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CÉRIZIERS, connu au Théatre, par une Tragédie intitulée Genevieve.

CÉROU, (M. le Chevalier de) Auteur des Comédies de l'Amant auteur & valet, & du Peré défabuse.

CHABANON, (M. de) Américain, de l'Académie des Belles-Lettres, a donné Eponine, Priam au Camp d'Achille, & l'Opéra de Sabinus, dont le fond eft toujours Eponine. Il a lu aux Comédiens une Tragédie de Virginie.

CHABROL, connu par une piece intitulée Orizelle. On lit à la tête de cette Piece, qui eft imprimée une Piece de vers adreffée au Maréchal de Bassom-pierre, qui est un chef-d'œuvre de mauvais goût.

CHALIGNY, (François de) fieur des Plaines, mort en 1723, n'a fait que la Tragédie de Coriolan.

CHAMPFORT, (M. de) dans la Jeune Indienne, & le Marchand de Smyrne, a le mérite d'une verfification facile & élégante. Il eft encore Auteur d'une petite Piece, jouée en fociété, intitulée Fanni.

CHAMPMELÉ, (Charles Chevillet, dit) Comédien, mourut en fortant des Cordeliers, d'où il venoit de faire dire deux Meffes de Requiem, l'une pour fa mere, & l'autre pour fa femme. Ayant donné une piece de trente fols au Sacriftain pour le paiement de deux Meffes, le Moine voulut lui en rendre dix; Champmêlé, lui dit, la troifieme fera pour moi, je vais l'entendre. Au fortir de l'Eglife, il alla s'affeoir fur un banc de la porte de l'Alliance, Cabaret proche la Comédie, où il caufa quelque temps avee fes camarades, & en difant à l'un, « nous dînerons ensemble aujourd'hui, » il mourut.

Quelques Auteurs, par crainte ou par modeftie

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CHA ne voulant point faire paroître leurs Pieces fous leur propre nom, les mettoient fous celui de ce Comédien, fils d'un Marchand de Paris. On affure néanmoins qu'il en a fait plufieurs; mais il y en a quelques autres inférées dans le Recueil de fes Œuvres, dont on prétend qu'il n'a été que le prête nom. La Paftorale de Délie eft incontestablement de Vifé. La Coupe enchan tée, & Je vous prends fans verd, font attribuées à la Fontaine; mais il paroît que Champmêlé y a eu auffi un peu de part; les autres Pieces qui forment ce qu'on appelle fon Théatre, font les Grifettes, ou Crifpin Charretier, les Fragments de Moliere, l'Heure du Berger, le Parifien, la Rue Saint-Denys.

Si, parmi les Auteurs dramatiques, Champmêlé n'occupe qu'un rang médiocre, c'eft qu'il s'arrêtoit aifément à fes premieres idées, & fe livroit trop à cette facilité que donne, à un homme d'efprit, un long exercice du Théatre. Son talent principal confiftoit à peindre, d'après nature, les ridicules des petites fociétés bourgeoifes. Cependant fon effai, dans le genre paftoral, annonce de la délicateffe, & prouve, qu'avec plus d'application, il auroit réuffi dans un genre plus élevé. Sa méthode ordinaire étoit d'introduire fecrettement fur la scene le perfonnage le plus intéreffé dans l'intrigue; & les chofes dont il le rend témoin, lui fervent pour amener le dénouement. Ces petites reffources décelent la pareffe ou le peu de fécondité d'un Auteur. Champmêlé réparoît ces défauts par des fituations neuves & intéreffantes, par des incidents heureux & plaifants, par un ftyle badin & enjoué, & fur-tout, par cette connoiffance du Théatre, qu'il devoit moins à une étude réfléchie, qu'à un exercice journalier, qui perfectionne les talents.

A

CHAMPMELÉ, Marie Defmarets, femme de Charles Chevillet, fieur de ) naquit à Rouen en 1644, fut Comédienne de Province, & débuta à Paris, au Théatre du Marais, en 1669, avec un fuccès peu

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commun. Elle paffa à celui de Bourgogne, avec fon mari, à la rentrée de Pâque 1670; elle le fuivit en 1679, au Théatre de Guénégaud; & fut confèrvée à la réunion en 1680. Cette Actrice mourut en 1698, âgée de 14 ans. Marie Champmêlé, éleve de Racine, dont elle étoit la maîtreffe, fuivant quelques Mémoires, rempliffoit les premiers rôles tragiques avec un applaudiffement général. Racine la forma à la déclamation, en la faifant entrer dans le fens des vers qu'elle avoit à réciter, en lui montrant les geftes en lui dictant les tons, & en les lui notant même quelquefois. Elle profita fi bien de fes leçons, qu'elle effaça toutes les rivales. Son époux réuffiffoit mieux qu'elle dans le comique. Il jouoit affez bien le rôle des Rois dans la Tragédie.

qu'elle

Mlle. Champmêlé n'étoit pas douée d'un efprit fupérieur; mais un grand ufage du monde, beaucoup de douceur dans la conversation, & une certaine naïveté aimable dans fa façon de s'exprimer, lui tenoient lieu d'un génie plus brillant. Sa maison étoit le rendez-vous de plufieurs perfonnes de diftinction de la Cour & de la Ville, auffi bien que celui des plus célebres Auteurs de fon temps, tels que Defpréaux, Racine, la Chapelle, Valincour, &c. La Fontaine, admirateur des talents de cette Actrice, & peut-être auffi des graces de fa perfonne, lui adreffa le Conte de Belphegor.

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Il n'étoit pas néceffaire de dire à Mlle. Champmêlé avec Defpréaux :

Il faut, dans la douleur que vous vous abaiffiez ;

Pour m'arracher des pleurs, il faut que vous pleuriez.

Elle s'en acquittoit fi bien, qu'on étoit forcé de verfer des larmes, quelque force d'efprit, qu'on eût, & quelque violence qu'on fe fît fur foi-même. C'étoit un plaifir de voir les femmes foupirer, & s'effuyer les yeux; & les hommes s'en moquer, tandis qu'eux

CHA

CHA

mêmes faifoient tous leurs efforts pour ne point pleurer.

Mlle. Champmêlé avoit la voix belle & des plus fonores, lorfqu'elle déclamoit; fi l'on avoit ouvert la Loge du fond de la Salle, fa voix auroit été entendue dans le Café de Procope.

Racine aima la Champmêlé qui lui fut infidelle; & il s'en vengea par un bon mot, qu'il adreffa à fon mari, & que Boileau a rimé dans cette épigramme.

De fix Amants contents & non jaloux,
Qui tour-à-tour fervoient Madame Claude,
Le moins volage étoit Jean son époux:
Un jour pourtant d'humeur un peu trop chaude,
Serroit de près fa fervante aux yeux doux,
Lorsqu'un des fix lui dit; que faites-vous?
Le jeu n'eft für avec cette Ribaude;

Ah! voulez-vous, Jean, Jean, nous gâter tous ?

Defpréaux ne lifoit cette épigramme qu'à fes meilleurs amis. Voici ce qu'en dit Rousseau dans une lettre à Broffette.

« Je connoiffois & je favois par cœur la petite épi»gramme de M. Defpréaux, que vous avez eu la bonté de m'envoyer. On prétend que c'eft un bon » mot de M. Racine au Comédien Champmêlé, dans » le temps qu'il fréquentoit la maison de celui-ci. M. » Defpréaux ne l'a point donnée au Public, pour ne » pas donner prife aux Cenfeurs trop fcrupuleux : parce »que, me difoit-il, un ouvrage severe peut bien plaire » aux libertins; mais un ouvrage trop libre, ne plaira » jamais aux perfonnes féveres. C'eft une maxime ex»cellente, qu'il m'a apprife trop tard, & que je » me repens fort de n'avoir pas toujours pratiquée ». La Champmêlé facrifia Racine au Comte de Clermont-Tonnerre. On fit là-deffus le Quatrain fui

yant.

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A la plus tendre amour elle fut destinée,
Qui prit long-temps Racine dans fon cœur ;
Mais par un infigne malheur,

Le Tonnerre eft venu, qui l'a déracinée.

La Demoiselle Champmêlé étoit petite fille d'un Préfident au Parlement de Rouen, qui avoit déshérité fon fils, parce qu'il avoit fait un mariage oppofé à la volonté. Elle mourut au Village d'Auteuil, peu de temps après avoir quitté le Théatre. Elle a été célébrée par Defpréaux dans fon Epître à Racine, & par plufieurs beaux efprits du temps.

CHAM-REPUS, (Jacques) Auteur d'une Tragédie d'Uliffe.

CHANTE-LOUVE, (François Groffombre de) Gentilhomme Bordelois, vivoit dans le milieu du feizieme fiecle, & a donné les Tragédies de Gafpard de Coligny & de Pharaon.

CHANVILLE, (le fieur Dubus de) Acteur du Théatre Italien, retiré avec penfion. Il rempliffoit les rôles d'Amoureux, & fur-tout, les rôles chargés & parodiés. Le fieur Hyacinthe Dubus, très-bon Danfeur de l'Opéra, étoit un de fes freres, ainfi que le célebre Préville.

CHAPOTON vivoit au commencement de l'autre fecle, & commença tard à travailler pour le Théa tre, ainsi qu'on l'apprend par le vers de Colletet,

.

J'aime le vol tardif de ta Mufe naiffante.

On a de lui les Tragédies de Coriolan, d'Orphée & Eurydice.

CHAPPUIS, (François) vivoit en 1580, temps où il donna l'Ayare cornu, & le Monde des cornus i

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