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de cette efpece, que ceux qui doivent être fort courts, pour ne pas trop groffir les objets, tels que font ceux qu'on nomme vulgairement Lorgnettes d'Opéra.

232. On voit encore par la conftruction de ce Télescope, que les objets y doivent paroître droits car le faisceau c de rayons qui fait voir l'extrémité B de l'objet qui eft audeffous de l'axe AK, eft auffi reçu par l'oeil dans une direction cF, qui vient de deffous l'axe.

233. Si on fuppofe que l'objet s'approche de plus en plus vers l'objectif, il eft clair (196) que fon image s'en éloignera à proportion, & par conféquent il faut éloigner auffi l'oculaire, en allongeant la Lunette, afin que fon foyer concoure toujours avec l'image formée par l'objectif.

234. Si l'œil appliqué fur l'oculaire est myope, il faut rapprocher l'oculaire vers l'objectif, afin qu'il voye diftinЄtement. Car alors les faisceaux de rayons qui fortoient de l'oculaire paralleles entr'eux, en fortent divergens; puifque (197) à mesure que l'objet bo s'éloigne du foyer du verre concave, les rayons réfractés convergent vers la partie oppofée, & par conféquent ils divergent du côté où eft l'objet bo, c'est-à-dire, du côté où l'œil eft placé.

235. II. La feconde efpece de Télefcope, & prefque la feule dont on faffe ufage dans les obfervations des aftres, & qu'on appelle pour cette raison Lunette aftronomique, n'a auffi qu'un oculaire, c'eft une lentille PQ (Fig. 32) convexe d'un ou des deux côtés : elle eft placée de forte que fon foyer o concoure avec celui de l'objectif MN; mais ce foyer commun eft entre les deux verres.

236. Selon cette conftruction, il eft clair 1°. que les rayons partis d'un point O d'un objet OB infiniment éloigné, ils font repréfentés ici par ÁD, & par fes deux paralleles; on fuppofe encore que le point O eft dans la droite qui paffe par le centre des deux verres, laquelle s'appelle l'axe de la Lunette;) ayant tra verfé l'objectif, vont en fe croifant à fon foyer, y former une image o du point O.

237. 2°. Que cette image peut être regardée comme un objet placé au foyer de l'oculaire PQ, & que par conféquent

les rayons qui l'ont formée venant à tomber fur l'oculaire, doivent (196) en fortir paralleles entr'eux, mais d'autant plus denfes, que le foyer de l'oculaire eft plus court que celui de l'objectif : ils doivent donc former dans un œil prefbyte (211) ou dans un oeil d'une vue excellente, une nouvelle image du point O, d'autant plus vive, que la furface de l'objectif fera plus grande, ou qu'elle aura admis plus de lumiere.

238. 3°. Qu'à quelque diftance de l'oculaire que l'œil foit placé, pourvu qu'il foit dans la route du faifceau de rayons paralleles qui en fort, il doit voir également bien l'image que ce faifceau a formée au foyer commun de l'objectif & de l'oculaire.

239.4°. Que les rayons paralleles partis de l'extrémité B de l'objet OB, doivent former en bprès du foyer o, une image de cette extrémité (188), & que tombant enfuite fur l'oculaire, ils doivent en fortir paralleles entr'eux, mais d'autant plus inclinés à l'axe AF, que la courbure de l'oculaire eft plus grande, en forte que l'axe du faisceau qu'ils forment, doit aller couper l'axe commun des deux verres au foyer F de l'oculaire. Et par conféquent pour qu'un œil puiffe voir toute l'image ob à la fois, il faut qu'il soit placé au point F où eft l'intersection commune de tous les faisceaux de rayons venus de chaque point de l'image ob, ou de l'objet O B.

240.5°. Que l'objet OB doit paroître renversé, puifque fon image ob, qu'on voit par le moyen de l'oculaire, a une fituation oppofée à celle de l'objet ; & qu'on voit l'extrémité par des rayons qui s'écartent de l'axe, en tendant au-deffus, tandis que le point B eft au-deffous.

241. 6°. Que la grandeur du champ de ce Télefcope dépend principalement de la grandeur de tout l'efpace vers ob, qui peut être cenfé au foyer commun des deux verres : puifque l'œil placé au point F, peut voir (239) tous les points dont l'image eft au foyer ou fort près du foyer de l'oculaire. Et c'eft cet avantage qui a fait préférer ce Télefcope à celui de la premiere efpece.

242.7°. Que fi l'objet s'approche de plus en plus vers l'objectif, fon image s'en éloigne à mesure (196), & que par conféquent il faut en éloigner auffi l'oculaire, en allongeant le Télefcope, afin que l'image refte toujours au foyer de l'oculaire. On peut donc, à l'aide de ce Télefcope, voir également bien les objets proches ou éloignés, en mettant les deux verres à une diftance convenable.

243. 8°. Que fi celui qui fe fert de ce Télefcope est myope, il doit rapprocher l'oculaire vers l'objectif; ou, ce qui eft le même, vers l'image ob, afin que cette image étant alors placée entre l'oculaire & fon foyer, les rayons qu'elle laiffe tomber fur ce verre,en fortent divergens (196).

244. III. La troisieme forte de Télescope, qui eft la plus en ufage pour voir les objets terreftres, n'eft autre chofe que le Télescope précédent, auquel on a ajouté feulement deux autres oculaires pour redreffer l'image renverfée. La Fig. 33. en fait comprendre aifément la conftruction. Les quatre verres MN, PQ, RS, TV, ont un axe commun Af. Le foyer de chacun concourt de part & d'autre avec le foyer de chaque verre, entre lefquels il fe trouve. Les foyers de ces trois oculaires font d'une égale longueur ordinairement. Soit OB, un objet infiniment éloigné : les rayons paralleles partis du point O, qui est dans l'axe de la Lunette, vont, en fe croifant par la réfraction faite dans l'objectif, former au foyer o une image du point O; de-là tombant fur l'oculaire PQ, ils en fortent paralleles; rencontrant enfuite l'oculaire RS, ils en fortent convergens au foyer, où fe croifant, ils forment une feconde image du point O; puis tombant fur l'oculaire TV, ils en fortent encore paralleles, & capables par conféquent de former dans un œil prefbyte, ou dans un oeil d'une vue excellente, une image vive de l'objet. De même, les rayons paralleles, partis de l'extrémité B de l'objet OB, après avoir traversé l'objectif, vont (187) former, en se croifant en b, une premiere image de ce point B ; de-là tombant fur l'oculaire PQ, ils en fortent paralleles entr'eux. mais d'autant plus inclinés à l'axe Af, que le foyer de cet

oculaire eft plus court: après avoir coupé cet axe en F, ils tombent fur le fecond oculaire RS, d'où ils fortent convergens, pour former en 8 une feconde image; puis fe prolongeant, ils rencontrent l'oculaire TV, d'où ils fortent encore paralleles & inclinés à l'axe qu'ils vont couper au point f, où il faut placer l'oeil pour voir l'image B, comme ci-deffus (239), laquelle est droite, ou fituée de la même maniere que l'objet O B.

245. Ce Télescope qu'on appelle communément Lunette quatre verres, a, comme on voit, les mêmes propriétés générale que la Lunette aftronomique. Les avantages de cette derniere, & qui ont déterminé les Aftronomes à s'en servir préférablement à l'autre, font 1°. que la Lunette aftronomique eft capable d'un plus grand champ, 2°. qu'elle peut fupporter un oculaire d'un foyer plus court, & par conféquent qu'elle groffit davantage. On verra dans la fuite les raifons de ces deux propofitions, 3°. qu'elle eft plus courte; 4°. qu'il y a moins de perte de lumiere, n'y ayant que deux verres à traverser.

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ARTICLE

I I I.

Des Télescopes Catadioptriques.

'Idée générale de la conftruction d'un Télescope Catadioptrique, eft de détourner le faisceau de rayons partis de l'objet, & qui s'étant réfléchis fur la concavité d'un miroir fphérique, convergent pour former une image F (Fig. 35) de cet objet fur l'axe ou près de l'axe du miroir. La fituation de cette image qui eft en-deça du miroir & du même côté que l'objet, l'empêche d'être vue directement par le moyen d'un ou de trois oculaires; car il faudroit que le fpectateur plaçât fa tête entre l'objet & l'image, ce qui empêcheroit la lumiere de l'objet de parvenir au miroir en affez grande quantité, & affez près de l'axe.

247. Pour éviter cet inconvénient, on place un petit

miroir plan IH, incliné à l'axe du miroir fphérique de 45 degrés; ce miroir plan renvoye en o la pointe du cône des rayons réfléchis où eft l'image, & on ajuste un ou trois oculaires dans la ligne o K, felon que l'on veut voir cette image renversée ou droite ; pour cet effet, on perce le côté MN du tuyau du Télescope.

248. Le principal avantage de ce Télefcope, qu'on appelle Newtonien c'eft de faire le même effet que les Télescopes à réfraction, quoiqu'il foit beaucoup plus court que ceux-ci; ce qui vient de ce que l'image formée par l'objectif, n'en eft éloignée dans le miroir fphérique, que du quart de l'axe de fphéricité, (l'objet étant fuppofé à une distance infinie,) au lieu qu'elle eft éloignée du verre également convexe du demi-axe de fphéricité; de ce que cette image ne fe trouve pas placée entre l'objectif & les oculaires, comme dans les Télescopes à réfraction de la feconde & de la troifieme efpece; mais fur-tout de ce qu'un même miroir objectif peut fupporter des oculaires de foyers fort différents entr'eux, & même d'un foyer extrêmement petit; ce qui fait qu'un même Télefcope Catadioptrique équivaut à plufieurs Lunettes à réfraction de différentes longueurs, parce que ces dernieres ne peuvent gueres être bonnes, qu'en leur donnant des oculaires dont les foyers ayent certains rapports avec ces deux objectifs; & les limites de ces rapports font affez étroites, comme on verra dans la fuite.

249. Dans l'ufage de ce Télefcope, on voit que le miroir plan IH doit être mobile, pour faire tomber les images des objets au foyer de l'oculaire, puifque (145) cette image s'éloigne du miroir objectif à mefure que l'objet s'en approche. Il faut auffi que l'oculaire puiffe couler le long du tuyau MN du Télefcope, en même tems que le miroir plan IH fe meut en-dedans de ce tuyau, afin que cet oculaire ait fon foyer placé au fommet du cône des rayons détournés par le Miroir plan IH.

250. On voit encore que les myopes doivent rapprocher un peu le miroir plan IH, afin qu'en plaçant l'image entre

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