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CHAPUISEAU, (Samuel) étoit né à Geneve, dans la Religion prétendue Réformée, & fort pauvre. N'ayant pu faire fortune à Paris, il la chercha dans diverfes Cours d'Allemagne, où il exerçoit la Médecine, & enfeignoit les humanités. Il mourut à Zell, le 18 Août 1701. Il a donné au Théatre Pythias, l'Académie des femmes, Colin-maillard, la Dame d'intrigue, le Riche mécontent, les Eaux de Pirmont, & Armetzar.

Ce Poëte n'eft pas fans mérite du côté de l'intrigue & de l'invention; mais fa verfification eft pitoyable; on a peine à comprendre que dans le fiecle le plus éclairé, il ait ofé produire fa Poéfie fur le Théatre. Ses vers font obscurs, entortillés, & rempants. On lui eft redevable d'une Hiftoire du Théatre François; mais elle est mal dirigée, fans ordre, & fans exactitude.

CHARENTON Vivoit dans le milieu du dernier fiecle, & a compofé pour le Théatre, les Tragédies de Balthafar & de Ptolomée.

CHARNAIS, né au commencement du dix-feptieme fiecle, n'eft connu que par une Piece très - finguliere, intitulée les Bocages, Pastorale, dans laquelle un Chevalier errant , prenant un forcier pour une jolie femme, lui fait cette déclaration :

Vos graces, vos attraits, vos appas & vos charmes,
Exercent leur pouvoir jufques deffous mes armes ;
Vos charmes, vos attraits, vos graces, vos appas,
Font naître à tout moment des fleurs deffous mes pas;
Vos charmes, vos attraits, vos appas & vos graces,
Laiffent deffus mon cœur leurs favorables traces;
Vos graces, vos appas, vos charmes, vos attraits,
Jettent dedans mon fein des invisibles traits,

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Qui me font defirer, fous l'amoureux empire,
Ce que j'efpere bien, mais que je n'ofe dire.
On fait bien que je fuis le premier des guerriers,
Mais votre belle main va ravir mes lauriers.
Faites-moi la faveur, que, pour ma bien-venue,
Je touche d'un baiser votre face chenue.

CHARPENTIER, (François) naquit à Paris l'an 1620, & y mourut en 1702, Doyen de l'Académie Françoife, où il avoit été reçu en 1651, & de l'Académie des Inscriptions. Il a traduit trois Comédies d'Ariftophane, & a fait une Piece intitulée la Réfolution pernicieufe.

CHARPENTIER (Marc-Antoine) Auteur de la Mufique de l'Opéra de Médée, étoit né à Paris en 1634. A l'âge de quinze ans, il alla à Rome, dans le deffein d'étudier en Peinture. Comme il avoit quelque commencement de mufique, en arrivant en Italie, il entra dans une Eglife, où il entendit un Motet de la compofition du célebre Carriffimi. Dès ce moment, notre jeune homme abjura la peinture, pour fe faire Muficien. Il fut éleve de ce même Carrilfimi, qui, trouvant en lui toute la difpofition qu'il falloit pour s'attacher à un tel fujet, le mit en peu de temps en état d'être le plus habile de fon fiecle. Charpentier fit plufieurs morceaux en Italie, qui lui acquirent une grande réputation; ce qui obligea les Italiens, par la fuite des temps, de l'appeller le Phonix de la France. Revenu d'Italie, le Roi le fit Maître de la Chapelle de Monfeigneur; mais Lully, jaloux de tous ceux qui pouvoient l'égaler, fit fi bien, que le Roi révoqua fa place, & la joignit à celle de Maître de la Chapelle de Sa Majefté, & de celle de la Reine que Lully avoit auffi extorquée au Signor Larenzani. Charpentier entra chez Madame de Guife pour être Maître de fa Mufique, & compofa des morceaux d'un goût excellent; mais enfuite,

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piqué contre Lully, il changea fon goût de mufique naturelle, pour ne point lui reffembler. Il ne s'attacha qu'à faire de la mufique très-difficile, mais en même temps d'une harmonie & d'une fcience jufques alors inconnue aux François; ce qui lui attira, par les ignorants, le titre de Compofiteur dur & barbare. M. le Régent qui avoit du goût pour toutes les fciences, le choifit pour être fon Maître. Charpentier abandonna entiérement le François, pour composer en Latin; il fut Maître de la mufique des Jéfuites de la rue Saint-Antoine; & l'on peur dire que les Amateurs du beau & du favant, alloient en foule pour l'entendre. Il devint enfuite Maître de la mufique de la Sainte-Chapelle, où il eft mort âgé de 78 ans, ayant profeffé pendant 60 ans. Il avoit coutume de dire qu'il ne connoiffoit pour fon égal, que M. de la Louette, Maître de la mufique de Notre-Dame. Quand un homme vouloit devenir Compofiteur, il difoit « allez en Italie; c'eft la véritable fource. » Cependant je ne défefpere pas que quelque jour »les Italiens ne viennent apprendre chez nous; mais » je n'y ferai plus ». Outre Médée, Charpentier avoit mis en mufique l'Opéra de Philomele, qui fut repréfenté trois fois au Palais Royal. On connoît encore de lui plufieurs divertiffements, & autres petits ouvrages de mufique.

CHARPENTIER, un des premiers Commis de feu M. Hérault, mort vers 1730, avoit compofé, pour le Théatre de la Foire, depuis 1715, les Aventures de Cythere, Qui dort dîne, & Jupiter amoureux d'lo.

CHARVILLE (Du Bruit de) cet Auteur a fait jouer & imprimer à Touloufe, fa Patrie, en 1729, les Deux fœurs rivales, & l'Equivoque.

CHASSE, (M. de) célebre Baffe-taille de l'Opéra, & excellent Acteur, débuta au mois d'Août 1721.

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Il rempliffoit encore fes rôles avec feu & au gré du Public, quoique d'un âge avancé, quand il fe retira en 1757, avec la pension de 1500 liv.

Chaffé, quand je te vois paroître fur la fcene,
Je crois voir arriver une Divinité;

Que dis-je? non, les Dieux, fous une forme humaine,
N'auroient ni tant d'éclat, ni tant de dignité.

CHATEAU-BRUN, (M. Jean-Baptifte Vivien de Y Maître d'Hôtel ordinaire de Monfeigneur le Duc d'Orléans. Cet Auteur a été reçu de l'Académie Françoise en 1753, à l'âge de foixante-douze ans : il donna, au mois de Novembre 1714, une Tragédie de Mahomet 11, & compofa quelques années après les Troyennes; mais cette feconde Piece ne fut jouée qu'en 1754. Il est auffi Auteur des Tragédies de Philoctete & d'Aftianax.

des

Il n'a tenu qu'à M. de Château-Brun de faire la plus grande fortune; il l'a toujours dédaignée. Il a rempli avec honneur, pendant quarante ans poftes qui en auroient enrichi d'autres moins indifférents que lui fur les biens de ce bas monde. De mœurs douces & irréprochables, M. de Château-Brun, livré pendant fa jeuneffe aux affaires & à fes devoirs, ne s'en délaffoit que par l'étude des Poëtes Grecs & 'Latins, dont il s'étoit nourri, & dont il a porté le goût exquis dans fes dernieres Tragédies. Philofophe pratique, il a été affez fage, a eu affez d'empire fur lui-même, pour garder pendant quarante ans, les Pieces qu'il avoit faites, fans les faire jouer, Mahomet Second, fa premiere Tragédie, fut représentée en 1714, fes Troyennes ne l'ont été qu'en 1754. Le pofte qu'il occupoit, & la crainte de déplaire à un Prince pieux (feu Monseigneur le Duc d'Orléans) dont il étoit connu, & auquel il étoit attaché, furent les motifs qui l'arrêterent.

M. de Château-Brun avoit encore compofé deux autres Tragédies, Antigone & Ajax, qui ont été

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malheureusement perdues. Il les avoit mises dans un tiroir qui ne fermoit point, & les avoit oubliées pendant un an ou deux; après les avoir cherchées par-tout inutilement, il demanda par hafard à fon Laquais s'il n'avoit pas vu deux gros cahiers de papier, qu'il croyoit avoir laiffés dans le tiroir ouvert qu'il lui montra: Oui, Monfieur, lui répondit le Laquais, je me fuis fervi de ces vieilles paperaces; il y a plus d'un an que je prends ce papier inutile, pour en envelopper les cotelettes de Veau que je vous donne, & que vous aimez tant comme cela. Loin de fe mettre en colere, M. de Château-Brun ne fit que rire de la naïveté de fon Valet.

CHATEAU-NEUF, (A. P. P. de) qu'on croit avoir été Comédien de M. le Prince, eft Auteur de la Sainte mort de Pancrace, en 1663.

dit)

CHATEAU-VIEUX, (Côme de la Gambe étoit Valet-de-chambre de Henri III, & de M. le Duc de Nemours; il récita plufieurs Comédies de fa composition devant les Rois Charles IX & Henri III. Ses Pieces étoient intitulées Jodès, Roméo, Edouard, &c. tirées de Baridel; & le Capitaine Boudoufle & Alaigre.

CHAULMET, (Charles) Auteur d'une Tragédie de Pompée, en 1638.

CHAZETTE, (M. de la) Auteur d'une Tragédie de Dom Ramire, en 1728.

CHEFFAUT, (François de) étoit Prêtre habitué de la Paroiffe de Saint-Gervais à Paris : il donna une Tragédie de Saint-Gervais, en 1670.

CHENEVIERRES, (M. de) premier Commis du Bu reau de la Guerre, a donné, en 1756, l'Opéra de Célimen.

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