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depuis 1745, a fait la Mufique des Sœurs Rivales, du Bon Seigneur, & celle de plufieurs autres petites Pieces dans le même genre.

DESCAZEAUX DES GRANGES, (M.) a traduit de l'Anglois la Prétendue Veuve, & compofé la Femme jaloufe. Pour donner une idée de cet homme, qui vis à Londres, voici ce qu'en dit un Auteur (M. Grolley) qui l'avoit vu en Angleterre.

Les Anglois le nomment le Poëte François ; & luimême le donne ce titre à la tête des écrits qu'il fait imprimer, & qu'il répand en feuilles volantes. Il m'a fait l'honneur de me gratifier de quatre de ces Feuilles : elles méritent que j'en donne une idée, en y joignant quelques vers fidélement copiés. La premiere, du 28 Août 1764, intitulée: In-promptu fait à loifir, pour le triomphe des Mufes, Candides, quoique non trop fimples, fous l'étendard irréprochable de graces trèsamicalement conjugales, eft une Feuille in-folio que rempliffent feize vers, fuivis des conditions d'une fouf cription ouverte par l'Auteur, pour une Tragédie de fa façon, fous ce titre : la Magnanimité d'Alexandre le Grand, après la bataille d'Arbelles; d'une Lifte des Lords, Ladys & Seigneurs, qui chacun ont donné à l'Auteur une ou deux Guinées à compte fur la foufcription; enfin, de l'annonce d'une autre foufcription pour les Tragédies de Turnus & des Danaïdes. Les vers débutent ainfi :

LA BIENFAITRICE.. (en or).. D'ALEXANDRE LE GRAND,
(Qui fut très-généreux) a, de bonté, garant;
My-Lady d'Harrington eft plus féconde & belle

Que Vénus: Defcazeaux la compare à Cybelle.

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FINIS CORONAT OPUS. Fait à Londres, dans ma tête ( & non hors de mon cœur) au Parc-Royal de

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Saint-James, Dimanche au foir le 26, & perfectionné dans ma chambre, le 28 Août 1764; toujours, avec l'optimisme, candeur innocente & non dupe.

La feconde Piece, du 28 Janvier 1765, eft intitulée: EX TEMPORE OPPORTUNO; D'In-promptu fait à loifir, en forme fubftantielle de réponse Laconique au Dictionnaire nouveau, trop portatif, & prétendu Philofophique.

La Philofophie eft feulement philofophâtre, lorsqu'au plus inquiete, & au moins téméraire.

DESCAZEAUZIANA.

Arrouet (dit Voltaire) illuftre eft devenu,
Dictionnarifeur, non Chrétien ingénu,
Je ne le bláme pas d'être docte & faillible,
Il-par me croire, - peut - ( foit) faire, avec
Dieux, paix.

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Tel eft le ton des vers qui rempliffent la feconde Feuille.

La troifieme réunit deux Pieces, dont la premiere, intitulée Portrait incontestable, offre l'éloge de M. le Duc de Choifeul, & de l'Ambaffadeur de France, Le Poëte dit du premier :

Le Duc de Choifeul eft premier Miniftre en homme,

Par primitif mérite, & non un Favori ;

Car il a cœur d'Amboife & tête de Sully,

Pour Louis quinzieme, & des Lys le Royaume:

Voilà fon Portrait, peint par Mi-Lord Defcazeaux.

La feconde, qui indique la Patrie de l'Auteur, a pour objet le recouvrement de fon bien, qu'il dit lui avoir été enlevé par fa famille.

Perdrai-je--(par procès, hélas! fempiternel),

Les deux tiers de mon pain, dans ma famille, à Nantes,
En face du Soleil & des Loix gouvernantes?

Π

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Il invoque enfuite le Roi, M. de Maupeou, M. de Beaumont, Avocat ; & enfin,

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2

Mon Pégafe (aimé) n'a besoin que d'un harnois.
J'ai vaincu par travaux l'envie & le grimoire.
FINIS CORONAT OPUS.

DESCHAMPS, (François-Michel Chretien) Gentilhomme Champenois, né en 1688, eut d'abord le petit-collet, entra enfuite au Service, le quitta, prit un Emploi dans le Dixieme, fe maria, & mourut en 1747. Il avoit commencé à travailler pour le Théatre en 1715, & y a donné fucceffivement Caton d'Utique, Antiochus & Cléopâtre, Artaxerxe & Médus.

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DESCHAMPS Acteur excellent dans les rôles de Valet, qu'il jouoit avec autant de fineffe que de naturel, débuta au Théatre François en 1742, par Hector dans le Joueur, fut reçu la même année, & mourut en 1754, fort regretté.

Pour bien rendre les perfonnages
D'un Valet adroit, d'un Gafcon,
De Deschamps imitez le ton;

Et vous aurez tous les fuffrages.

DESCHAMPS, (la Dlle.) étoit depuis plufreurs années, une des meilleures Actrices de l'Opéra-Comique, pour les rôles de caractere & de mere, lorfque ce Spectacle fut réuni à la Comédie Italienne en 1762; elle fut admife à ce Théatre, où on la voit encore avec plaifir. Elle a époufé depuis quelques années le fieur Bérard.

DESESSARTS: (M.) l'Amour libérateur, avec M. Mentelle.

DESFONTAINES commença à travailler dans le
Tome 111.

K

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genre dramatique, en 1637, & a donné Eurymédon Belifaire, Orphyfe, la Suite du Cid, Sémiramis Hermogene, Alcidiane, les Galantes vertueufes, SaintEuftache, Perfide, Saint-Alexis, Saint-Geneft, ou Illuftre Comédien, & Belliffante. On lui attribue auffi une Sainte-Catherine.

Desfontaines n'avoit reçu de la Nature ni goût ni talent pour le Théatre; & cependant toutes fes Pieces ont eu des fuccès marqués. Deux principales caufes concoururent à cette réuffite; le goût naturel de la nation pour le Spectacle dramatique, & les talents des Acteurs. Leur jeu, quoique un peu forcé, & foutenu d'une Déclamation ampoulée, mais pleine d'art, donnoit de l'éclat à des Pieces médiocres. Cette espece de preftige alloit même jufqu'à faire trouver beaux, des vers remplis d'images basses & de jeux de mots.

DESFONTAINES, (M.) a donné le Philofophe prétendu, l'Aveugle de Palmire, la Bergere des Alpes, la Cinquantaine, Ifménor, Colette & Mathurin, Billet de mariage, Jeannot & Colin.

le

DESFORGES, le même qui a été long- temps long-temps enfermé au Mont-Saint-Michel pour des vers fatyriques. On lui attribue le Rival Secretaire. Il eft mort depuis quelques années.

DESGLANDS, (Eulalie) née à Rennes, joua d'abord à l'Opéra-Comique, & fut admife à la Comédie Italienne, lors de la réunion de ces deux Spectacles.

DESGRANGES, né à Carcassonne, A&teur & Auteur Forain, donna en 1717, le Fourbe fincere.

DESHAYES, Maître des Ballets de la Comédie Françoife, a eu part à la Bagatelle,

DES

DES DESHOULIERES, (Antoinette) fille de Melchior du Ligier, Seigneur de la Garde, & Chevalier de l'Ordre du Roi, naquit à Paris vers l'an 1633. De la beauté, une taille au deffus de la médiocre, dés manieres nobles & prévénantes, quelquefois un enjouement plein de vivacité, quelquefois du penchant à cette mélancolie douce, qui n'eft pas ennemie des plaisirs, telles étoient les qualités que Madame Deshoulieres avoit reçues de la nature. Etant très jeune, elle apprit le Latin, l'Italien, l'Espagnol; & fon inclination pour la Poéfie fe manifefta de très bonne

heure.

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En 1651, elle époufa Guillaume de la Fon de BoisGuerin, Seigneur Deshoulieres Gentilhomme de Poitou. Le Prince de Condé n'ayant voulu fe prêter à aucune conciliation, durant les troubles qui arriverent dans la Province de Guienne, fe retira avec fes Troupes fur la Frontiere de Champagne; & M. Deshoulieres, qui étoit attaché à ce Prince, fut obligé de l'y joindre, & de quitter fa femme peu de temps après fon mariage. M. le Prince ayant pris Rocroi au nom du Roi d'Espagne, la Majorité en fut donnée à M. Deshoulieres; & fa femme alla s'y établir. Cependant fon mari étoit obligé par état à des dépenfes confidérables fes biens en France étoient faifis; & fes paiements étoient retenus à Bruxelles. Madame Deshoulieres préfenta plufieurs Requêtes auxquelles on ne répondit point. Elle s'én plaignit; on lui fit un crime de fes plaintes; elle fut arrêtée & conduite, comme prifonniere d'Etat, au Château de Vilverden, à deux lieues de Bruxelles. M. Deshoulieres, alors abfent, fe rendit dans cette derniere Ville, pour folliciter la liberté de la femmé, & voyant qu'il n'étoit point écouté, il alla à Vilverden avec quelques Soldats, s'introduifit dans la Fortereffe, délivra fa femme, & prit avec elle la route de France, où le Roi offroit une Amniftie; ils en profiterent. M. Deshoulieres chercha de l'emploi dans le

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