ACTE I V. SCENE PREMIERE. *************************** SALOME, MAZAEL. MAZAE L. AMAIS, je l'avouerai, plus heureuse apparence, N'a d'un menfonge adroit foûtenu la pru dence: Ma bouche auprès d'Herode avec dexterité, Mais lorsque fans retour Mariamne eft perduë, Quand la faveur d'Herode à vos vœux eft renduë, Dans ces fombres chagrins, qui peut donc vous plon ger? Madame ; en se vengeant, le Roi va vous venger: SALOM E. Je crains le Roi ; je crains ces charmes qu'il adore, Mais qui toûjours douteuse, & toûjours aveuglée, J'ai deux fois en un jour vû changer mon destin ; Deux fois j'ai vu l'amour fucceder à la haine ; ****** SCENE I I. HERODE, SALOME, MAZAEL, Gardes. MAZA E L. L vient : de quels ennuis fon front paroît chargé ! I' SALOM E. Eh bien, Seigneur, enfin, n'êtes-vous pas vengé ? HERODE. Ah! ma Sœur, à quel point ma flâme étoit trahie! De ma douleur mortelle, aïez quelque pitié. Je vous comptois déja parmi mes Ennemis. Et toi, Varus, & toi, faudra-t'il que ma main, me, Cet objet à mon cœur jadis fi précieux, & qui t'ai Dans l'horreur des tourmens expirant à tes yeux. Mais... croïez-vous qu'Augufte approuve ma ri SALOM E. Illa confeilleroit. N'en doutez point, Seigneur. Augufte Augufte a des Autels où le Romain l'adore ; Comme il faut qu'on les craigne, & comme il faut re gner. Imitez fon exemple, affûrez votre vië, Tout condamne la Reine, & tout vous justifie MAZA EL Ménagéz cependant des momens précieux ! Et tandis que Varus eft abfent de ces lieux Que par lui, loin des murs, fa garde eft difpofée, SALOM E. Mais, fur tout, aux Hebreux, cachez votre douleur. Non HEROD É. , mà Sœur, laiffez-moi la voir & la confondre. Je veux l'entendre ici, la forcer à répondre : E |