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celui des Anges, en appercevant leur Dieu humilié fi profondément › par amour pour fa Créature; en découvrant fon immenfité, renfermée pour ainfi dire dans le corps d'un Enfant; fon éternité unie à une vie d'un jour; fa puiffance comme liée par les langes; fa fageffe cachée fous la foibleffe & l'ignorance apparente d'un Enfant; fa providence affujettie aux mêmes befoins de fes Créatures, auxquels il ne ceffe de pourvoir. Mais fi les attributs de la Divinité femblent éclipfés dans la crêche par cet extérieur de dépendance & d'infirmité, que leur gloire eft bien relevée par l'état même d'anéantiffement qu'il produit! car où la grandeur de la Majefté difparoît, celle de l'amour fe fait fentir. C'eft cet amour qui enchaîne toutes les perfections, ou plutôt qui les fait fervir à fes œuvres. Les Bergers ont à peine adoré le Sauyeur, que des Rois leur fuccédent, & le reconnoiffent par leurs dons, pour Roi, pour Homme, pour Dieu. Les Prophetes s'uniffent aux faintes femmes: tous adorent & prédifent les grandeurs de cet Enfant qui vient de naître. Ifaïe dit, qu'il eft l'Admirable, le Dieu fort, le Confeil de Dieu, le Prince

de la Paix qu'il porte l'Univers dans fa main. Simeon & Anne la Prophêteffe publient qu'il eft la lumière des Nations, la gloire d'Ifraël, la perte de ceux qui refuferont de le reconnoître, & le falut de ceux qui croiront en lui. Efforcez-vous d'être du nombre de ces derniers. Qu'une Etoile fi lumineuse ne brille point inutilement pour nous. Jéfus nous parle dans fa crêche fon filence même. Il nous par dit que la véritable gloire confiste à s'humilier à fon exemple, à vivre pauvre, caché, inconnu à toute la Terre. Défirons de nous humilier, autant, s'il fe peut, que ce Divin Enfant s'abbaiffe, en venant à nous.

A LA MESSE DU JOUR.

A

SSISTONS-Y dans l'intention d'ho

norer la troifiéme Naiffance de Notre Sauveur, dans les ames Juftes, auxquelles il manifeste dès cette vie, fá grandeur & fa gloire, en attendant l'heureux jour où elles le verront face à face dans l'Eternité: c'eft ce que cette troifiéme Meffe qui fe dit en plein jour¿ nous repréfente.

A l'Introït.

L'EGLISE emprunte les paroles d'Ifaïe, un Enfant nous eft né. Cet Enfant eft le Fils de Dieu même. Il n'eft pas poffible de le méconnoître. C'est le Prince du fiécle futur, l'Ange du grand Confeil, le Dieu fort, qui vient nous enfeigner les plus hauts Mystères de la Divinité; il eft fur-tout le Prince de la Paix, de cette paix furnaturelle & Divine, qui s'infinue dans les cœurs préparés à fa venue.

Au Kyrié.

DISONS-LE avec cet efprit de défirs & de gémiffemens, qui a attiré le Meffie fur la Terre. Demandons miféricorde aux trois Perfonnes Divines. Eh! avec quelle confiance ne la devons-nous pas demander; au Pere qui nous livre fon Fils, au Fils qui fe donne luimême, au Saint-Efprit qui eft le lien & l'amour du Pere & du Fils! c'eft de ce jour que commence notre délivrance. Les chaînes pefantes qui nous retenoient fous l'efclavage du péché vont être brifées. Implorons avec l'E

glife dans la Collecte, cette grace qui eft le fruit principal de la venue de Jésus-Chrift.

Au Gloria in excelfis.

COMME à la Meffe de Minuit.

A l'Oremus.

UNISSONS-NOUS au Prêtre qui demande au nom de l'Eglife, que nous foyons délivrés de la captivité où nous gémiffions depuis long-tems, & remis dans la liberté des enfans de Dieu, que la Naiffance de Jéfus-Chrift nous procure.

Epitre de Saint Paul aux Hébreux, Chap. 1, . 1.

MES FRERES: Dieu ayant parlé autrefois à nos Peres en diverfes occafions, & en diverles manières par les Prophêtes, nous a enfin parlé tout nouvellement, & de nos jours, par fon propre Fils, qu'il a fait héri tier de toutes chofes, & par qui il a créé les fiècles. Et comme il eft la fplendeur de fa gloire, & le caractère de fa substance, & qu'il foutient tout par la puiffance de fa parole, après nous avoir purifiés de nos péchés, il est affis au plus haut du Ciel, à la

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droite de la fouveraine Majefté, étant aussi élevé au-deffus des Anges, que le nom qu'il a reçu, eft plus excellent que le leur. Car qui eft l'Ange à qui Dieu ait jamais dit vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd'hui Et ailleurs je ferai fon Pere, & il fera mon Fils. Et lorfque dans un autre endroit, il fait paroître dans le Monde fon premier né, il dit: que tous les Anges de Dieu l'adorent. Auffi l'Ecriture dit touchant les Anges: Dieu fe fert d'efprits pour en faire fes Ambaffadeurs & fes Anges, & des flammes ardentes , pour en faire fes Miniftres. Mais elle dit au Fils: votre Trône, ô Dieu, fera un Trône éternel; le Sceptre de votre Empire fera un fceptre d'équité & de justice; vous avez aimé la juftice, & vous avez hai l'injuftice; c'eft pourquoi, ô Dieu, votre Dieu vous a facré d'une huile de joie, d'une maniere plus excellente que tous ceux qui participeront à votre gloire. Et ailleurs: Seigneur, vous avez créé la la Terre dès le commencement du Monde, & les Cieux font l'ouvrage de vos mains. Ils périront, mais vous demeurerez; ils vieilliront tous comme un vêtement, vous les changerez comme un manteau, & ils feront changés; mais pour vous, vous êtes toujours le même, & vos années ne finiront point.

A l'Epitre.

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&

POUR fentir tout le prix de la Naiffance de Jésus-Christ, & les avantages

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