A Salome. Je ne vous retiens point; & vous pouvez, Madame, Un couroux que mes yeux dédaignent de calmer. Et je n'oppose encor à mes vils ennemis, MAZAEL Quel orgueil ! SALOME. Mazaël on pourra le confondre, Et c'eft en me vengeant que je dois lui répondre. SCENE III. MARIAMNE, ELIZE, NABAL A ELIZ E. H! Madame, à ce point pouvez-vous irriter La vengeance d'Herode un moment suspenduë, Vous dépendrez ici de ce fuperbe Maître, Et que cet amour même aigri par vos refus... MARIAMNE. Chere Elife en ces lieux faites venir Varus. Je conçois vos raifons; j'en demeure frapée : Os vertus, votre zele, & votre experience, Ont acquis dès long-temps toute ma confiance. Mon cœur vous eft connu, vous fçavez mes deffeins Et les maux que j'éprouve, & les maux que je crains, Vous avez vû ma Mere au defespoir réduite. Me preffer en pleurant d'accompagner fa fuite. Son efprit agité d'une jufte terreur, Croit à tous les momens voir Herode en fureur. Encor tout dégoûtant du fang de fa Famille, Prête à fuir un Epoux, mon cœur frémit d'effroi, NABA L. Cet effroi genereux n'a rien que je n'admire. Ouvrez les yeux, Madame, & voïez où vous êtes. C'est là que répandu par les mains d'un Epoux Le fang de votre Pere a rejailli fur vous. Votre Frere en fes lieux a vû trancher fa vie. Envain de fon trépas le Roi fe juftifie; Et (ce que je ne puis prononcer fans horreur, Et vous connoiffez trop ces Oracles affreux, Devoit un jour unir vos Fils à votre Pere |