin d'y donner atteinte, fert à la confirmer.

Il foutient, chap. 3, qu'il n'y a jamais eu chez les Juifs ni chez les Payens aucune information fur les miracles de Jefus-Chrift, que le plus grand nombre n'y a point ajouté foi nous prouverons que ces miracles ont été Publiés dans le temps & fur les lieux où ils ont été opérés, foutenus en face des Magiftrats, fans que l'on ait ofé entreprendre de démentir les Apôtres; que l'incrédulité des Juifs & des Payens, aveuglés par le préjugé, retenus par l'intérêt, fubjugués par la crainte, ne peut affoiblir une dépofition auffi authentique. Sur le caractere des témoins, M. Freret prétend que l'aveu des Juifs & des Payens ne prouve rien, qu'il eft fait fans examen, que le témoignage des Difciples de Jesus-Chrift eft encore plus foible, puifqu'ils n'ont perfuadé que le peuple, chap. 4 & 6. Nous espérons démontrer que l'aveu des Auteurs Juifs & Payens eft du plus grand poids, que l'évidence feule des faits a pu le leur arracher, qu'il eft faux que le Chriftianisme

n'ait été d'abord embraffé que par le

peuple.

Entre les divers miracles de Jefus-Chrift ou des Apôtres, la guérifon des poffédés eft le feul dont M. Freret révoque en doute le furnaturel,chap. 5 : par-là il femble reconnoître les autres pour de vrais prodiges; on lui fera voir que celui qu'il a voulu excepter, ne l'eft pas moins.

Nous foutenons que le Chriftianisme s'eft établi par la perfuafion, par l'évidence des faits, par le courage intrépide de fes premiers Prédicateurs; que l'Eglife a été fondée au milieu des bûchers & du carnage de fes enfans ; que les Empereurs en lui accordant enfin la prorection des Loix, n'ont fait que rendre hommage à la main qui les avoit fubjugués. Nous mettrons de nouveau ce fait effentiel à l'abri des reproches de M. Freret, qui enfeigne, chap. 7, que notre Religion doit fon principal accroiffement à la violence des Empereurs Chrétiens. La fainteté des premiers Fideles, leur courage héroïque dans les tourmens, eft une des preuves dont fe fervent nos Apologiftes; fi nous en croyons M. Freret, chap. 8, c'eft un préjugé dont nous ne pouvons tirer aucun avantage. Mais

le parallele qu'il a voulu faire entre les Martyrs des fauffes Religions & les nôtres, nous donnera lieu d'en montrer la différence effentielle, & de rétablir cette preuve dans toute fa force.

Selon lui, nous attribuons vainement au Chriftianisme la gloire d'avoir éclairé & fanctifié le monde; il veut nous perfuader, chap. 9 & 10, que les hommes ne font, ni plus inftruits, ni plus fages qu'ils l'étoient avant l'Evangile. Il étale d'un côté la doctrine lumineufe des anciens Philofophes, de l'autre les crimes. dont les Nations Chrétiennes fe font rendues coupables. A cette déclamation fé duifante, nous oppoferons les doutes, les erreurs les contradictions des Philofophes, l'inutilité de leurs leçons, les défordres dont ils ont donné l'exemple: l'hiftoire des crimes qu'avoit enfantés l'Idolâtrie ancienne, & que l'on retrouve chez les Infideles d'aujourd'hui ; & ce parallele fuffira pour venger notre Religion

[ocr errors]

Le Chapitre 11 eft un Recueil d'objections contre les dogmes, la morale. les prodiges, les événemens rapportés dans les Livres Saints; nous y répondrons avec toute la briéveté poffible, mais fuf fifamment pour tranquillifer un efprit rais fonnable.

Après avoir tenté de détruire toutes les preuves du Chriftianifme, notre Auteur foutient que quand même elles feroient plus folides, elles ne font point à portée du peuple & des ignorans, chap. 12. Une courte analyse démontrera contre lui , que dans le fein de l'Eglife, un fimple Fidele a fur les fondemens de fa foi, la même certitude que fur les objets les plus effentiels à la fociété, & que ce privilege diftingue éminemment le peuple Catholique de tous les fectateurs des autres Religions.

Comme M. Freret n'a prefque rien dit des Prophéties, nous fommes obligés de paffer cette preuve fous filence, & c'est un défavantage pour la caufe que nous foutenons, le Lecteur pourra s'en dédommager, en confultant d'autres ouvrages qui ont parfaitement traité ce sujet. Cette courte analyse du Livre de M. Freret, fuffit pour montrer que fa marche n'eft pas extrêmement réguliere, fouvent il fe répete, fouvent il interrompt l'ordre des matieres. La néceffité de le fuivre nous forcera de tomber dans le même défaut; mais il ne nous étoit pas poffible de l'éviter.

CHAPITRE PREMIER.

Les Apologistes de la Religion Chrétienne ont-ils mal prouvé l'authenticité des Evangiles?

§. 1.

POUR faire un examen exact & suivi des preuves de notre Religion, ce n'est point ainfi que M. Freret auroit dû commencer; il y a une queftion plus effentielle qu'il auroit fallu traiter d'abord. Les faits qui font rapportés dans les Evangiles, & d'où dépend la vérité du Chrif tianifine, l'exiftence de Jefus-Christ, sa prédication, fes miracles, fa mort, fa réfurrection, font-ils vrais ou faux ? Tel est le point décifif qu'il convenoit d'examiner. Nos Apologiftes foutiennent que ces faits font incontestables, & revêtus de toutes les preuves qui peuvent fervir à conftater des faits.

1°. Ce font des événemens publics, palpables, intéreffans, propres à exciter l'at tention d'une Nation entiere, capables d'y caufer une révolution, & qui l'ont opérée en effet. Ils font arrivés dans le

« 이전계속 »